bmntmp a écrit:
La nonchalance, qui est un understatement sursignifierait tout le temps quelque chose?
Je ne comprends pas cette phrase.
Citation:
Ça ne me paraît pas illogique mais j'aimerais bien que tu donnes des exemples.
Trop peu de souvenirs de la dernière trilogie hawksienne, même si j'avais adoré Rio Bravo, et beaucoup aimé au moins un des deux autres, donc je suis dans l'incapacité de te répondre. C'est peut-être la mise en scène de cette nostalgie qui le rend poignant. C'est d'ailleurs pas un film de l'errance mais un film statique.
Il faudrait demander à Carpenter ce qu'il en pense et si Assault est du vieux cinéma téléologisé.
Si de ton côté tu ne comprends pas ce que j'appelle plus haut la téléologie du cinéma-action et sa crise au sens de Deleuze (flottement sensori-moteur etc), je ne vais pas m'engager dans de (trop) longues explications ni illustrations.
Que la nostalgie rende le film poignant (si on y est sensible) ce n'est pas douteux, mais ce n'est pas "relevant" ici.
Le statisme: considérant ce flottement sensori-moteur propre à la crise du cinéma-action (et des films qui l'illustrent: que ce soient certains Tanner, les premiers Wenders, certains Antonioni, Rosselini, Altman etc), statisme comme errance se confondent car ils tendent à la même annulation du dynamisme du cinéma-action (on ne va nulle part).
Exemple: prenez garde à la sainte putain (fassbinder) ou l'état des choses (wenders) sont deux films d'errance bien que purement statiques. Je pourrais aussi citer Le Mépris de Godard.
Donc pas "relevant" non plus dans le cas de RB, qui pour moi n'est pas un film "statique" au sens évoqué plus haut: on ne bouge pas certes mais très classiquement il y a un enjeu, une situation, une histoire, des persos déterminés par leur passé, un dénouement, etc, dont je dis qu'ils sont en plus hyper-signifiés (y compris à travers la nonchalance, le sourire en coin, l'ironie désenchantée, et le jeu théâtralisé des acteurs archétypaux de "l'ancien monde"). Ce n'est pas du tout le "statisme" du cinéma moderne où tout cela devient poreux et qui en ce sens équivaut à de l'errance.
Je sais combien Carpenter porte RB dans son cœur et le citait à tout propos, je sais aussi qu'il proclamait que Assault (qui est mon Carpenter préféré) était un "remake" de RB: c'est pour moi un détournement, et qui modifie complètement la donne du RB initial, vers évidemment un cinéma de l'angoisse (moderne - et n'oublions pas non plus que pour C., A détourne
aussi La Nuit des morts-vivants), de la suspension téléologique aussi bien de la situation que des personnages, ce qui n'est pas le cas dans RB.
Note que je ne t'ai pas demandé de "répondre à ma question": c'est moi qui répondais à ta remarque et s'il y avait question dans ma réponse, elle était de pure rhétorique car je suis sûr à 3000 % de ce que je raconte et ne réclame pas ton adhésion. Sans rire.