Forum de FilmDeCulte

C'est une sorte d'histoire sociologique, historique et sexuelle de la mafia. Drôle que Lampedusa, dans son petit livre sur Stendhal, ne le mentionne pas (alors qu'il était sicilien, cela n'avait pas pu lui échapper).
L'Abbesse de Castro c'est vraiment le Parrain 2 au 16ème siècle.

Recueil de chroniques littéraires, cinématographiques et politiques publiées dans le Spiegel dans les années 1966-1968. Peter Handke était alors déjà reconnu, mais très jeune (à peine 24-26 ans). On sent qu'il est tiraillée entre sympathie pour les combat gauchistes de l'époque et une forme de sensibilité plus misanthrope et cynique, on va dire proto-houellebecquienne (mais en moins poseuse et démagogique). Singulièrement la contradiction est la plus visible dans le texte qu'il consacre à l'invasion russe de la Tchécoslovaquie après le Printemps de Prague, où il essaye de prendre une attitude "au-dessus-de-la-mêlée" peu convaincante. D'un certain côté l'ambiguïté qu'on lui a reproché au moment de la guerre en Yougoslavie est déjà là mais sous une forme atténuée : le non-engagement littéraire qu'il defend au début devient peu à peu le discours sur des raisons politiques qui se neutralisent au lieu d'être un discours à caractère ontologique (ce que le récit doit être pour lui).Cela donne quand-même des textes forts intéressants, où il essaye de clarifier son rapport à Brecht et à la littérature engagée (en un sens complètement opposés à la sensibilité structualiste à la Barthes). Il y a aussi des textes sur le cinéma, mais sur un registre plus affectif et moins théorique que lorsqu'il aborde le théâtre (abordant autant la découverte des films de Michael Snow que des expériences de cinémas
scolaire dans sa Carinthie natale - qui rappellent un peu l'esprit d'Au Fil du Temps).

Fini A Clash of Kings, le deuxième volume du Trône de fer.

J’avais décidé de me lancer dans la lecture des romans à la fin de la série pour prolonger le plaisir de cet univers tellement riche. Si la lecture du premier volume fait pleinement revivre la saison 1, qui en est une adaptation presque ligne à ligne, on perçoit dans ce deuxième tome le début des écarts (encore légers) entre les 2 supports. Le livre est évidemment plus riche, certaines intrigues sont plus développées, il y a plus de personnages, globalement l’univers est maousse, et (même si je l’ai lu en français), c’est très très bien écrit, tant au niveau du style et du niveau de langue que de la structuration : c’est un vrai plaisir à lire, il y a des moments de pure poésie, du suspense, de la cruauté, je me suis enfilé les 950 pages sans les voir passer.

C’est aussi le moyen de remarquer à quel point le travail d’adaptation a été particulièrement soigné, au-delà du scénario, dans les décors (la première saison, que je me suis refaite pour l’occasion, porte un sens du détail dans la construction de l’univers qui est vraiment à noter, malgré un manque de moyens visible par moments) et le casting (sur ce point il n’y quasiment que Gethin Anthony que je trouve être un miscast dans le rôle de Renly car pas assez charismatique, même si évidemment ma lecture est biaisée par le visuel apporté par la série).

Bref, pour ceux qui ont envie de prolonger le plaisir de la série, je ne saurais que conseiller la lecture des bouquins. Voilà, je vous laisse, je vais enfoncer d’autres portes ouvertes !

Si c'est (toujours) la traduction de Jean Sola, elle est pas moments meilleure que la VO.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

J'ai vérifié: oui.



Est-ce possible? Débat.

Ben sûr. Martin n'est pas un grand styliste en VO, la langue de Sola est plus riche que la sienne.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Ha ben auto-adaptation filmée est plus intéressante et singulière que le roman, d'ailleurs court, on dirait une nouvelle (dont le début est très beau mais les dernières pages nettement plus stéréotypées, à cheval entre l'atmosphère des pièces de théâtre de Beckett et quelque chose de très naturaliste).

Il y un jeu de transposition et de différences finalement assez drôle entre les deux œuvres (le seul personnage identiques dans les deux œuvres est l'enfant).

Handke qui a traduit Bove récemment en allemand, ce qui me donne envie de le lire par réversibilité.

Belle découvert récente Emmanuel bove

Le(s)quel(s) as-tu lu(s) ? Découvert par la lecture quelques années après avoir vu l'adaptation du Pressentiment par Jean-Pierre Darroussin. Entre l'évocation doucement satirique d'un banquet en l'honneur d'un notable décoré de la légion d'honneur (Coeurs et visages), le portrait nostalgique et en même temps très moderne d'une petite ville de banlieue (Bécon les Bruyères) dont la vie se déroule comme en filigrane de la capitale, le récit de la déchéance inéluctable d'une mère et de son fils (La Coalition, terrible), un tableau en coupe de la société parisienne et de ses couches sociales à travers les yeux d'un vétéran de la guerre de 14 (Un soir chez Blutel), très grand auteur.

Ha il y a une communauté d'atmosphère entre le Présentissement et son film la Femme Gauchère.
Ce qui est marrant c'est que le livre est très critique entre le féminisme (une tonalité très houellebecquienne d'ailleurs, atténuant l'originaltié des Particules Elémentaires) en ridiculisant un des personnages, quand le film est plus à gauche (la réunion féministe ridicule est remplacée par une réunion de la section locale du PS français -de Meudon hum- où Jany Holt chante l'Internationale en allemand)

Mes amis, son premier je crois.

Repris, grâce en partie Peter Handke et son obsession pour Flaubert, "Bouvard et Pécuchet", plusieurs fois entamé mais toujours lâché. Le livre est à profond et extrêmement drôle, mais il n'est pas flatteur de se savour ressembler aux deux personnages. Mais il y a une belle rupture de ton au moment de 1848, qui approfondit le contenu politique de l'Education Sentimentale et témoignage du fait que Bouvard et Pécuchet n'étaient pas uniquement deux abrutis aux yeux de Flaubert.

Un monde à portée de main - Maylis de Kerangal , 2018

C'est le premier livre que je lis de cette auteure. Attiré par les première pages et par le sujet, que je pensais être celui de la peinture. De Kérangal s'attache plutôt au côté artisanal plus qu'intellectuel de cet art, en choisissant comme univers celui de la copie, du trompe-l'oeil, de Cinecitta à Lascaux IV. Livre assez avare en émotion, à l'écriture maitrisé même si on peut y ressentir une pointe d'agacement. L’héroïne, Paula Karst, figure centrale et qui s'isole au fur et à mesure de son émancipation et son accomplissement dans la maitrise de son art, reste un peu trop à distance. Alter ego de l'écrivain, elle manque peut être d'un supplément d'âme pour devenir personnage et s'incarner réellement.

Faut lire Réparer les vivants (le seul que j'ai lu), qui est juste... extraordinaire. (in my opinion)

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"