Forum de FilmDeCulte

La forme (présentation sous forme de carnets et lettres) est parfois un peu laborieuse mais l'imaginaire fait le reste, avec la force innée de la vraie grosse porte poussée vers le classique séculaire. J'aurais peut-être juste pas dû le lire juste après avoir revu le Coppola, collé à ma mémoire et mon oeil.

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Doll, it's a heartbreaking affair

Un homme dans la foule
de Budd Schulberg

Histoire de politique-fiction se déroulant dans les années 30 aux USA. L'ascension d'un animateur radio spirituel, cynique et dangereux. Texte précurseur sur le pouvoir des médias et assez crédible pour être inquiétant. Elia Kazan en a tiré un film
4 / 6


La facture
de France Telecom

Gros succès tiré à des millions d'exemplaires. Style clair, concis. Ca se lit d'une traite. Par contre, beaucoup plus de pages que ce à quoi je m'attendais et ça finit très mal. J'ai pleuré.

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Tennis de Table Bordeaux

Un livre sur les cancres ! Sur la douleur de ne pas comprendre, et ses dégâts collatéraux.

Entre autobio et essai, Pennac radiographie le système éducatif avec ses souvenirs de cancre puis de prof, dans une structure impressionniste parfois un chouille fouillis mais le ton, un peu en pont avec Comme un roman, est attachant malgré quelques passages un peu plus 'la morale de père castor'.

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Doll, it's a heartbreaking affair

Dans mon souterrain de Dostoïevski. Absolument majeur je m'attendais à rien (acheté comme ça 1€ à Emmaüs) et j'ai pris une méchante claque. Le live est séparé en deux parties. Une première représente la description peu flatteuse que fait un homme de lui-même et son rapport aux autres. Passage un peu chiant mais qui s'éclaire totalement lors de la deuxième partie plus narrative où il nous raconte les déboires de son existence misérable. Jamais vu un constat aussi juste et dur sur l'homme avec toute sa bassesse et son hypocrisie. Je m'y suis retrouvé totalement et avec grande honte tellement j'avais l'impression que Dostoïevski avait percer à jour le genre humain et que ce n'était pas beau à voir. Mais le plus fort c'est qu'à la fin on retrouve en quelques mots toute l'humanité perdue, diminuée qui explose avec une émotion toute sincère et retenue. J'ai pleuré.

Confessions of an English opium-eater de Thomas de Quincey
Je m'attendais à une évocation de la vie de bohème d'un artiste dans un Londres romantique. Et bien ce n'est pas du tout ça. Récit très chiant où l'auteur mêle des elements biographiques à des considérations historiques et philosophiques. Très déçu, à part quelques passages très sympa (les plus triviaux paradoxalement). J'ai même zappé quelques pages sur la fin.

Une Vie de Maupassant. Un récit qui paraîtrait trop simpliste (la vie d'une bourgeoise et de ses désillusions dans la campagne Normande) transformé en chef-d'oeuvre de sensibilité et d'émotion. Maupassant a un génie incroyable pour donner à son roman une dimension cosmogonique. Les personnages sont le monde qui les entoure et ressentent comme le monde. Le ciel est leurs âmes et la mer leurs esprits. C'est beau à en crever et c'est déchirant.

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CroqAnimement votre

[quote="Art Core"Une Vie de Maupassant. .[/quote]

Tiens j'avais passé mon oral de français dessus.

Arrrgh, j'adore. Tu as lu d'autres bouquins du même auteur ?

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Pareil, je viens de finir son dernier bouquin, je te retrouverai. Un putain de gros pavé, super détaillé dans les lieux, et dans la description des persos. La fin m'a tout émotionné, vraiment un excellent bouquin.

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Non c'était mon premier. Pas sûr de lire autre chose pour le moment mais je m'y replongerais un des ces jours .

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CroqAnimement votre

La Nuit de l'oracle (Paul Auster)

Sans être un fan absolu de Auster (j'adore Brooklyn Folies, Le Livre des illusions, Leviathan, beaucoup moins Cité de verre, La Musique du hasard...), j'ai toujours été assez enchanté par ses livres qui passaient chez moi comme une lettre à la poste. Ca se lit vite et bien, c'est doux, bourré de nostalgie, et chaque nouveau livre, malgré certains défauts, est un plaisir. Il fallait une exception à cette règle, la voici. La Nuit de l'oracle, en dehors de sa narration à tiroirs (des écrivains écrivent et/ou racontent des histoires) ne présente que très peu d'intérêt. Les personnages, à part le principal, sont peu fouillés, limite peu crédibles, la ville n'est que peu présente (alors qu'elle est le personnage principal de ses autres livres), et le tout est écrit dans une toute petite forme. C'est sans doute une récréation pour l'auteur, donc on lui pardonne, mais ça ne va pas très loin...

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Que lire cet hiver ?
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Les Cerfs volants de Kaboul (Khaled Hosseini)

Je voyais ce livre trôner en tête des best sellers de la fnac depuis quelques mois, et l'arrivée prochaine du film de Marc Foster (dont on se demande décidément, à la lecture du livre, ce qu'il fout là !) m'a décidé à l'acheter. Bonne idée vu que c'est passionnant de bout en bout. Souvent triste, bourré de nostalgie, le livre dépeint le contraste entre le Kaboul d'hier (religieux, déjà engoncé dans les traditions, mais néanmoins libre, beau, plein de vie) et celui de 2001, dirigé par les Taliban (ou "talibans", je sais plus trop comment l'écrire aujourd'hui). A ce titre, le portrait qui est fait de ces Taliban est très angoissant, et finalement assez éloigné de celui que l'on connaît : fous, sanguinaires, mais aussi drogués, manipulés, hypocrites (ils ne respectent pas eux-même les préceptes imposés au peuple), violeurs d'enfants, et blindés d'argent... Le livre navigue assez bien d'un genre à l'autre, passant de la tristesse, à la romance, de la chronique familliale au roman politique terrifiant... Pour le film, j'aurais plutot vu un cinéaste iranien pour la première partie, et un Costa Gavras pour la seconde.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
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Une relation dangereuse (Douglas Kennedy)

Je me rends compte qu'avoir une amie qui a -40% sur les bouquins, c'est bien pratique... Je poursuis mon exploration de l'oeuvre de ce génial écrivain, dont les livres exploitent certes à chaque fois le même schéma narratif, mais avec tant de brio que c'en est déconcertant. Ce n'est jamais réellement génial, mais c'est si maîtrisé et si bien construit qu'on ne décole pas une seule seconde du bouquin, même si celui-ci est un rien moins bon, et surtout moins original, que les précédents. Les anglais s'en prennent plein la gueule, les américains aussi, et l'auteur a l'intelligence de renvoyer dos à dos les deux parties.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

C'est très fort, notamment De l'assassinant considéré comme un des beaux arts, et Les Derniers jours d'Emmanuel Kant (j'aime bien le film également).

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

C'est l'histoire d'une organisation secrète internationale, le CFR (Consortium de Falsification du Réel), qui falsifie la réalité mais dont personne ne connaît les motivations. C'est l'histoire de quelques-unes des plus grandes supercheries de notre époque : de Laïka, la première chienne dans l'espace, qui n'a jamais existé ; de Christophe Colomb qui n'a pas découvert l'Amérique ; des fausses archives de la Stasi. C'est l'histoire d'un jeune homme, embauché par le CFR, qui veut comprendre pourquoi et pour qui il travaille. C'est l'histoire d'une bande d'amis qui veulent réussir leur vie, sans trop savoir ce que cela veut dire. C'est, d'une certaine façon, l'histoire de notre siècle.

Sans doute un des livres les plus buzzés de 2008 (premier du top chronicart notamment) par un des rares auteurs (vivant à New York, travaillant dans la finance) à avoir publiquement avoué voter Sarko dans le numéro des Inrocks consacré au vote des artistes pour la présidentielle.
500 pages qui se laissent lire comme une intégrale X Files: Très stimulant dans le traitement de l'information et dans la théorie du complot dans laquelle est entraînée des hommes sans réel but sauf à assouvir leurs envies de puissance et de pouvoir, très agréable à lire et particulièrement captivant, le bouquin ne donne jamais de clé sur l'organisation secrète, quitte à donner l'impression de tourner en rond... Lire un laconique A suivre... à la fin du bouquin comme si l'auteur ne doutait pas de la réussite de sa future franchise est d'ailleurs assez agaçant.
3-4/6

A la fois le reflet d'une certaine vie parisienne dans les années 70, inimaginable aujourd'hui, et chronique intime d'une relation intense en pleine déliquescence, ce journal de travers en deux volumes est une oeuvre forte en dépit des recherches parfois pénibles dont est truffé le texte

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There is no such thing in life as normal

Le livre dans ta gueule.

Fini après avoir dévoré les 200 dernières pages la nuit dernière (et une belle insomnie de gagnée!). Intrigue tentaculaire entre la mafia et l'industrie du show business dans le Los Angeles de 1953, le livre dégouline de sang, de sueur et de toute autre sécrétion humaine. Ca transpire à chaque page et c'est d'une incroyable noirceur. Les 3 personnages principaux sont d'une très grande profondeur et évoluent vraiment dans ces 650 pages: la relation Exley/White notamment. Ca se dévore parfaitement. L'intrigue est hyper riche et multiplie les pistes pour se boucler parfaitement en fin de bouquin. Nombre de persos extraordinaire d'ailleurs et c'en est d'ailleurs parfois difficile. Ca s'empile sur la petite pile de romans d'Ellroy que j'ai lus et c'est probablement le meilleur avec Le Dahlia noir et American Tabloid.

Il faut maintenant que je revoie le film que je n'ai plus vu depuis 10 ans...