Sur Carrère, Jaun Asensio avait relayé une critique de limonov pertinente (je la mets ici puisqu'elle évoque aussi les devoirs d'un écrivain face à un sujet, et que cela me paraît être éclairant dans la discussion qui s'est tenue ici).
Pierre Mari a écrit:
D’Emmanuel Carrère, je n’avais lu qu’un livre, Je suis vivant et vous êtes morts : une biographie honnête, quoiqu’un peu sage et engoncée, de Philip K. Dick. Je ne veux pas juger L’Adversaire, dont je ne connais que l’adaptation cinématographique très plate et inoffensive de Nicole Garcia. On me permettra néanmoins d’aborder Limonov, «événement littéraire» de la rentrée et prix Renaudot, par le biais de ce film et de l’unique question qu’il m’avait inspirée : de qui diable le personnage joué par Daniel Auteuil est-il l’«adversaire», dans cette affaire Romand romancée où l’on chercherait en vain le moindre ferment d’antagonisme et la plus petite ligne de front ? Question que le scénario et la mise en scène laissaient sans réponse, comme si le film – habitude très répandue de nos jours – se prévalait d’un titre au-dessus de ses moyens. La lecture de Limonov a ceci de salutaire qu’elle transforme le soupçon en certitude : Emmanuel Carrère, dont la rumeur médiatique nous répète qu’il sait se mesurer à des personnages hors norme, à des formes paradoxales d’héroïsme, n’entend rien à ce qu’on pourrait appeler principe d’affrontement en littérature. Il n’est même pas nécessaire d’aller au bout de son volumineux pensum pour savoir que celui-ci ne mettra en jeu aucune dynamique de forces, qu’il ne saisira aucune énigme à bras-le-corps et ne se débattra avec aucun des angles vifs de son sujet.
Le hasard – ou plutôt l’envie de respirer un air authentique – m’a mis sous les yeux, parallèlement à cette lecture, les toutes dernières lignes de La Colline inspirée, où Barrès fait résonner des accents que Nietzsche n’aurait pas désavoués : «Éternel dialogue de deux puissances ! À laquelle obéir ? Et faut-il donc choisir entre elles ? Ah ! plutôt qu’elles puissent, ces deux forces antagonistes, ne jamais se vaincre, et s’amplifier par leur lutte même !» Belle manière de condenser, me suis-je dit, ce que la littérature se doit à elle-même. Si un texte ne sait pas dresser un théâtre de forces qui se mesurent, s’éprouvent, se rapprochent pour mieux se distinguer, s’accréditent mutuellement par l’intensité même de leur combat, il ne se hissera jamais à une quelconque hauteur d’écriture. Emmanuel Carrère ferait bien d’y réfléchir. Son entreprise était hardie, et il y fallait une tout autre vigueur. Avoir été élevé dans le sérail de la soviétologie – et invoquer une autorité maternelle fort légitime (1) – ne suffit pas : manque, de toute évidence, la volonté d’en découdre avec un personnage, une époque et un monde. Carrère a beau, en effet, raconter la descente aux enfers de son héros à New York, les rivalités internes de la dissidence russe en exil, l’échec pathétique de la perestroïka ou le chaos fratricide de Sarajevo, tout finit par se confondre sous les espèces d’un brouet translucide – gélatine d’un demi-millier de pages au style infra-journalistique (2) que l’auteur fait vibrer à grand renfort de sexe sordide et de soubresauts historiques sanglants. On chercherait en vain, dans ce télescopage mal maîtrisé de l’intime et du géopolitique, du singulier et du planétaire, les «forces antagonistes» dont la tension irrésolue féconde une œuvre, la propulsant bien au-delà de sa donne factuelle.
Mais reprenons l’histoire au commencement.
Et d’abord, qui est Édouard Limonov ?
Ce qu’on appelle spontanément un personnage – avec tous les dangers inhérents à cette appellation. Voyou, bagarreur, poète soviétique punk, contempteur des grandes figures de la dissidence, familier de l’underground new-yorkais, mercenaire au côté des troupes serbes dans les Balkans, leader d’un «Parti national-bolchevique» à la tonalité rouge-brune. Sale type capable d’actions d’éclat, tête brûlée qui entrechoque générosité et abjection, élans héroïques et affres de la jalousie la plus basse. Précipité de contradictions, d’écartèlements, de volte-face, à l’aune d’une tourmente historique où les possibilités d’action sont constamment menacées par le dandysme théâtral ou l’extrémisme suicidaire. La voie qu’ouvre à un romancier-biographe tout personnage de cet acabit est aussi fascinante que semée d’embûches. Elle l’est encore plus dans le cas présent. D’abord parce que Limonov, au fil de ses irruptions sur la scène publique, n’a pas attendu Carrère pour mettre en scène sa propre ambiguïté. Ensuite, et surtout, parce qu’il est l’auteur de plusieurs livres où il n’a fait, à l’instar d’un Henry Miller, que raconter sa vie, ses frasques et ses embardées. Carrère intervient ainsi au second degré, sur un personnage auto-proclamé et auto-constitué, qui a déjà orchestré ses contradictions et son chaos. Il lui fallait, en conséquence, se confronter à cette mise en scène de soi pour élaborer sa propre vision d’écrivain; et donc questionner, mettre en perspective critique, refondre dans une dynamique littéraire le matériau que son «héros» lui fournissait avec autant de roublardise que de naïveté. De toute évidence, le problème ne l’a pas effleuré. Ou bien l’âpreté de la tâche l’a effrayé, et il a opté pour un documentarisme extra-plat, refoulant dans des angles morts toutes les questions relatives à son propre travail et à son degré d’intervention. Prenons un exemple précis, qui entraîne dans son sillage les nombreux épisodes sexuels que comporte le livre. Carrère raconte comment son héros, terrassé par l’abandon d’une femme très belle qui a été son amante durant plusieurs mois, passe une soirée entière à se masturber en pensant à elle, une bougie enfoncée dans l’anus pour savoir ce qu’elle éprouvait quand il la sodomisait. Comme beaucoup d’autres passages de Limonov, celui-ci m’a mis profondément mal à l’aise, pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la triste débauche qu’il relate. De deux choses l’une, en effet : soit l’épisode est tiré d’un des écrits biographiques de Limonov, et la question se pose de son rapport à l’original; soit Limonov l’a raconté lui-même à son ami «Emmanuel» – le biographe et son personnage se rencontrent à plusieurs reprises –, et la confidence jette un jour particulier (que je m’abstiendrai évidemment de juger) sur le rapport qu’entretiennent les deux hommes. Aucun indice ne laisse penser qu’une hypothèse est plus plausible que l’autre : le texte se moque des conjectures que le lecteur un peu exigeant ne manque pas d’émettre, il est incapable de les anticiper et de les entraîner dans ce jeu de confirmations et de démentis qu’un écrivain digne de ce nom sait orchestrer. Un livre authentique sent d’instinct qu’il y a en littérature de belles ambivalences, mais aussi des indécisions calamiteuses. Et dans ce cas précis, il n’hésiterait pas à choisir. Il prendrait, par exemple, le parti d’une réécriture inventive de l’original – quitte à le «rêver», comme disait Cendrars de l’abondante documentation qui lui a servi à écrire L’Or, et à inscrire puissamment ce rêve dans la trame même du texte. Ou bien il profiterait de l’occasion pour explorer plus avant le lien de deux hommes qu’unit un degré aussi stupéfiant de confidence. Carrère ne fait ni l’un ni l’autre. Faute de choix, c’est-à-dire de vigueur d’écriture qui arrime le statut des événements pour mieux les complexifier, l’épisode flotte sans attaches, et finit comme tant d’autres par se perdre dans l’insignifiance. Il y a une pornographie qui n’est pas celle du sexe, mais celle de la paresse morale, de l’aboulie esthétique et de l’effondrement de tout point de vue.
Dans ces conditions, il faut un aveuglement hallucinant, à l’instar de celui de Télérama, pour qualifier ce livre de «récit brillant sur le destin de l’homme et des civilisations», et pour voir en Carrère un «moraliste» et un «romancier au grand souffle, en pleine possession de ses moyens d’écrivain». Je ne chercherai pas à faire la part, dans le concert d’éloges qui a accueilli Limonov, de l’illettrisme et des réseaux de connivence : à un tel degré de bouillie, les distinctions n’ont plus lieu d’être. Et j’en resterais là – à quoi bon s’acharner contre un livre affligeant ? – si les choses n’étaient plus graves, si Limonov ne m’apparaissait comme le dévoiement et le naufrage d’une intuition que je crois profondément juste. J’enrage toujours qu’un écrivain ait frôlé une vérité âpre, et qu’il se soit finalement contenté des sentiers mous qui garantissent la reconnaissance médiatique. Je fais peut-être beaucoup de crédit à Emmanuel Carrère, mais je reste convaincu qu’il y a, dans le tuf d’émotions, d’idées, d’images et de souvenirs où s’enracine le livre, une ambition dont il faut suivre le fil jusqu’au point où son absence de moyens éclate pathétiquement. Nathalie Crom n’a pas tout à fait tort, panégyrique excepté, quand elle écrit : «Le texte s’offrirait à lire comme une odyssée fantasque et crue, un grand livre d’aventures contemporain, si l’écrivain ne complexifiait hautement l’exercice. En y mêlant des réflexions et des éléments autobiographiques qui, sans insistance, dessinent un parallèle entre le destin de tête brûlée du baroudeur russe […] et celui d’Emmanuel Carrère lui-même, que l’on croise dans le livre à plusieurs reprises et à des âges différents, dans le costume de l’intellectuel introverti, prudent, désengagé, plutôt maladroit avec la vie concrète, la trivialité des choses, toutes dimensions du réel que Limonov, lui, a toujours empoignées à bras-le-corps» (3). De fait, le livre s’offre comme un diptyque volontairement déséquilibré : d’un côté, le héros, la rage d’action chevillée au corps dès l’enfance, l’appétit de drame, l’Histoire du vingtième siècle en sa convulsion terminale; de l’autre, le biographe-portraitiste, le confort tiède des années de formation, les intensités faibles des sociétés post-historiques. L’idée était belle de confronter ces deux mondes, leurs grands écarts quasi ontologiques et leurs zones de contact inattendues, et de sonder la possibilité – ou l’impossibilité – pour le second de dire le premier. J’y suis d’autant plus sensible, je l’avoue, qu’appartenant à la même génération qu’Emmanuel Carrère, la question n’a cessé de me hanter depuis le début des années quatre-vingts, aiguillonnée par la lecture de Castoriadis, Lefort, Besançon ou Zinoviev : quel discours tenir sur ces sociétés dont l’apparente congélation séculaire et la fonte vertigineuse ont fait l’un des objets historiques les moins identifiables de tous les temps ? Et lorsque je dis, sans le moindre lyrisme, que la question m’a hanté, c’est qu’elle n’est pas demeurée purement intellectuelle : elle m’a engagé tout entier, et elle continue de le faire. Si je crois, en effet, que bien des problèmes gagnent à être objectivés, je crois non moins fortement que d’autres – et parfois les mêmes – n’acquièrent leur pleine envergure qu’à force de résonance subjective.
Qu’on me permette, à cet égard, de pousser plus loin une confidence où je sais que certains se retrouveront sans peine. Limonov n’est pas loin, et le détour n’est qu’apparent. Je reste tenaillé par l’idée que le plus énorme mensonge du XXe siècle – et sa liquéfaction amnésique, non moins énorme et ahurissante – me concerne, m’implique, met en perspective tout ce que j’ai pu vivre au cours des dernières décennies. Je considère que l’absolution tacite délivrée aujourd’hui au communisme m’atteint personnellement, comme un de ces affronts cyniques qu’une société fait à ses membres en tablant sur leur léthargie ou la dispersion de leur attention (4). Je sens, de toute évidence, qu’entre le mensonge soviétique de naguère et le mensonge occidental d’aujourd’hui se déploie un système de consonances, de relais et d’échanges, dont l’écho est sensible dès que je m’interroge sur mes liens avec le monde environnant : les personnages spectraux des romans de Zinoviev, ce ne sont pas des ectoplasmes condamnés aux décharges de l’Histoire, c’est moi, c’est vous, c’est chacun des individus que je croise hic et nunc.
En un mot, face à la question toujours pendante et irrésolue du communisme, le «je» en moi se sent farouchement mobilisé, et il continuera vraisemblablement de l’être longtemps.
À lire ou écouter certaines déclarations d’Emmanuel Carrère, il me paraît clair qu’un sentiment de cet ordre a frémi au seuil de Limonov. Il n’est pas allé plus loin, hélas. Pour qu’il pénètre le livre en profondeur, il aurait fallu le prendre au sérieux : saisir dans un même élan de sérieux l’immense objet envisagé et le modeste sujet qui s’y frotte. En les croisant. En les frottant. En les fécondant l’un par l’autre. En surmontant audacieusement, orgueilleusement, leur déséquilibre initial. Une subjectivité et une conjoncture historique qui se constituent mutuellement comme forces, qui réinventent d’un chapitre à l’autre les modalités de leur tension, ç’aurait pu être un très beau livre : une Confession d’un enfant du siècle pour temps post-totalitaires. Inutile, pour cela, de compter sur Carrère : il ne sait rien prendre au sérieux (5). Pas plus sa propre vie que les pulsations de la vie collective. Quand il retrace ses années d’apprentissage – sa timidité avec les filles, sa cinéphilie ou son peu d’assiduité à Sciences-Po –, il le fait dans une prose qui ne déparerait pas le courrier des lectrices de Femme Actuelle. Tout ce qu’il dit de lui-même est flasque, brouillon, bouffi de mauvaise graisse événementielle, faute d’être unifié par la seule interrogation qui vaudrait : en quoi mon parcours biographique me qualifie-t-il autant qu’il me discrédite pour devenir le biographe d’un personnage comme Limonov et le chroniqueur de la fin d’un monde ? Et lorsqu’il raconte l’agonie de l’URSS ou les soubresauts de la Russie post-communiste, l’impression l’emporte d’un journalisme délavé, tellement passé et repassé par la grande laverie médiatique que la trame du poncif s’y révèle à nu : aucun effort ne se fait jour, aucune impulsion, aucun frémissement qui réinvente les événements de l’intérieur, les soumette à la relance de l’écriture.
On ne peut même pas appliquer à Limonov, en définitive, le classique «Qui trop embrasse mal étreint». Tout simplement parce que le livre est incapable d’embrasser d’un geste vaste ce qu’il convoque, et qu’en conséquence, il n’étreint rien du tout. Carrère demeure, d’un bout à l’autre, l’étudiant rêveur, oisif, sage – et dramatiquement absent à sa propre sagesse – qu’il décrit dans les passages autobiographiques : distant des choses, vaguement effrayé par la rude proximité ou le contact qui le mettrait en danger. Inapte, surtout, à tirer la moindre conséquence radicale de ce qui lui vient sous la plume. Je me suis d’ailleurs surpris, ici et là, à rêver des voies énergiques qu’emprunterait un vrai livre. Par exemple lorsque Carrère, dans un chapitre consacré à la dissidence en exil, cite ce propos de Soljenitsyne : «La littérature installée, les revues, les romans édités, je les tiens une fois pour toutes pour non avenus. Non qu’il ne puisse pousser des talents dans ce champ (il y en a), mais ils y périssent forcément puisqu’on y consent à ne pas dire la vérité capitale, celle qui saute aux yeux, sans qu’il soit besoin de littérature» (p. 129). Sous la plume de Carrère, cette terrible poignée de phrases reste lettre morte – c’est bien le cas de le dire. Un écrivain happé par son sujet l’appliquerait comme un fer rouge à notre situation présente, à nos démocraties radieuses où prolifèrent des livres que n’entrave aucun mensonge d’État. Il déviderait jusqu’au bout le fil dont Soljenitsyne nous tend l’amorce. Il ne s’arrêterait pas avant d’avoir sondé nos propres mensonges capitaux : tous ceux que l’accumulation des proses nulles et non avenues s’acharne à masquer ou à esquiver. Il foncerait tête baissée dans notre nullité soviétiforme. En un mot, il ne se contenterait pas de citer : il donnerait à la citation une pertinence dévastatrice.
Il y a, en littérature, des livres qui s’installent doucement dans une médiocrité assumée où leur vient une forme de talent, fût-elle parfaitement illusoire. Difficile, même à notre corps défendant, de leur refuser une certaine sympathie. Il y en a d’autres qui laissent flotter autour d’eux le halo d’un programme ou d’une ambition, alors qu’ils dédaignent de jeter la moindre lumière sur le monde et le mouvement qui les a fait naître. Limonov est de ceux-là. Je vois difficilement comment je ne lui rendrais pas le mépris qu’il m’a assené à chaque page.
Notes
(1) Rappelons qu’Emmanuel Carrère est le fils d’Hélène Carrère d’Encausse, historienne de la Russie, auteur entre autres ouvrages de L’Empire éclaté, La Russie inachevée et La Russie entre deux mondes. Une remarque en passant, dont on me fera l’honneur de penser qu’elle ne procède d’aucun acharnement. Carrère a le droit d’entonner le couplet «Maman avait raison avant tout le monde», même si celui-ci est parfois agaçant. Mais pourquoi, lorsqu’il le fait, notamment sur Gorbatchev et la perestroïka, cite-t-il les propos les moins caractéristiques et les moins stimulants, ceux que n’importe quel plumitif frotté d’un peu de géopolitique communiste pouvait tenir dans les années quatre-vingts ? En matière d’hommage filial, reconnaissons qu’on peut faire beaucoup mieux.
(2) Il serait plus juste de parler de néant stylistique, ou d’obstination à raser le trottoir de la banalité : chez Carrère, les petites filles sont «excitées comme des puces», les prostituées sont «maquillées comme des voitures volées», les derniers dirigeants de l’URSS avant Gorbatchev sont «totalement sinistres», etc. C’est en vain qu’on chercherait dans ce livre un seul paragraphe traversé d’un peu de tension, d’exigence ou de tenue. À cet égard, la phrase de Poutine placée en épigraphe – «Celui qui veut restaurer le communisme n’a pas de tête. Celui qui ne le regrette pas n’a pas de cœur» – constitue un repoussoir cinglant dont Carrère ne semble pas avoir pris la mesure. Quoi qu’on pense de Poutine, difficile de nier qu’une telle maxime articule quelque chose, qu’elle cristallise de façon lapidaire un certain état de la sensibilité politique. Elle laisse espérer un livre qui se tiendrait à la hauteur – même trouble – de son exergue. Hélas, une fois franchi ce seuil, l’écriture de Carrère paraît d’autant plus délayée et mollasse.
(3) Télérama n° 3216.
(4) On (re)lira à ce propos les belles pages qu’Alain Besançon a consacrées à ce qu’il appelle la «grave discordance» de la mémoire historique du XXe siècle : hypermnésie du nazisme d’un côté, amnésie du communisme de l’autre (Le Malheur du siècle, Fayard, 1998).
(5) Je parle, évidemment, du sérieux qui fait de vous le responsable d’une forme et le dépositaire d’une interrogation, pas de celui qui vous fait répondre avec componction à François Busnel sur le plateau de La grande librairie.