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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 15 Sep 2014, 23:15 
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Et que le vaste monde poursuive sa course folle (Colum McCann)
Let The Great World Spin en VO.

Le 7 août 1974, un funambule traverse sur un fil l'espace qui sépare les deux tours du World Trade Center. Autour de cet évènement, se croisent plusieurs destins personnels à travers New York.

J'ai trouvé le livre hyper agréable et émouvant, quoiqu'il ne m'ait pas particulièrement impressionné. On a constamment un peu peur des effets de petits malins : le saut d'un perso à l'autre avec les différences de langue et de description du milieu, le système qui prend le pas sur les histoires. Mais en fait, à part deux courts récits (le photographe, l'informaticien) complètement déconnectés du reste, les histoires sont très fortement liées (c'est toute l'intrigue générale du livre de justement nous faire découvrir comment), et tous les personnages sont approchés avec un tel amour que la structure ne met jamais à distance. Le seul problème tient peut-être au fait que le livre n'avait en fait pas réellement besoin de ce funambule, qui est presque une coquetterie, permettant quelques réflexions métaphysiques un peu artificielles : entre lui et le personnage Corrigan, il y a comme un fil rouge de trop.

Corrigan, justement, c'est le cœur battant du livre, un personnage superbe qu'on ne verra justement qu'à travers les les yeux des autre. J'adore de plus en plus quand un romancier fond en amour sur un de ses personnages, en fait un être immaculé, un Dieu sur terre, une lumière dans le noir. Celui-ci est un cas d'école, et rien que pour lui, la lecture est très plaisante. Jolie fin très sobre, sinon.



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Poésie (Michel Houellebecq)
Comprend les recueils Rester vivant, Le sens du combat, La poursuite du bonheur, et Renaissance.

J'avais peur en entamant mon premier Houellebecq d'une complaisance dans la posture aigre et dépressive, d'une colère comme solution de facilité fasse à une détresse existentielle. J'y cherchais aussi des saillies méchantes, sans doute. Bref, j'avais peur de découvrir, dans le pourfendeur du monde occidental moderne, un cynique qui n'en serait que le rebelle intégré, l'avatar paradoxal. Sur ce point, je ne saurais pas encore vraiment trancher ce qui relève du désespoir honnête ou opportunisme, de l'exploration existentiel ou de la pose grimaçante. Ce qui ma plutôt déçu, en fait, c'est l'art poétique lui-même.

Rester vivant est le meilleur morceau, et ce n'est pas un hasard : il est en prose. On a là une traînée de colère dépressive entière, cohérente, sans chichi ("N'ayez pas peur du bonheur : il n'existe pas"), plutôt agréable vis à vis des hésitations qui vont suivre. Ça dessine déjà un décor (l'appartement nocturne, la métropole qui rend misanthrope dehors) et des rituels (la traversée solitaire et difficile de la nuit : "les nuits étaient un long tunnel dont je sortais couvert de haine"). La phobie paranoïaque qui naît de ces nuits, ou de ces moments où la pensée délire de manière autocentrée, crée les images les plus fortes à travers les quatre recueils. Du dégoût pur. Des choses de ce genre :
Citation:
Je sens dans mes organes les bactéries qui croissent.
Citation:
La fille aux cheveux noirs et aux lèvres très minces
Que nous connaissons tous sans l'avoir rencontrée
Ailleurs que dans nos rêves. D'un doigt sec elle pince
Les boyaux palpitants de nos ventres crevés.
Citation:
Une forme est tapie derrière l'électrophone ;
Elle sourit dans le noir, car elle a tout son temps.

Visions qu'on retrouve aussi dans les délires du voyage en TGV, au début de Renaissance...

Le truc est que je trouve finalement le style poétique de Houellebecq assez... scolaire ? Je ne sais pas, ou manquant trop souvent de ce pouvoir d'allusion. J'ai souvent eu cette impression bizarre que la rime était forcée, poser là juste juste pour finir la rime. Il y a un impact, de par la violence du verbe et la crudité (la "vérité nue") de ce qu'on énonce, mais la mue poétique se fait difficilement.

En fait, Houellebecq réussit surtout certains décrochages. un peu comme dans les haïkus, où la troisième phrase vient faire un pas de côté, et redonner une perspective. Chez lui, c'est souvent une rupture nette du dernier vers (changement total de décor, de sujet) qui redonne brutalement la mesure de la trivialité du monde, après une strophe à l'acidité un peu molle.
Citation:
Une cuisine bien lavée ;
Ah ! cette obsession des cuisines !
Un discours creux et laminé ;
Les opinions de la voisine.
Citation:
Mon corps tendu jusqu'au délire
Attend comme un embrasement
Un devenir, un claquement ;
La nuit je m'exerce à mourir.

Ou celui qu'avait proposé Papadoc, en mode dernier clou qui achève :
Citation:
Tu déjeuneras seul
D'un panini saumon
Dans la rue de Choiseul
Et tu trouveras ça bon.

On pioche en fait de très belle choses au vers seul, mais rarement au texte entier (je serais bien capable de conseiller l'une des poésies, par exemple : celle sur le père, peut-être ?). Et le mouvement général de chaque recueil n'aide pas forcément : il s'y rejoue à chaque fois une sorte d'évolution progressive de la dépression à l'apaisement, de la nuit au matin, du cynisme à la détresse nue (dans une recherche des sensations perdues de l'enfance, souvent : "Je me souviens du monde réel, où j'ai vécu, il y a longtemps"). Sur ce plan, seul le dernier recueil (Renaissance) ne m'a pas semblé artificiel : il y a un indice qui ne trompe pas, c'est la fin de l’auto-centrage. Pour la première fois, les poèmes finaux ne concernent plus seulement lui-même mais une autre (le "je", le "moi" se raréfient), et c'est le seul vrai signe (peut-être inconscient ?) d'un réel apaisement, d'une réelle aération, d'un véritable horizon qui s'ouvre.

Globalement je suis quand même assez déçu, tout en me demandant si ce n'est pas un problème plus général que j'ai avec la poésie (je me disais en lisant, combien la poésie était parfois plus efficace et simple à travers ce médium qu'est la chanson). Ça me donne tout de même envie d'aller lire un de ses romans en prose, pour voir ce que ça donne.


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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 16 Sep 2014, 08:30 
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J'avais commencé La première chose qu'on regarde de Grégoire Delacourt, mais j'ai arrêté à la moitié, j'en pouvais plus, c'est trop nase. J'avais déjà pas aimé La Liste de mes envies, mais bon, une copine me l'avait prêté avec beaucoup d'entrain... Faut qu'il arrête d'écrire ce monsieur.

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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 16 Sep 2014, 09:04 
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tiens quelles lectures de la rentrée littéraire
Comme un ours de Joy Sorman
Une fable sur une créature mi-ours, mi-homme, joliment troussée, surtout au début et dans l'épisode du cirque, cela fait un peu survolé par moment.

Tristesse de la terre. Une histoire de Buffalo Bill Cody, d'Eric Vuillard
Un film possible par page, une idée forte: acter la naissance du spectacle-réalité à Buffalo Bill et raconter la falsification de l'histoire américaine par le showbusiness. Peut-être ce que j'ai lu de mieux de la rentrée.

Excelsior d'Olivier Py
Le premier chapitre est fascinant, course effrénée à travers la ville, la suite reproduit un peu trop le même schéma, si bien qu'on se lasse de l'écriture répétitive.

Charlotte de David Foenkinos
Très bonne surprise, j'en attendais rien, je l'ai lu d'une traite, on ressent toute la compassion de l'auteur pour son personnage.

Le Royaume d'Emmanuel Carrère
Le gros roman de la rentrée. Je le conseille à ceux qui ont aimé Noé d'Aronofsky tant cette relecture contemporaine de la vie des premiers chrétiens se lit comme un gigantesque péplum. Moins aimé les digressions personnelles qui alourdissement le roman (surtout que c'est long), reste un projet gigantesque et de vraies interrogations après la lecture.


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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 16 Sep 2014, 10:07 
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Karloff a écrit:
Le Royaume d'Emmanuel Carrère
Le gros roman de la rentrée. Je le conseille à ceux qui ont aimé Noé d'Aronofsky tant cette relecture contemporaine de la vie des premiers chrétiens se lit comme un gigantesque péplum. Moins aimé les digressions personnelles qui alourdissement le roman (surtout que c'est long), reste un projet gigantesque et de vraies interrogations après la lecture.

En tant que grand fan du bonhomme, je crève d'envie de le lire!!

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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 16 Sep 2014, 13:45 
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Un peu déçu par le Carrère. C'est passionnant parce que l'histoire l'est, passionnante. Mais carrere n'y apporte pas forcément grand chose, et sa plume est un peu molle.

Sinon :

- Price (Steve Tesich) : chef d'oeuvre malgré un chapitre central que je n'aime pas du tout.

- Petronille (Amélie Nothomb) : joli, drôle, un peu court.

- L'écrivain National (Serge Joncourt) : amusante description de la province, mais intrigue bidon.

- Charlotte (David Foenkinos) : belle histoire tragique, mais forme ridicule.

- Peine perdue (Olivier Adam) : noirceur totale, parfois un peu systématique, mais on navigue d'un personnage à l'autre avec beaucoup de rythme.

- L'amour et les forêts (Eric Reinhardt) : gros morceau de cette rentrée, loin devant le carrère. Reinhardt se regarde un peu trop écrire, mais ça reste impressionnant.

- Viva (Patrick Deville) : intéressant, certes. Mais catalogue de noms et de dates.

- L'oubli (Frederika Amalia Finkelstein) : sujet difficile (le souvenir et la culpabilité liée à la Shoah), traitement lourdingue.

- Dans le jardin de l'ogre (Leila Slimani) : impressionnante plongée dans l'univers d'une sex-addict.

- Quiconque exerce ce métier stupide mérite tout ce qui lui arrive (Christophe Donner) : assez réjouissant, souvent amusant (les scènes avec Pialat ou Godard !), petit roman qui se lit à toute allure.

- On ne voyait que le bonheur (Grégoire Delacourt) : de loin le meilleur roman de son auteur, que j'avais enterré un peu trop vite après ses deux précédentes purges.

- Une éducation catholique (Catherine Cusset) : lu il y a deux semaines et déjà plus aucun souvenir.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 16 Sep 2014, 14:00 
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Messages: 22352
Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Cosmo a écrit:
- On ne voyait que le bonheur (Grégoire Delacourt) : de loin le meilleur roman de son auteur, que j'avais enterré un peu trop vite après ses deux précédentes purges.

Ah bon! Mais je viens de dire que j'arrêtais les frais, ho!!

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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 16 Sep 2014, 17:53 
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Attention, la littérature française contemporaine :
"Elle comprit pendant ce trajet que le monde se divisait en deux catégories antinomiques. Non pas les riches et les pauvres, les dominants et les dominés (…). Ça, ce sont des catégories secon­daires, bien visibles, non essentielles, quasiment anecdotiques, dont la première des raisons d’être est d’occulter la véritable partition de la réalité. Non, le monde se divise entre ceux qui vivent ­l’urgence et la beauté suffocante d’une folle passion – et ceux qui ne vivent pas l’urgence et la beauté suffocante, étourdissante, obsessionnelle, d’une folle passion. Elle ne pensait pas à l’amour, pas à l’amour à proprement parler, mais à ce ­sentiment brûlant qui vous saisit en vous imposant de vous laisser entraîner par son empire jusqu’à faire n’importe quoi, prendre tous les risques, enfreindre tous vos principes – surtout si cette passion est clandestine, périlleuse." (Eric Reinhardt, l'Amour et les forêt)

Lol.

Ce qu'il y a de bien, avec la rentrée littéraire, c'est qu'il suffit de voir les titres affichés dans le métro pour savoir que c'est de la merde, mais je crois que celle de cette année est particulièrement gratinée.

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Nothing and no one can save you! Abandon hope now! Here's what you can do :
1. Admit you are a semi-evolved ape-thing mercifully ignorant of the sanity-blasting truths of the greater cosmos.
2. Die.
3. Rot.


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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 16 Sep 2014, 18:14 
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The Scythe-Meister a écrit:
Attention, la littérature française contemporaine :
"Elle comprit pendant ce trajet que le monde se divisait en deux catégories antinomiques. Non pas les riches et les pauvres, les dominants et les dominés (…). Ça, ce sont des catégories secon­daires, bien visibles, non essentielles, quasiment anecdotiques, dont la première des raisons d’être est d’occulter la véritable partition de la réalité. Non, le monde se divise entre ceux qui vivent ­l’urgence et la beauté suffocante d’une folle passion – et ceux qui ne vivent pas l’urgence et la beauté suffocante, étourdissante, obsessionnelle, d’une folle passion. Elle ne pensait pas à l’amour, pas à l’amour à proprement parler, mais à ce ­sentiment brûlant qui vous saisit en vous imposant de vous laisser entraîner par son empire jusqu’à faire n’importe quoi, prendre tous les risques, enfreindre tous vos principes – surtout si cette passion est clandestine, périlleuse." (Eric Reinhardt, l'Amour et les forêt)


Holala...

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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 16 Sep 2014, 18:15 
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Sir Flashball
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Inscription: 23 Déc 2013, 01:02
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The Scythe-Meister a écrit:
Attention, la littérature française contemporaine :
"Elle comprit pendant ce trajet que le monde se divisait en deux catégories antinomiques. Non pas les riches et les pauvres, les dominants et les dominés (…). Ça, ce sont des catégories secon­daires, bien visibles, non essentielles, quasiment anecdotiques, dont la première des raisons d’être est d’occulter la véritable partition de la réalité. Non, le monde se divise entre ceux qui vivent ­l’urgence et la beauté suffocante d’une folle passion – et ceux qui ne vivent pas l’urgence et la beauté suffocante, étourdissante, obsessionnelle, d’une folle passion. Elle ne pensait pas à l’amour, pas à l’amour à proprement parler, mais à ce ­sentiment brûlant qui vous saisit en vous imposant de vous laisser entraîner par son empire jusqu’à faire n’importe quoi, prendre tous les risques, enfreindre tous vos principes – surtout si cette passion est clandestine, périlleuse." (Eric Reinhardt, l'Amour et les forêt)


On dirait une parodie de La Curée. :lol:

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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 16 Sep 2014, 18:17 
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Sir Flashball
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Ah tiens, en littérature française contemporaine, je conseille vivement Lyonel Trouillot. C'est probablement l'auteur vivant le plus cool que j'ai lu depuis un bail.

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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 17 Sep 2014, 08:12 
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Antichrist
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J'en ai lu un, il y a deux trois ans, très belle écriture.


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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 18 Sep 2014, 20:56 
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Ethan Frome (Edith Wharton)

Les montagnes du Massachusetts à la fin du XIXè siècle. Un homme de passage est intrigué par Ethan Frome, grand corps boiteux, mutique, douloureux, et secret. Très vite, il cherche à en savoir plus sur son passé.

Et c'est un chef d’œuvre. Je tique à la limite un tout petit peu sur le climax, qui a quelque chose d'un peu artificiel, de pas assez lié à ce qu'a posé le livre avec tant de simplicité jusqu'ici (la qualité du huis-clos, le peu d’éléments...) - ainsi que par l'épilogue qui, s'il est parfait dans l'idée, est moins finement écrit que le reste (c'est un peu trop rapide).

Pour le reste, ce très court bouquin est peut-être le texte qui m'a le plus fait retrouver à ce jour les sensations de ce qu'est tomber amoureux, de la façon dont cela transfigure le monde, redessine le futur, de ce qu'est l'adoration de l'autre. Le livre pose très délicatement son décor nocturne et hivernal, à la pureté continuelle, qui offre une caisse de résonance presque cosmique aux sentiments violents qui déchirent le personnage, sans jamais entraver l'extrême douceur des entrevues (il y a certains moments à deux qui sont tellement doux et délicats, prévenants... on a l'impression que l'auteure manipule un petit oiseau blessé). Même le personnage négatif est fascinant.

Sublime.


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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 18 Sep 2014, 20:59 
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Sir Flashball
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Tiens, Wharton est sur ma liste de lecture depuis un bail.
Tu as lu House of Mirth ?

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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 18 Sep 2014, 21:01 
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Non, c'est la première chose que je lis d'elle (je ne connaissais même pas son nom à la base).


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 Sujet du message: Re: Vos dernières lectures
MessagePosté: 18 Sep 2014, 21:39 
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Sir Flashball
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Essaie Willa Cather. Tu m'en diras des nouvelles.

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