Art Core a écrit:
Chef-d'oeuvre absolu. Epique, poétique, bouleversant, universel, magique. Une merveille de A à Z, une expérience de lecture incroyable et une richesse folle. C'est la quasi (pas toujours très fan de l'écriture même de Damasio mais c'est une broutille) perfection. Tout simplement le meilleur livre de Fantasy lu depuis Tolkien (et oui rien que ça) et l'un des meilleurs romans tout court. Gigantesque. La plus immense réussite du livre c'est la Horde. Créer ce lien tellement fort entre les 23 hordiers et le rendre presque physique et palpable c'est un tour de force bouleversant. Plus encore que la Communauté de l'Anneau chez Tolkien. C'est vraiment la réussite la plus éclatante et magnifique de ce roman.
L'adaptation de Kounen va forcément, nécessairement être réductrice et ratée. C'est inadaptable dans sa profondeur même si paradoxalement facilement adaptable dans sa trame narrative (mais le livre vaut tellement plus).
Je conseille à tous. D'ailleurs apparemment il y avait un CD fourni avec lors de la première édition. Bien sûr rien avec mon poche (à part un joli et utile marque page avec le nom et symbole des 23 hordiers). Quelqu'un sait ce que c'est ? (musique, sons d'ambiance etc...)
Je plussoie. Ca fait un moment qu'on m'en parlait et j'ai pas été déçu. Certains passages m'ont foutu la banane comme peu d'oeuvres savent le faire, la sensation d'être avec la horde, d'en chier avec eux, d'admirer chacun de ses membres.
Y a quelques bémols : tout un fatras philosophique parfois un peu scolaire et énoncé d'une façon très littérale (Nietzsche, Deleuze, la lutte des classes, des trucs comme ça), même si ça s'articule bien avec la quête des personnages ; quelques facilités, certes jouissives (le battle Caracole-slammeur VS Sélème-l'académicien) mais encore une fois un chouille trop scolaires...
Mais quel pied, putain! Caracole, Golgoth, les jumeaux Dubka, Sov, Oroshi, Arval, une galerie de personnages auxquels on s'attache immédiatement. Le bouquin commence dans un chaos (la situation, le passage d'un personnage à un autre), et faut s'accrocher pour passer les 20 premières pages, mais après tout se clarifie, tout en laissant des zones d'ombres savamment dosées qui font que j'ai dévoré les 700 pages en une petite semaine.
J'étais aussi un poil déçu par la toute toute fin, mais apparemment le livre a été conçu comme un diptyque, donc j'attends de voir.
Et je crains énormément pour l'adaptation. Déjà, ne pas oser le faire en live, ne pas avoir de véritables corps, de véritables éléments, je trouve que ça n'a pas grand sens. Et surtout la Horde développe tout un style (notamment par la multiplication des personnages ou la notation du vent) et une réflexion sur ce style, sur le fait d'écrire, qui me semblent essentiels et que je vois mal être transposés par Kounen. On verra bien.