Forum de FilmDeCulte

Année mollassonne pour le documentaire j'ai l'impression... bon, je confesse, j'en ai manqué, surtout les "petits" estampillés espace saint-michel, que je vois davantage d'habitude...

Détour, donc, par cette Rue Santa Fé plutôt bien reçue par la presse.

Et à mesurer la densité du film, sa complexité, tout ce qu'il brasse sans jamais perdre en clarté, bref sa belle ambition au long cours (près de trois heures, quand même), on comprend que l'effort soit salué.

Quant à parler de grand film, c'est autre chose... vrai, gros travail de recherche, d'écriture... on sent aussi qu'il y a de la sueur sur le montage...

Pourtant, je ne suis pas convaincu. Très disparate, RSF échoue là où Le Brahmane du Komintern marquait des points, à savoir dans l'unicité d'un grand bordel de supports et formes divers.

A quoi ça tient exactement? D'abord, sans doute, à ce que les images d'archives ont beaucoup plus de force que les images contemporaines. Cela faisait longtemps que je n'avais pas trouvé l'image numérique, ici pourtant assez confortablement dotée pour un documentaire, si laide -- sans doute du fait du contre-point violent des magnifiques images d'archives, granuleuses, délavées, et paradoxalement vivantes, alors que ce numérique léché semble toujours déjà mort.

Peut-être est-ce dû aussi aux époques visitées, à la vigueur de ces époques, versus la mollesse (au moins apparente) du présent?

Peut-être, tout simplement, que cela vient de la mise en scène, de sa grandiloquence malvenue, du pathos mal dosé qu'elle dissémine (artifice des situations, mise en scène du "moi" et son émoi des retrouvailles larmes à l'oeil quasi-télévisuels -- et ses zooms-stabilo afférents (quelle plaie que cet abus de zooms pour la partie numérique du film!) -- musiques peu subtiles qui en remettent une couche...), de son montage certes travaillé, mais souvent trop bout-à-bout, peinant à toujours assurer la pertinence et la continuité du mouvement de ses enchaînements (la vignette guette).

Sans doute tout ça, donc, et c'est dommage. Car les 2h trois quart passent assez bien, même si le rythme souffre d'un vrai coup de mou mi-parcours et que le montage aurait souvent pu être plus resserré (un peu trop de redite).

Dommage car on sent bien l'ombre d'une cinéaste derrière RSF, mais pas tant dans ces séquences où Carmen Castillo se met elle-même en scène, que dans l'ampleur, la sincérité, de la célébration de son amour mort, ce jusqu'à l'excès des surimpressions finales, très intelligemment contre-balancées par un entretien avec un type de la jeune garde, qui en a un peu marre de ressasser le passé et qui aimerait passer de cette célébration des martyrs d'hier, à une action concrète aujourd'hui.

Disons que le plus fort du documentaire est sans doute dans ce qui, du passé, renvoie au présent. La manière dont il résonne aujourd'hui, politiquement, les questions qu'il pose, les espoirs dont il est porteur, les valeurs de résistance qu'il ravive au quotidien.

L'envie de la lutte.
Collectivement.
Le film est beau quand il prolonge l'individuel dans le collectif, beaucoup moins quand il fait l'inverse (quand il cherche martyrs, prophètes, qu'il fait le catéchisme de la lutte).

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Pour ma part je suis parti au bout d'une heure trente, niveau documentaire c'est vraiment de l'enchaînement sans génie d'images d'archive et de retrouvailles qui se voudraient pudiques mais qui font un brin téléphonées. On apprend pas grand chose quand on a déjà vu quelque chose sur le sujet.

je veux bien le croire et je te jetterai pas la pierre : j'ai failli partir aussi, mais je regrette pas d'être resté, l'intérêt se raccroche progressivement.

mais ça reste peu brillant.

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T'as vu mon Zadounet personne n'est allé voir comme des voleurs à l'est. Loose de forum.

Il passe même pas sur Montpellier. C'est ça la lose.

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