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 Sujet du message: Hostel (Eli Roth - 2006)
MessagePosté: 01 Mar 2006, 22:53 
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Matou miteux
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Ils sont 3 ils sont jeunes ils sont beaux (enfin sauf 2) et américains (enfin sauf 1). Et ils vont tâter de la pute slovaque, à leurs risques et périls.

Le trip horrifique du citadin perdu chez les bouseux c'est presque un genre en soi, avec ses figures imposées de perte de repère et son horreur sans fin puisqu'elle est plongée dans l'inconnu et la sauvagerie - alors que lui est propre et civilisé, et c'est bien ça qui le fait flipper. Le film grandit l'échelle: l'Américain est le citadin, le reste du monde est sa campagne de bouseux débiles à lui. Le héros est beau et musclé, se sert des autres pays comme de tapis pour ses pieds, juste bon pour ses cartes postales clichés (Amsterdam c'est pour fumer et tirer), des endroits qu'au fond il connait à peine (Prague...c'est Kafka...euh c'est tout). On croit pouvoir sortir les dollars pour se sauver mais le petit jeu sadique se retourne ici, et la pute n'est pas forcément celle qu'on croit. C'est plutôt malin là-dessus, même si ça pourrait aller encore plus loin. En tout cas je trouve que ça apporte une texture au film, qui n'est pas qu'un train fantôme (même si ça l'est beaucoup).

Bon après pour parler money shot il y a des choses très drôles (les gamins prêts à tuer pour du chewing gum
mais vraiment
,
le double sort des putes
), et si pendant longtemps on se dit que c'est crado mais finalement très très très supportable, j'ai encore un peu le ventre qui gargouille à cause de
la scène de l'oeil. Qui coule. Ark
.

L'ami Eli confirme après Cabin Fever, même si ça n'est pas parfait.

4/6

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Doll, it's a heartbreaking affair


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 Sujet du message:
MessagePosté: 01 Mar 2006, 23:15 
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Lorsqu’il écrit et réalise Cabin Fever, Eli Roth s’inspire d’expériences personnelles et choisit comme tueur de son film un virus mangeur de chair à l’instar de celui qu’il avait autrefois contracté. Réalisant un hommage à Evil Dead ou encore Massacre à la tronçonneuse, le metteur en scène marquait également le souhait de revenir à un cinéma d’horreur plus débridé, liant allègrement humour et dégoût pour le plaisir des spectateurs en apportant une certaine crédibilité à des personnages et des situations mille fois vus. Son nouvel opus s’inscrit dans la directe lignée du précédent. Quiconque a déjà voyagé entre potes allant d’une auberge de jeunesse à l’autre trouvera des scènes familières durant la première heure d’un film qui se compose de trois actes. Le premier, malheureusement trop long, expose les faits : trois étrangers parcourent les pays européens, de plus en plus en proie à la débauche. Ensuite, une personne leur confie : « En Europe de l’Est, tu peux faire tout ce que tu veux, moyennant finances », et la couleur est annoncée. Point de départ du projet, un site Internet proposant des « vacances meurtrières » où, pour la modique somme de 10 000 dollars, on peut tuer quelqu’un. Inspiré par l’omniscience du média (on peut vraiment trouver de TOUT sur Internet), Roth en évoque l’omnipotence (on peut TOUT faire sachant qu’il y aura toujours quelqu’un pour regarder). Le deuxième acte s’ouvre alors sur un spectacle de torture proposant une mise en abîme (n’allons-nous pas, nous aussi, voir des gens se faire torturer ?) où même Takashi Miike (influence indéniable, notamment pour ce qui est des fluides corporels jaunâtres) vient jouer son propre rôle. Celui d’un réalisateur inspiré par cette exhibition horrifique ? Peut-être. Hostel pourrait presque passer pour un miroir de la société, avec ses gamins prêts à tuer pour du chewing-gum, ses américains arrogants que l’on punit, et son voyeurisme jusqu’à l’extrême. Le troisième acte viendra alors montrer ce que le protagoniste devient suite à ces épreuves, en guise de triste conclusion. Sachant doser avec brio le premier et le second degré, Eli Roth signe une fois de plus un film loin d’être parfait mais sacrément jouissif, bien qu’on aurait voulu plus de gore. Toujours plus.

4,5/6

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 Sujet du message: Re: Hostel (Eli Roth - 2006)
MessagePosté: 01 Mar 2006, 23:19 
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Blissfully a écrit:
Eurotripes *badam badam*


Ah bien vuuuuuuuu j'aurai aimé y penser tiens...

Citation:
les gamins prêts à tuer pour du chewing gum


Ah bah là on a carrément écrit la MÊME chose.

Citation:
mais vraiment
,
le double sort des putes
), et si pendant longtemps on se dit que c'est crado mais finalement très très très supportable, j'ai encore un peu le ventre qui gargouille à cause de
la scène de l'oeil. Qui coule. Ark
.


Tout ça, ça tue! J'adore!

Citation:
L'ami Eli confirme après Cabin Fever, même si ça n'est pas parfait.


Lol les mêmes phrases...

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 Sujet du message:
MessagePosté: 01 Mar 2006, 23:28 
"-You fucking whore. You fucking bitch, YOU FUCKING BITCH!
-I get a lot of money for you, and then make you MY bitch!"


Bon bah, tout pareil que les deux gus plus haut. J'ai beaucoup aimé. Voilà un film de genre qui me procure des sensations, et qui ne fait pas que me divertir bêtement. C'est tout simple, j'étais à fond dedans, quoi.

Et j'aime la mise en scène d'Eli Roth, étonnamment sobre et classe (alors qu'un autre ne se serait pas privé de nous coller des effets de style et de caméra tremblotante à tout va). Déjà, dans "Cabin Fever", il maîtrisait bien l'équilibre entre premier et second degré (ce qui me rappelle justement le cinéma de Tarantino). Bref, un cinéaste qui a toute ma sympathie, et dont je partage à fond la conception du film de genre, j'attends déjà la suite de sa carrière.

Et puis, c'est amusant de voir ça à la fin :

VERY SPECIAL THANKS
Peter Jackson and Fran Walsh
Harry Knowles
Takashi Miike
The Roth Family

5/6


Dernière édition par Jericho Cane le 04 Oct 2006, 23:29, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Hostel (Eli Roth - 2006)
MessagePosté: 01 Mar 2006, 23:31 
Et puis le casting tue, faut le dire. Les tronches parfaites, pile poil comme il faut, pour tous les rôles !


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 Sujet du message: Re: Hostel (Eli Roth - 2006)
MessagePosté: 01 Mar 2006, 23:46 
Bob Harris a écrit:
Et puis le casting tue, faut le dire. Les tronches parfaites, pile poil comme il faut, pour tous les rôles !

Enfin, juste une p'tite réserve pour le rôle principal justement : Jay Hernandez (le chanceux qui se tapait Kirsten Dunst dans "Crazy/Beautiful" et qui fait le jeune Carlito Brigante).

Il est pas mauvais, mais pas génial non plus, un peu effacé par tout le monde.


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 Sujet du message: Re: Hostel (Eli Roth - 2006)
MessagePosté: 01 Mar 2006, 23:51 
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Aucun sursaut, aucun dégout, aucun frisson, aucune surprise. Ca reste assez marrant au début, mais finalement très très vain. Puis franchement, le trip dégueulasse se limite à un oeil crevé, deux doigts coupés, et une jambe percée. Bof.
2/6

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 02 Mar 2006, 18:01 
Critique de JF Rauger, programmateur du cinéma bis :

"Hostel est le second long métrage d'un jeune réalisateur, Eli Roth, qui avec le premier, Cabin Fever, avait démontré son savoir-faire et sa connaissance de la série B d'horreur des années 1970. Sans doute spéculait-il déjà, habilement, sur un retour en grâce de l'hyperréalisme sanglant et ironique dans le cinéma de terreur.

Hostel confirme l'intelligence de son auteur et sa capacité à fabriquer et questionner une épouvante cinématographique rénovée par Hollywood, tout en trouvant dans les conventions de celle-ci la matière à quelque chose qui les dépasserait.

Il n'est pas sûr qu'Hostel satisfasse entièrement ceux qui ne recherchent que le frisson du samedi soir. Certes, on sort du film un peu secoué, et le contrat avec l'amateur du genre est, de ce point de vue, rempli. Mais ce qui frappe d'abord, c'est le temps que met le film à mettre en place ce qui mènera à la découverte de son immonde postulat.

Rompant avec les règles qui exigent que le spectateur soit plongé violemment dans les exigences du genre, Hostel met lentement en place les situations, construit une ambiance à la fois banale et codifiée, vulgaire et réaliste. Cette mise en place est importante, non seulement parce qu'elle contribue à la manipulation du spectateur, mais aussi parce qu'elle participe d'un discours très précis.

D'EXQUISES ET ATROCES DÉCOUVERTES

Dès les premières images, le spectateur est convié à suivre les tribulations de trois jeunes hommes, deux Américains et un Islandais, compagnons d'occasion au cours d'un voyage touristique en Europe. A la recherche de sensations toujours plus fortes et de plaisirs sans retenue, ils rencontrent, un soir, à Amsterdam, un inconnu qui leur vante une auberge près de Bratislava et la facilité qu'il y aurait à y rencontrer des jeunes femmes peu farouches.

Sur place, les choses semblent se passer à l'aune de leur désir jusqu'à ce que deux d'entre eux disparaissent l'un après l'autre et puis que le troisième découvre le sort qui leur a été réservé. Il serait criminel d'en dire plus sans faire perdre au spectateur le plaisir d'exquises et atroces découvertes.

Le coup de génie d'Hostel est ailleurs, dans sa manière de confronter d'assez antipathiques personnages, guidés par la satisfaction illimitée de leurs désirs et la suppression de toute entrave à ceux-ci, à de plus féroces prédateurs qu'eux-mêmes. Jusqu'à quel point l'accomplissement des désirs de chacun (et le tourisme, en supprimant les distances, n'y contribue-t-il pas ?) peut-il s'identifier avec le désir de la mise à mort de l'autre ?

La logique d'assouvissement et de défoulement intrinsèque au genre est donc remise en perspective de façon perturbante. Le récit de terreur se transforme en fable où se joue un perpétuel jeu de va-et-vient, entre fascination et mise à distance, avec l'infâme secret que le film révèle.

Si Hostel est une oeuvre d'aujourd'hui, transcendant le constat d'un nouveau libéralisme en matière d'images d'une violence plus crue et plus malsaine et d'un nouveau besoin de sensations fortes (le film a remporté un énorme succès aux Etats-Unis), c'est qu'elle est, finalement, au centre d'interrogations sur la nature d'un individualisme moderne dont elle dévoilerait (métaphoriquement) une face sombre et mortelle.

L'autre distance de la mise en scène est la prise de conscience d'une dimension esthétique de l'horreur. C'est une réponse à ceux qui se sont évertués, depuis quelques années, à considérer l'imagerie de l'épouvante comme une manière d'inventer des figures plastiques, par souci de légitimer un genre méprisé.

Les infortunes des protagonistes deviennent les tableaux d'une sorte de body art de l'horreur, peu à peu transformés en purs dispositifs. Il y a quelque chose de sadien dans Hostel. "


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MessagePosté: 09 Mar 2006, 19:32 
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Burp.

Quand même méchamment déçu par rapport à sa réputation. On se fait limite chier avec un scénar qui tient sur 3 lignes...
Les clichés sur les européens sont énormissimes(les filles ça fume et ça écarte les jambes tout le temps), les gamins des rues sont des gros gros clichés amnésiques. Bref je me suis fait un peu chier.
Puis bon
le coup de l'oeil de la chinoise,je gueule comme un goret,puis on me coupe mon oeil et tout d'un ça va beaucoup mieux je ne crie plus,c'est naze,on t'arrache un oeil,tu creve quoi,tu hurles,tu t'arrêtes pas pour te casser en catimini,je pense que ça fait bien mal...

Pour moi c'est fortement ridicule et un peu facile quoi,toute l'histoire,l'évasion,tout ça quoi....
Bref,vachement déçu par ce film.pfiou.

2/6

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MessagePosté: 14 Mar 2006, 00:35 
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Bob Harris a écrit:
Et j'aime la mise en scène d'Eli Roth, étonnamment sobre et classe


De la mise en scène de fonctionnaire oui ! Encore une fois, Eli ROth se repose méchamment sur son idée de départ et ne propose rien d'autre. Du point de vue réalisation, y a pas un seul plan pour surprendre, déranger, faire vraiment mal. Le malsain, l'angoisse et la peur restent en surface parce que Roth est incapable de faire gonfler son script avec les couilles qu'il faudrait (et ce niais compare son film à un Caligula des temps modernes en plus !) et ce qui devait être un putain de film horrifique viscéral, devient derrière sa caméra une petite virée gore vraiment très très peu traumatisante
(putain, la scène de l'asiatique qui se jette sous le train, ça aurait du être un truc super fort. là c'est du ZAZ presque).
Ni fait, ni à faire !

2/6

Bon je me suis presque definitivement fait mon idée sur le bonhomme Roth en tout cas.

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MessagePosté: 14 Mar 2006, 00:49 
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F-des-Bois a écrit:
Bon je me suis presque definitivement fait mon idée sur le bonhomme Roth en tout cas.


Et ça s'extasie sur Barb Wire.
CQFD.

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MessagePosté: 14 Mar 2006, 00:56 
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Je m'extasie pas mon cochon !

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MessagePosté: 14 Mar 2006, 13:05 
Perso, et je dis bien "perso", je trouve qu'Eli Roth a tout compris à la série B d'horreur, dans son approche entre premier et second degré. Il a l'intelligence de ne pas chercher à tout prix à traumatiser le spectateur avec une expérience viscérale, ce qui serait très prétentieux (c'est d'ailleurs pour cela que "The Descent" est à mes yeux aussi consternant, ne reposant que sur des effets destinés à être "traumatisants"). Eli Roth préfère une mise en scène distanciée, à la fois consciente et ironique, mais sans aucun cynisme à la con, pour mieux remettre en question notre fascination face à l'horreur. La dernière partie sur fond de vengeance m'a un peu perturbé car je ressentais à fond le sadisme du jeune survivant qui torture son bourreau dans les chiottes. Derrière les blagues potaches et les influences digérées, il y a une réflexion personnelle que je trouve très intéressante. Ce n'est pas pour rien si Miike et Tarantino participent au film.


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MessagePosté: 14 Mar 2006, 13:09 
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Et quand il balance la petite asiatique sous le train avec jet de sang façon Braindead sur les passants, il cherche à faire de la distanciation aussi ? lol.
Que Tarantino "participe au film", ça veut juste rien dire. Pareil pour Cabin Fever et Lynch.

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MessagePosté: 14 Mar 2006, 13:24 
F-des-Bois a écrit:
Et quand il balance la petite asiatique sous le train avec jet de sang façon Braindead sur les passants, il cherche à faire de la distanciation aussi ? lol.

Je trouve cette scène très bien. L'asiatique prend conscience de sa monstruosité et la refuse, donc oui, ça rentre bien dans le projet de distanciation. Et le jet de sang m'a fait rire jaune.


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