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MessagePosté: 09 Jan 2022, 18:59 
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Robot in Disguise
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Anita, elle est barmaid à « La Vielleuse », elle a un grand cœur. Willy lui, Anita il l’aime et c’est pas tous les jours facile. Jocko est antillais, pour vivre son exil, son « truc » c’est l’église de la Sainte-Trinité dont il est le Pasteur. Tous les trois, ils vivent sur les 800 mètres de boulevard entre Barbès et Pigalle.

Vu au Grand Action qui un dimanche à 16h10 le programmait scandaleusement dans la grande salle, ne laissant à LICORICE PIZZA que la salle 2 :shock:

Si le synopsis ci-dessus ne vous dit rien, c'est car il n'y a pas grand chose à comprendre de plus. Je n'ai franchement rien bité à l'intrigue de ce mini-polar social qui ne semble exister que pour faire vivre le Pigalle d'antan. Vieux bars, peep shows ambulants, église évangélique africaine dans des arrières-boutiques... C'est un précieux témoignage et d'ailleurs c'est pour ça que je suis allé voir le film. On voit vraiment le Paris d'il y a quarante ans, cette ville aux façades décaties, aux ruelles sordides, aux boulevards embouteillés, ce Lutèce de jadis qu'idéalisent contre toute raison les fans de #saccageparis.

Fatigué en ce dimanche après-midi, je me suis donc laissé bercer par la chronique, suivant avec un mélange de détachement et de fascination le regard de Juliet Berto (ce croisement entre Sophie Marceau et Jeanne Moreau), admirant l'énergie toujours franche et juste de Stévenin, savourant le personnage de Jocko, une sorte d'Idris Elba antillais, et m'amusant de ces deux flics campés par Jean-François Balmer et Patrick Chesnais (C'EST QUOI CE CE PAPY ?!). Après je trouve que le récit se remet difficilement de
la mort subite de Bobby, petit ange noir à la Basquiat dont la disparition va laisser comme un petit trou dans le film. Et au bout d'un moment on se met à attendre le final tragique qu'on sait va arriver, on ne sait pas trop ni par qui ni comment mais bon c'est un peu attendu.

Bref, séance sympa pour un film qui vaut surtout pour l'instantané qu'il représente.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste
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MessagePosté: 09 Jan 2022, 19:04 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Vu au Grand Action qui un dimanche à 16h10 le programmait scandaleusement dans la grande salle, ne laissant à LICORICE PIZZA que la salle 2 :shock:

Jamais content mais je pige l’idée et c’est raté pour tester la Vecchiali.

Citation:
Fatigué en ce dimanche après-midi, je me suis donc laissé bercer par la chronique

Traduisons-les : il a dormi.


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MessagePosté: 15 Juin 2025, 19:38 
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Pigalle, pris entre deux époques, les proxénètes façon Bob le Flambeur, des travestis qui ne savaient pas qu'on les appelerait des drag queens et des dealers antillais et marocains évoluant dans la culture dub et reggae. Anita est serveuse de bar, délurée et forte en gueule. Elle a pris sous sa protection Bobby, un adolescent, en ne percevant pas qu'il n'est pas un petit dealer mais le pilier du trafic d'héroïne de tout le quartier. Elle évolue avec un amant, plutôt chétif et complexé, adepte de full contact, et Jocko, un homme étrange, à la fois pasteur charismatique auprès de la communauté antillaise et dealer de petite envergure. En marge du groupe, un chauffeur de taxi, habitué à ce monde à la fois interlope et structuré, dont la femme est en prison, et dont la fille ado est vulnérable, subit la pression des flics pour servir d'indicateur.


À la hauteur de sa réputation Neige. Même la B.O. (discrète, la musique diégétique est meilleure)
de Bernard Lavilliers est rendue digeste.

Film cohérent, mais en même temps en croisement entre plusieurs traditions et courants, difficile à identifier car à la fois hybride et classique : Diagonale et Vecchiali, Melville façon Bob le Flambeur, les cultures reggae et Belleville / Pigalle des diasporas maghrébines et antillaises, un truc résonne aussi à la fois avec une sensibilité a la Gramsci et l'analyse des pouvoirs corporels à la Foucault (la drogue est moins dosée que combattue, et bien-sûr l très bonne réplique finale), le film est a la fois vériste et chic. En même temps le propos sur la came est plus pédagogique que mythologisant, on pense un peu au Vin est Tiré de Desnos réactualisé.
Dans la meilleure partie c'est un peu du John Sayles versant Lone Star à la française.

Comme chez Sayles les flics énoncent les enjeux politiques du film on a beson d'une clé pour évoluer dans le labyrinthe, pas pour en sortir mais y rentrer...le fil de Marianne.
C'est cela il y a une dérision de la mentalité franchouillarde, et en même temps une mythologie de la marginalité glissée dans l'impuissance du nationalisme, une modernité marginale et fière, qui se sait à la fois crainte et jalousée. La dureté et la mise en scène d'un faux nihilisme permettent de sauver le réalisme poétique, le vrai enjeu, la vraie came du film, en crise, un peu has been mais sauvée par la conscience de sa rareté.

Grosse influence sur les Derniers Parisiens d'Hamé et Akoué ainsi que Claire Denis période J'ai pas Sommeil

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He pays penance to the air above him

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MessagePosté: 15 Juin 2025, 19:56 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
la mort subite de Bobby, petit ange noir à la Basquiat dont la disparition va laisser comme un petit trou dans le film. Et au bout d'un moment on se met à attendre le final tragique qu'on sait va arriver, on ne sait pas trop ni par qui ni comment mais bon c'est un peu attendu.
.

Je me retrouve en partie de ce que tu dis mais j'apprécie le pari de ne pas
faire de Bobby un personnage central, en assumer le creux, il n'est défini que par la drogue qu'il vend, et le personnage d'Anita (la réalisatrice) projette vraiment dessus et lui attribue une richesse qu'il n'a pas, elle veut sauver un mort. Elle ne le croise furtivement que dans la première scène, en même temps que la musique
. C'est peut-être aussi un souvenir du livre de Desnos qui fonctionne pareil.
La fin est assez frustrante car en effet prévisible, si l'idée et d'insister que la came est un monde faussement fraternel et vraiment darwinien, trabsformant en féerie ce qui est la réalité de la police
il est logique que cela soit le personnage de Stévenin, le plus paumé des trois, et le plus faible car croyant séduire là où il est le plus lâche, qui se prenne la balle, il avait la psycholologue d'un consommateur et ne tenait que parce qu'il se croyait dealer sans l'être non plus


Ça m'a plus parlé que Master Gardener de Schrader, pour le coup dans le genre ésotérique-téléphoné qui nivelle tous les points de vue.

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