Forum de FilmDeCulte

Grandiose, ce film. Quelle claque.
Paul Newman dans son meilleur rôle, et une mise en scène de Lumet en tout points admirable.

Verdict : 6/6

J'avais trouvé ça très très très très classique pour le genre. 4/6

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J'ai enfin découvert ce Lumet hier soir. Ca faisait partie de mes lacunes, surtout sur le plan des films d'enquête/procès, et je voulais pas me faire allumer par les cinéphiles genre "Quoi ?! T'as jamais vu LE VERDICT ?!"

Bon ben ouais c'est quand même très bien. En fait Paul Newman est génial dans le rôle, c'est sur lui que repose tout. Il fait passer pas mal d'émotions sans jamais en faire trop et y a vraiment des scènes où il tue.

Le film fait clairement antérieur à 1982, non seulement à cause de son look intemporel (ça c'est bien) mais aussi à cause de son rythme quand même bien pépère. Ca c'est un peu moins bien, mais ça passe.

Sur le plan scénaristique, je suis un peu dubitatif Ca fait un peu sous-intrigue en papier alu, mais bon le reste est tellement bon que ça va.

La mise en scène est globalement super classe, posée, bien maîtrisée, avec des trucs surprendant de çi de là... c'est du beau boulot, faudrait que je lise le bouquin "Making Movies" du coup.
Par contre j'avais entendu parler d'une scène qui apparemment n'est pas dans le film où le personnage de Newman, avant le procès, il humait l'odeur du prétoire pour se préparer... ma foi.

Sinon j'ai bien déliré en voyant Andrzej Bartkowiak au générique en chef op! Ce mec a donc commencé à allumer des HMI bien plus tôt que ce que je pensais (il avait 31 ans à l'époque je viens de voir).

Pour ce qui est de la fin, elle tue... Cet espèce de long plan avec la sonnerie du téléphone et le cut au noir, c'est génial. Bon moi mais heureusement que ça a pas été le cas.

Bref, un bon film que je suis content d'avoir vu.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Il faudrait que je le voie. J'ai longtemps été rebuté par Lumet jusqu'à ce que je voie "Le prince de New-York", pur chef d'oeuvre, mon film policier préféré des années 70, et de loin. Un de mes gros chocs ciné de 2009.

Bruce Willis fait de la figuration dans le film ; il fait partie du public lors d'une scène au tribunal, je ne sais plus trop quand...

Suffit de se dire que c'est John McClane au moment où c'était encore flic respectueux des règles et des procédures !

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Puisque Lumet décide de rendre l'âme pendant ma rétro Mamet, je croise les effluves.

Scénario de Mamet donc, et putain... d'où le mec pond ça à 30 ans ? C'est une adaptation, mais c'est vachement abouti et mâture, je trouve. Et ce n'est pas son premier...

J'avais peur de plein de choses : le trauma alcoolique (super bien géré, en partie grâce à Lumet qui ne s'en sert pas comme d'un vulgaire gimmick - et surtout grâce à Paul Newman, excellent), la sous-intrige Rampling (j'avais peur qu'elle soit "utile" dans le sens où elle serait par exemple un témoin dans le procès... mais là aussi c'est finement utilisé, pas du tout surscénarisé), l'aspect film de prétoire (genre que j'apprécie mais qui a ses limites : mes préférés sont Des hommes d'honneur de Reiner pour la dynamique des dialogues et Music Box de Costa-Gavras pour le background, et celui-ci vient les rejoindre dans ma short list).

Lumet tente des plans assez géniaux à un rythme très régulier, ce qui est surprenant. Ce n'est jamais classique ni académique, ce n'est pas non plus totalement dévissé, mais il y a des plans d'ensemble superbes, des scènes qui durent génialement, une maîtrise du cut dans l'ensemble qui est remarquable. Une bonne gestion du temps, aussi. Bon, évidemment, c'est le mec qui a pondu 12 hommes en colère, pourquoi je suis surpris... mais quand même, y a des mouvements de caméra sensiques et des plans plus distanciés, c'est très varié, sans aucune faute de goût. Et ça n'a pas vieilli du tout. Les personnages sont bons, les comédiens ont quelque chose à jouer et à défendre, ça fait toute la différence avec pas mal de films contemporains où le scénario n'est qu'un véhicule à performances, voire un meuble auquel on retire les tiroirs un par un pour épater la galerie. Ici, rien n'est toc, y a de l'aspérité, quelque chose qui résiste, une patine texturante qui accroche le regard et les sens de façon singulière. Et c'est très appréciable.

Mais celui qui m'a foutu une grosse claque, c'est James Mason. Ce mec était un génie, chaque réplique est habitée en douceur, avec un charme vénéneux. Le mec est une crème absolue tout en incarnant le prince des ténèbres, sans verser dans l'angélisme de façade ou l'hypocrisie oscarisante. Il est putain de bon. C'est pas Gérard Lanvin, quoi (le mec qui ne se remet pas de A bout portant).

Le trio de vieux briscards (Paul Newman - James Mason - Jack Warden) est le coeur du film. Un coeur noir, bouffé par la corruption, le tabac et l'alcool.

Excellent.

5/6

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I think we're gonna need a helmet.

Je pensais le revoir à la hausse, quelque chose comme 25 ans après, au sein de cette rétro Lumet...mais non.

J'ai vraiment du mal à comprendre les avis aussi positifs et la place du film dans plusieurs listes des meilleurs films de procès et ses nominations aux Oscars (Film, Réal, Scénario adapté).

D'un pur point de vue scénaristique, de l'affaire en particulier, c'est plutôt élémentaire, dans l'enquête, les interrogatoires, les témoins qui disparaissent et les témoins surprises, mais je ne pense pas que le film repose là-dessus.
Le souci, c'est que je n'ai pas l'impression qu'il repose vraiment sur l'arc du protagoniste car il a déjà son épiphanie à la fin du premier acte, lorsqu'il décide de refuser la proposition de règlement à l'amiable pour aller au procès (très belle scène des polaroïds à l'hôpital).
Il y a bien cette sous-intrigue avec le personnage de Charlotte Rampling mais là aussi, je ne trouve pas ça suffisamment cuit. Ce n'est pas une vraie romance. J'aime beaucoup la dernière scène, qui sert d'épilogue à cette trame-là, et le titre aurait donc pu prendre un autre sens mais je trouve que le script n'a pas suffisamment donné d'importance ou de profondeur à leur histoire pour que cela résonne comme il faudrait.

La plaidoirie finale est belle, l'avocat au dossier flingué qui appelle à la justice comme une foi.

La réa de Lumet est très bien mais je l'ai connu plus inspiré, plus dynamique surtout, or le film ici choisit un rythme franchement lent. Ce n'est pas l'époque qui veut ça ni l'âge du cinéaste, c'est un vrai parti-pris qui ne me parle pas vraiment.

Heureusement, il y a Paul Newman, son jeu tout en nuances, son visage fascinant, ses yeux incroyables...un spectacle à lui tout seul. Et puis James Mason, qui m'a donné envie de voir plus de films avec lui, cette voix, cette prestance... Eux n'ont pas volé leurs nominations.

Mais voilà, c'est bien mais en tant qu'amateur du genre, je reste sur ma faim.

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ça nous rejeunit pas.