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 Sujet du message: Birth (Jonathan Glazer, 2004)
MessagePosté: 05 Déc 2006, 02:24 
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Alors moi je marche a fond sur ce film - et je comprends qu'on puisse etre totalement hermetique a un film si particulier - parceque ca fait partie de ces films que j'aurais aime faire a tous les niveaux.

Tout d'abord l'esthetique, cette photo froide glacee et presque glauque au sens premier du terme, qui enveloppe le personnage et leur environnement (qui joue une importance capitale dans le film) pour les opresser jusqu'a les tranformer en fines silhouettes courant apres on ne sait quoi...

Et puis les themes. L'enfant n'est qu'un Deus Ex servant de revelateur des doutes d'une femme qui ne se remet pas d'un deuil. Et combien meme, le personnage de l'enfant est formidable

Et puis en effet, Kubrick n'aurait pas renie ce film (tout le monde semble d'accord la dessus) et ca, on kiffe.


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MessagePosté: 05 Déc 2006, 16:54 
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Matou miteux
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J'avais vraiment adoré et le film ne fait que grandir de mon côté. Ca a parfois été reçu comme une supercherie à sa sortie (voir l'accueil à Venise) et effectivement, l'argument fantastique, couillon, ne tient pas vraiment...mais ce n'est pas ce que raconte le film. L'objectif passe rapidement du gamin à Kidman, le film ne parle pas d'une incroyable réincarnation mais illustre, comme le dit Hal, la force mentale tragique, au delà de toute raison, d'un personnage qui ne peut se résoudre au deuil d'un être aimé et parvient à se persuader de l'incroyable. Je trouve le film extrêmement réussi là dessus car le sujet, assez absurde, est très acrobatique et audacieux dans sa façon de conduire le récit. La fin sur la plage est déchirante.

La mise en scène, dès le long plan séquence dans Central Park, est envoûtante, et Desplat signe ici sa meilleure partition pour moi. Ca compte aussi parmi les meilleurs rôles et interprétations de Kidman à mes yeux, complètement squizzée aux Oscars, mais je retiens aussi Anne Heche qui fait une belle voleuse de scènes.

hal5 a écrit:
(d'ailleurs si quelqu'un ici possède la BO, ça m'intéresse fortement).


Je t'apporterai ça :D

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MessagePosté: 29 Avr 2008, 22:23 
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Matou miteux
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Le spot promo

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http://www.filmdeculte.com/culte/film-culte/Birth-7254.html

RENAISSANCE

« Comment vous dire… Si je perdais ma femme, que le lendemain un oiseau se posait sur le rebord de ma fenêtre et me fixait du regard en disant "Sean, c’est moi Anna, je suis revenue"… Que répondrais-je? Je la croirais, je le voudrais. Et je vivrais avec un oiseau ». Première réplique de Birth, étrangement prémonitoire, prononcée par un personnage qu’on ne verra jamais puisqu’il s’agit du mort de l’histoire, le mari que Nicole Kidman va perdre à l’issue de la majestueuse scène d’ouverture. La voix, pas folle, ajoute: « A part ce cas-là non, le cartésien que je suis ne croit pas à ces sornettes ». En quelques secondes, Birth installe à la fois l’absurdité surnaturelle de son postulat autour des réincarnations merveilleuses, et cette volonté tragique de se raccrocher à la moindre chimère pour apaiser la douleur d’un deuil impossible. Mal vendu à sa sortie en salles à partir de son argument saugrenu et volontiers fantastique (une veuve voit resurgir son époux réincarné dans le corps d’un gamin de 10 ans), le film de Jonathan Glazer choisit dès le départ une autre voie. Jean-Claude Carrière, scénariste entre autres de Bunuel, Schlöndorff, Rappenau et ici à l’œuvre, explique que « la tentative de faire un film irréel, surnaturel, a très vite été écartée. L’intérêt était de trouver une justification à cet amour impossible dans la vie réelle ». Et Carrière d’enchaîner sur le « développement racinien » du récit, qui tient strictement à l’évolution des sentiments qu’entretiennent les personnages l’un pour l’autre, plus qu’à l’action (il ne se « passe » finalement pas grand-chose).

La preuve lors de la première apparition du gamin. Noir complet dans l’appartement, illuminé seulement par les bougies du gâteau que Kidman apporte pour fêter l’anniversaire de la matriarche, Lauren Bacall. L’enfant est là, mais invisible. La caméra, elle, le laisse hors champ et cadre fixement la famille autour de la table. On l’entend se présenter, mais off. Le gamin n’est qu’un moyen, pas une fin. Un révélateur, tandis que la caméra obstinée se concentre sur son vrai sujet. Même chose, plus tard, lorsque Kidman sermonne le garçonnet, puis se rend à l’opéra accompagnée de son futur mari. Le couple entre dans la salle bondée, le spectacle a commencé. On n’en verra pas une seconde, on ne fera que l’entendre, Glazer filmant, en plan séquence, l’émotion qui gagne puis capture l’héroïne muette, la caméra avançant puis se fixant sur le visage. Tempête sous un crâne. Le scénario, comme la mise en scène, jouent en permanence sur ce décalage. Au cœur du dispositif : Anna, refoulant un amour qui ne veut pas s’éteindre, essayant de l’enterrer sous son nouveau mariage. Mais il ne lui appartient pas vraiment : son mari, en public, parle d’abord en son nom, puis elle se voit dépossédée de l’annonce officielle à table. Plus tard, Anna parle de son futur époux: « Il m’aime » (mais elle ne dit jamais qu’elle l’aime), « Il m’épaule » (et on a connu terme plus amoureux). Lorsqu’elle dit enfin vouloir se marier, lors des dernières minutes de film, sa demande reste curieuse, baisant la main de Joseph comme s’il lui accordait un privilège, et puis cette phrase: « Voilà ce que je veux. La paix ». Face à cet amour impossible, il ne reste guère qu’une fuite tragique.

Tragique parce qu’absurde, jusqu’à devenir dérangeante quand l’absurdité submerge le bon sens. La nouvelle de la réincarnation est accueillie avec sarcasmes, par Anna elle-même. Mais la blague dérape. Le futur mari est poussé dans ses retranchements, infligeant une fessée justifiée par un maladroit « il cognait dans ma chaise ». Le poing pour compenser l’inexplicable, l’intangible. La sœur a besoin de se lever pour affirmer, solennelle, qu’il n’est pas l’ex-mari d’Anna, alors qu’elle en riait peu de temps avant. Portrait familial brisé, tandis que la bonne est esseulée, lors d’un plan étrange, dans le salon en désordre, un courant d’air faisant flotter les rideaux. L’effet n’agit qu’en décalage, une volonté de Carrière qui, à l’écriture, a imaginé qu’entre Anna et l’enfant existait un troisième personnage : le temps. Celui qui sépare Anna de son mari, le jeune garçon de l’adulte, qui rend obscène l’amour d’Anna pour l’enfant, et comme une mauvaise présence, hantise dans un appartement aux couleurs de tombeau (photo magnifique de Benoît Debie) et où le malaise règne. Au-delà des conventions bousculées, c’est la tragédie d’un deuil impossible que conte Birth, la blessure ouverte d’une héroïne, dix ans après la mort, quand elle voit pourtant les gens rire à l’enterrement d’à côté, et que toute cette histoire, selon ses mots, n’a pas de sens. Valse-hésitation également rendue par la partition de Desplat, probablement sa meilleure à ce jour, entre une ampleur orchestrale des sentiments chamboulés et le bouleversement intérieur des boucles électro. Kidman, admirable, a accepté quelques heures après l’avoir reçu ce scénario équilibriste qui ne tient qu’à un saut de foi, mariée en pleurs dans un inconsolable océan, dans l’histoire d'un amour qui ne renaît pas puisqu'il n'est jamais mort.

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Dernière édition par Blissfully le 29 Avr 2008, 22:33, édité 1 fois.

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MessagePosté: 29 Avr 2008, 22:25 
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Merci.

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MessagePosté: 29 Avr 2008, 22:37 
Soudaine envie de revoir ce film qui m'avait déçu à la première vision.


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MessagePosté: 29 Avr 2008, 22:44 
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Jericho Cane a écrit:
Soudaine envie de revoir ce film qui m'avait déçu à la première vision.


:roll:

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MessagePosté: 29 Avr 2008, 22:45 
the black addiction a écrit:
:roll:

Oui, bon... :lol:


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MessagePosté: 30 Avr 2008, 10:12 
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Jonathan Glazer c'est pas le mec qui jouait dans Star Trek next gen ?

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MessagePosté: 30 Avr 2008, 10:25 
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Tetsuo a écrit:
Jonathan Glazer c'est pas le mec qui jouait dans Star Trek next gen ?


Tu confonds avec Patrick Stewart voyons...

Non ok, c'est Jonathan Frakes


Glazer, c'est le mec qui a réalisé le Virtual Insanity de Jamiroquai:

http://www.dailymotion.com/video/x1kd6h ... nity_music


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MessagePosté: 30 Avr 2008, 13:24 
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Mufti a écrit:
Tetsuo a écrit:
Jonathan Glazer c'est pas le mec qui jouait dans Star Trek next gen ?


Tu confonds avec Patrick Stewart voyons...

Non ok, c'est Jonathan Frakes


Glazer, c'est le mec qui a réalisé le Virtual Insanity de Jamiroquai:

http://www.dailymotion.com/video/x1kd6h ... nity_music


Ha oui, ok ! Merci.

J'me disais bien... :roll:

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MessagePosté: 01 Juin 2023, 15:52 
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La sophistication et la froideur de Tár, l'étrangeté de Lynch, le retour du refoulé de Shyamalan, mais au final le film auquel on pense le plus c'est Mise à mort du cerf sacré, et ça n'est clairement pas une qualité. Passons sur Kidman qui avait abusé du botox durant le tournage, son visage est à ce point figée qu'on à l'impression qu'elle porte un masque, seuls ses yeux semblent bouger. Par contre, le film aurait pu être passionnant s'il avait effectivement traité de l'impossible deuil de la personne aimée, mais ça n'est absolument pas ce que Glazer nous montre. Birth, à l'instar du Lanthimos, c'est surtout un jeu de massacre familial où le réalisateur se repait à maltraiter cette grande famille bourgeoise pleine de rancœur et de haine retenue. Le gamin, qui n'est effectivement rien de plus qu'un révélateur (Glazer se contrefout de sonder ses motivations), n'est là que pour mettre à jour leur face sombre (le futur mari qui bascule dans la violence, la mère qui avoue avoir toujours détester l'ex-mari...), et au milieu l'un des personnages les plus pathétiques vu depuis longtemps, écrasé par les conventions sociétales (tout le discours sur l'homme qui doit subvenir aux besoins de sa femme que Kidman lâche au Sean de 10 ans, misère quelle tristesse), incapable d'accepter l'évidence (que son mari ne l'aimait pas), maltraitée sans discontinuer pendant 1h40.

Loin d'être le film auquel je m'attendais après le somptueux Under the Skin, on se retrouve avec une vulgaire boîte à twists qui donne à l'ensemble un fort fumet manipulateur et auto-satisfait (mais qui permet aussi à la meilleure scène du film d'exister - Anne Heche qui dévoile le pot-au-rose et confronte le gamin avec ses mensonges). Pas de quoi avoir pleine confiance dans le dernier (globalement très bien reçu à Cannes), d'autant plus au vu de son sujet...


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MessagePosté: 01 Juin 2023, 20:20 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Lohmann a écrit:
Pas de quoi avoir pleine confiance dans le dernier (globalement très bien reçu à Cannes), d'autant plus au vu de son sujet...

Unanimement reconnu comme un grand film et le meilleur du festival : en toute logique tu vas détester :P

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MessagePosté: 01 Juin 2023, 20:26 
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Arnotte a écrit:
Lohmann a écrit:
Pas de quoi avoir pleine confiance dans le dernier (globalement très bien reçu à Cannes), d'autant plus au vu de son sujet...

Unanimement reconnu comme un grand film et le meilleur du festival : en toute logique tu vas détester :P

Unanimement non, je te renvoie aux différentes grilles (en particulier celle de Chaos). Ciment n’a pas aimé par exemple.


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MessagePosté: 01 Juin 2023, 21:26 
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si ça peut te rassurer, je n'avais pas aimé ce film, alors que Zone of Interest, j'y pense encore. Physiquement, ça fait très longtemps qu'un film ne m'avait pas fait un tel effet.


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MessagePosté: 02 Juin 2023, 06:57 
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