Forum de FilmDeCulte

Cherche pas, j'y arrive pas.

Je pensais vraiment le revoir à la hausse...après la surprise Kundun et puis au sein d'une rétrospective, processus forcément un peu venduïsant, sans oublier qu'il s'agissait seulement de la 2e fois que je voyais le film, 10 ans après sa sortie en France.

Je me souviens précisément du jour où je l'ai vu tout simplement parce qu'il s'agit du jour où j'ai choppé ma carte UGC Illimité.
C'était la première semaine de sa mise en vente et ce samedi-là, j'ai fait la queue deux heures pour me faire prendre en photo avec une tête de Beatles camé à l'UGC Ciné Cité Les Halles avant d'aller voir Any Given Sunday puis Bringing Out the Dead, sortis tous deux le mercredi 12 avril 2000.
C'était donc le samedi 14 avril 2000.

T'es content de savoir ça hein?
Bref.

J'avais été fort déçu à l'époque, vu que la bande-annonce, excellente, m'avait chauffé comme la braise, et que j'avais même commencé à lire le livre. Et bien rebelote hier soir...

D'un point de vue formel, j'ai pas grand chose à redire...on dirait du Scorsese en mode cocaïnomane, et il en aurait refilé à Richardson qui fait pulser dans le moindre plan le bleu et rouge des gyrophares sur les personnages jusqu'au surnaturel (genre même quand ils sont dos à l'ambulance). Schoonmaker n'en perd évidemment pas une miette...
Cela dit, je préfère nettement le rythme presque éthéré du companion piece évident de ce film qu'est Taxi Driver.

On retrouve Schrader au scénario, la voix off, le perso paumé, la nuit, le taf similaire au final, New York...mais on ne retrouve pas ce qui faisait l'atmosphère du film de 76.
Ici, l'auteur troque le louche calme nocturne hypnotisant pour une frénésie Technicolor vénère...ça marche assez dans la première partie, avec cette galerie de personnages de fou mais je trouve ça trop désincarné.
Je comprends la volonté de construire un scénario majoritairement composé d'allers-retours de l'ambulance entre la ville et l'hôpital pour illustrer la répétition du taf de Frank Pierce mais ça tourne un peu à vide à force...surtout que celui-ci n'a pas le propos qu'avait Taxi Driver sur sa société et qui est ce que je préfère dans le film.
Et puis j'accroche pas du tout au semblant d'intrigue (la "romance" avec Mary et le fantôme de Rose) qui a tôt fait de me bourrer quand le film bascule dans sa 2e moitié dès lors que Frank démissionne.

A partir de là, je me fais juste chier en fait.
La scène chez Cy finit de donner au film un côté "Taxi Driver en plus grossier".

Etrangement, l'aspect religieux du parcours de Frank m'a moins gavé cette fois...j'aime bien la toute dernière séquence, lorsqu'il accepte enfin de ne plus porter la faute du monde sur ses épaules et se recueille mode Pieta dans les bras de Mary.

Mais le film dans l'ensemble me gave...je sais que je suis un peu seul sur le coup mais bon...

3,5/6

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Non t'es pas seul.

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J'aime ce film, j'aime sa construction, j'aime ses personnages, les petits (énorme Marc Anthony en fou avec ses dreads pleines de sang, le mec qui surveille à la porte, le père de Mary, mort), les acolytes (Le laxiste, l'exalté, le furieux, et puis Mary), et Frank Pierce au milieu, Cage qui trimballe sa grande carcasse gigantesque dans cet habit taillé pour lui, sa voix lasse qui dit tout, sa folie qui déborde (pour moi, Scorsese est le réal qui a le mieux employé ce double visage de l'acteur), son regard.

Et tout l'environnement, ce NY infernal, cette musique qui revient (Van Morrison), les silences et les embardés.

J'adore tout, en fait. Sans réserve.

6/6

Pour moi, c'était surtout l'impression de retrouver Scorsese, une sorte de synthèse de ce que j'aime le plus chez lui : le côté urbain (Mean Streets) et le montage de malade (Casino). J'avais adoré ce film, malgré peut être quelques longueurs (si je me souviens bien, il dépasse les deux heures ?). Cage y est excellent (pourquoi n'ont-ils jamais retravaillé ensemble) mais j'aime encore plus la galerie de seconds rôles totalement barges, du flic à l'entrée de l'hôpital au malade drogué à l'eau...
6/6

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Pareil que le Pingouin et Cosmo.
Une odyssée nocturne onirique et dérangeante dans les rues de New-York.
Le dernier grand film de Scorsese pour ma part, dont la liberté, la fraîcheur et l'audace contrastent violemment avec la platitude et l'académisme des films qui ont suivi ...

5/6

Je crois que j'en veux presqu'au film de pas en être totalement fan.

4 ans plus tôt il délaisse la réalisation de Clockers qui sera finalement tourné par Spike Lee et qui met notamment en scène la perte de contrôle de personnes lambdas, oubliées, en marge. C'est comme si réaliser un film là dessus travaillait même Scorse depuis L'Âge de l'innocence où pouvait apercevoir des flashs d'ouvriers prenant le train ou d'un New York champêtre comme s'il ne pouvait attendre plus longtemps de réaliser ce qui l'intéressait vraiment: Bringing out the Dead.

J'en attendais une version dark de Clockers, et on sent que c'en est l'intention, mais il y'a pas l'aura immense de Taxi Driver. Je trouve qu'il y'a beaucoup trop d'aller-retours, trop d'humour là où ça devrait être simplement crade, le film s'épuise très vite, et est même un peu vulgaire (le fantôme qui répète "pourquoi tu m'as tué ?" 10 fois c'est lourd un peu). Pourtant le concept me plaisait tellement que j'ai presqu'envie qu'il y'ait un remake.

Il y'a un peu de ce que j'en attendais mais c'est un peu comme quand tu prends un pain au chocolat et qu'il y'a juste une mini bande de chocolat en plein milieu quoi.

3/6