Oui je suis un peu triste d’être le seul à lui mettre une note décente dans le tableau, même s'il y a malheureusement en en effet quelque chose d'un peu surréaliste aujourd'hui à le voir échapper au direct sur plateforme..
Pour ma part j’y ai retrouvé une bonne partie de ce que j’aime dans
Zoé et
Les lois de l’attraction (pas vu
Mr Frost) : une forme de naïveté premier degrés, un vrai romantisme et sens du rythme. On y perd clairement sur bien des aspects aussi : la dimension existentielle, la confrontation au nihilisme qui créait un contraste d'un autre niveau... et l’inspiration pour la musique de Tomandandy. Le film se veut léger, son enjeu principal semble même presque de vouloir éviter toute gravité et de ne se projeter que dans un pur élan pour repartir. Certains passages sont assurément mauvais dans l'écriture, comme les confrontations entre Tomer Sisley et Crispin Glover. Mais ce même Glover en Inspecteur Clouseau dégénéré, à la fois bip-bip et coyotte, ou le patron facilement weinsteinien de la galerie (nettement moins réussi), sont surtout cartoonesques, et seulement prétextes à s’amuser et à provoquer une certaine catharsis sur la route des héros. On peut la trouver effectivement «débile» dans une approche purement réflexive du genre. Mais quand on y pense, chez Avary tout est toujours extrêmement franc : l’enjeu est souvent d’amplifier et d’aller plus loin dans ce qui est déjà donné à voir, même lorsque la construction est sophistiquée. Là ce n'est pas véritablement le cas car le film s'inscrit clairement dans la comédie et la farce.
On a lu parfois sur le film qu’il fonctionnait comme si un certain temps s’était arrêté et que rien ne s’était passé depuis 2002 et son précédent film. C’est un peu vrai, mais il y a surtout toujours une capacité à croire dans le caractère donné une fois pour toute d’un personnage et de situations, à les pousser jusqu’à les faire parfois simplement exploser, plutôt que les déconstruire et reconstruire. Ce que je trouve très beau et qui sur moi a fonctionné la plupart du temps. Le film a une énergie qui fait du bien de par cette foi là, et par son envie d’optimisme. Quand bien même il se clôt
.
Les seules ambiguïtés, ou volonté de surprendre, tiennent surtout à rendre positives et optimistes des situations possiblement cyniques par les attendus du spectateur.
Le passage du coffre-fort en dernière partie aurait effectivement pu être bien plus fort dans ce qu’il laisse à fantasmer côté mise en scène, l’idée était très belle, mais j’ai le sentiment que sur la "symbolique" de la prison et de l’échappée , de l’ « âme d’enfant » entre quatre murs
, le cinéaste n’en fait finalement pas des tonnes. Même s’il célèbre dans ce film un cocon protecteur et structuré (mais indépendant, s’opposant à la prison voir la société):
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On n’est pas obligé de savoir qu’Avary a fait de la prison pour chercher à interpréter le film en permanence, on en profite bien autrement. Mais on peut effectivement se rendre compte qu’au-delà de la figure du coffre-fort, les ouvertures et fermetures de portes y sont rarement anodines. Les espaces visités travaillent aussi l’enfermement (mais comme le faisait déjà d’ailleurs
Killing Zoé). L’appartement, la galerie d’art et les œuvres de Dobrev (au-delà des blagues faciles sur l’art contemporain et au renvoi au décor de la banque de
Zoé), le bureau du galeriste, le sous-sol, la séquence du bar (embarrassante) avec sa copulation gag hors-champ derrière la porte, le véhicule piège, voir même « l’enfermement » de la petite fille dans son usage du français... Tout celà peut apparaître comme tout autant d’échos. Glover/Chatiel en lui-même est un personnage outré et monstre, un bulldozer là comme une impossibilité donnée d’évoluer à l’extérieur.
D'ailleurs, comme à la fin de
Zoé