Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 22 Nov 2024, 21:32

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 32 messages ]  Aller à la page 1, 2, 3  Suivante
Auteur Message
MessagePosté: 15 Mar 2017, 11:01 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28404
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Image

L’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle.
Percy Fawcett est un colonel britannique reconnu et un mari aimant. En 1906, alors qu’il s’apprête à devenir père, la Société géographique royale d'Angleterre lui propose de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. Sur place, l’homme se prend de passion pour l’exploration et découvre des traces de ce qu’il pense être une cité perdue très ancienne. De retour en Angleterre, Fawcett n’a de cesse de penser à cette mystérieuse civilisation, tiraillé entre son amour pour sa famille et sa soif d’exploration et de gloire…


J’avais lu le scénario donc je savais à quoi m’attendre et ce qui m’avait déçu à la lecture (le fait qu’au final on passe peut-être moins de 50% du film dans la jungle) est beaucoup mieux passé à l’image. Mais c’est ce qui rend le film aussi peu aimable de prime abord, presque trop cartésien, ne délivrant pas l’épopée d’aventures que le titre et le pitch laisse imaginer. Au contraire même, on sent que Gray a voulu expurger son projet de toutes péripéties inutiles, de tout spectacle superflu. Dans la version du scénario que j’avais lu il y avait une scène de traversée épique d’un pont suspendu. Je m’étais dit immédiatement que Gray allait nous faire sa scène du pont de Sorcerer. Mais est-ce pour une raison de budget ou autre, cette scène (qui était un peu le morceau de bravoure du film) n’est pas dans le film (ni de près, ni de loin d’ailleurs). On n’est pas non plus dans un périple mystique à la Aguirre, il faut tout de suite évacuer cette attente. Chez James Gray aucun dolorisme, les mois/années passées dans la jungle par Fawcett se réduisent à quelques scènes sobres où l’on ressent malgré tout la difficulté de l’environnement sans que cela ne devienne le sujet (en ce sens c’est l’anti The Revenant). Ce qui intéresse James Gray ce n’est pas l’homme dans la nature à la recherche de l’impossible c’est la vue du dessus, l’homme avec un grand H dans une nature avec un grand N.

Car le point central de The lost city of Z c’est son personnage principal. Gray construit peu à peu à travers Fawcett un archétype de héros total, un grand homme bon, humaniste, fidèle à ses principes et avec une vision du monde ayant un siècle d’avance. Ce qui est très beau c’est que ce n’est pas dans la jungle que son héroïsme rayonne le plus mais plutôt dans la conviction des ses opinions, qu’il fasse un discours devant un parterre de scientifiques hilares ou qu’il refuse de trahir ses hommes face à co-équipier qui a mis en péril leurs vies à tous. C’est un personnage magnifique de bout en bout avec ses zones d’ombre évidemment, cette obsession qui est la sienne (et qui est à la fois profondément intime et totalement universelle) et qui finira par détruire sa famille.

C’est dans l’exploration de cette obsession que le film est sans doute le plus fort. Dans la manière de composer un espace mental où cohabitent sans cesse les deux vies de Fawcett. Celle dans la jungle et l’autre. Et c’est dans l’articulation de ces deux mondes que le film est sans doute le plus brillant, les points de montage sont toujours très précis et surprenant, des visions permanentes venant envaser un monde dans un autre. Aussi dans cette manière de figurer le voyage à proprement parler. En un cut parfait on a traversé l’Atlantique et parcouru des milliers de kilomètres en train, il y a là à la fois une passerelle insécable entre les deux mondes et en même temps une dichotomie totale et positivement irréconciliable. C’est vraiment dans cet espace cinématographique que le personnage de Fawcett existe et va se révéler. Tout cela se résume aussi magnifiquement dans le troisième espace du film, plus bref mais néanmoins fondamental, celui de la guerre. Je garde en tête depuis deux jours cette scène pivot absolument bouleversante de la voyante russe. Là au fin fond des tranchées, dans un entre deux entre la vie et la mort, entre la sauvagerie tant décriée et l’humanité de ces soldats qui n’en font qu’un, Fawcett est renvoyé à son obsession, à cet autre espace où sa vie prend tout son sens, avec la contamination visuelle de sa jungle mental
qui préfigure sublimement le dernier plan.


Un film qui hante, qui laisse ce goût d’absolu en bouche comme la recherche intime de cet eldorado introuvable. Je garde en mémoire cet enchaînement de plans incroyable et absolument bouleversant où Charlie Hunnam, porté par les indiens tend la main au ciel et au lieu d’y voir l’objet de l’obsession qui lui a coûté la vie (même si finalement le film ne conclut rien à ce propos) y voit le message de sa femme où elle lui explique comment elle élèvera ses enfants. Ce qu’il a toujours cherché est là, dans les étoiles au-dessus de sa tête, son absolu c’est la vie elle-même, cette recherche pour une vie menée selon la force de ses convictions jusqu’au bout du monde. Encore une histoire de père et de fils.

Ainsi le film se conclut sur cette note merveilleuse, l’aventure n’était pas dans la jungle, pas dans les dangers et les péripéties qui attendaient Fawcett et son équipe mais elle était dans la vie elle-même, dans le sacrifice d’aller explorer l’humanité dans un mouvement aussi intime qu’universel. Je tombais justement hier sur cette citation de Horace Mann qui résume bien quelque part la dialectique du film, « Be ashamed to die, until you have won some victory for humanity ».

Le film m’a hanté comme rarement, infusant lentement sa grandeur. Car il est d’une certaine manière d’une humilité désarmante. Même la photo de Kondjhi m’a semblé moins visible que d’habitude, plus naturaliste. Le film est beau attention mais jamais dans la démonstration. Un film que j’ai déjà envie de revoir pour mieux me laisser submerger par cette obsession de Fawcett, par cette jungle mental qui dévore tout. A l’image d’un dernier plan d’une beauté renversante aussi limpide dans son symbole
une épouse prisonnière à jamais d’une jungle métaphorique où réside l’espoir de retrouver son mari et son fils vivants.
que signifiant dans la dialectique plus sous-jacente du film
cette contamination cinématographique des espaces.
Grand film.

5/6

_________________
CroqAnimement votre


Dernière édition par Art Core le 03 Sep 2019, 14:57, édité 1 fois.

Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 15 Mar 2017, 11:28 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Mar 2012, 13:20
Messages: 11246
J'aime bien l'affiche


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 15 Mar 2017, 11:33 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28404
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
C'est pas l'affiche française mais oui elle est superbe. C'est mon fond d'écran de téléphone d'ailleurs 8).

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 15 Mar 2017, 15:11 
Hors ligne
Expert

Inscription: 30 Sep 2016, 19:39
Messages: 5844
Il n'y a d'ailleurs pas une seule image aussi jolie dans la bande-annonce qui m'a paru bien terne;


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 15 Mar 2017, 15:23 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28404
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Le film l'est un peu, c'est un peu dommage mais ça va bien avec le projet global et ça veut pas dire, une fois de plus, qu'il est moche.

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 15 Mar 2017, 16:22 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23989
Beau texte

j'ai adoré


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 15 Mar 2017, 16:35 
Hors ligne
tape dans ses mains sur La Compagnie créole
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
Messages: 22742
Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
Putain je veux!!
Et bien plus encore depuis que j'ai kiffé Silence (sans savoir s'il y a un réel rapport).

Tous ces 5/6 foutent la pression, aussi.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 15 Mar 2017, 19:16 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 03 Nov 2013, 23:05
Messages: 3534
J'ai cassé la lignée :mrgreen:

Alors ca pue clairement le cinéma, on retrouve même du Werner Herzog la dedans mais putain qu'est ce que c'est mal écris, on ne ressent jamais la passion qui devrait habiter les personnages, il y a zéro interactions qui fonctionnent, y a toujours ce "il manque une scéne" pour tel ou tel perso à tel point que ca en devient super frustrant (l'exemple le plus marquant étant Patterson, super classe mais qui traverse tout le film en ayant rien à défendre.)
Je ne parlerais même pas de la gestion du temps en mode "rien à battre" 20 ans se passe et on ne le ressent jamais, idem pendant les expéditions de 2/3 ans qui ont l'air de durer 15 jours. J'ai lu que Gray avait galéré pour obtenir ne serait ce que le minimum de fond pour faire son film et ca se sent tout le temps, avec un budget plus confortable ca aurait peut être permis de faire une grande fresque, de développer ses intrigues et ses persos et nous livrer le film qu'on était en droit d'attendre. Je ne serais jamais méchant sur ce film car c'est le cinéma que j'aime, on sent le nouvel Hollywood et tout ca mais au final malgré toutes les bonnes intentions c'est légèrement foiré. Mais la fin est jolie ouais.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 15 Mar 2017, 20:17 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28404
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Je comprends parfaitement ce que tu décris mais c'est tout le projet de Gray. Je viens de lire son interview dans les Inrocks et il a délibérément choisi cette structure en épisodes antispectaculaire. Il a une très belle expression pour définir son film, "tapisserie épique".

Karloff a écrit:
Beau texte


Merci m'sieur !

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 15 Mar 2017, 21:37 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23989
ça fait plaisir. Je trouve la narration dingue, totalement post-moderne, et bien sûr volontaire vu que l'on navigue dans la jungle mentale du héros qui est le seul à ne pas vieillir à l'écran (idée sublime, comme s'il restait un éternel adolescent en quête d'aventure et d'un nom)

sur la fin

tout le dernier tiers peut être interprété comme un délire du héros après la première guerre mondiale, devenu un "légume" qui observe la vie se dérouler (le plan sur la chaise, non ?) sinon cela m'a fait grave penser à 2001 - je pense que c'est volontaire


sur la scène de la voyante

cela m'a grave pensé à Ibicus, la bd géniale de Rabaté inspirée d'un livre de l'autre Tolstoï. James Gray est fan de littérature russe, je me demande si c'est une influence réelle


sinon comme toi Art Core, le film me hante. Je me suis fait envoyer le livre des notes de l'explorateur et le livre qui a été adapté tant je veux déjà m'y replonger. Film immense.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 15 Mar 2017, 21:44 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23989
et dans l'interview de Match

Comme “Silence” de Martin Scorsese, le film parle de foi. Est-ce l’époque qui remet le spirituel au cœur de nos vies ?
Oui. J’ai été très attiré par cet aspect du film de Scorsese... Je suis athée, mais le cinéma est pour moi une façon de croire. D’accepter la mortalité ou d’une certaine façon de la transcender. L’art est ma version de la religion. Il ne s’agit pas d’une foi aveugle, mais au contraire de questionner et d’explorer cette foi. C’est aussi parce que je vieillis que je me pose ces questions.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 15 Mar 2017, 22:14 
Hors ligne
Robot in Disguise
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
Messages: 36698
Localisation: Paris
Étrange film dont le moteur, au lieu d'être la plongée dans la jungle, est en fait le manque de jungle. La narration est volontairement hoquetante et, comme le héros, on est frustré et on veut y retourner. C'est marrant comment ça convoque les classiques du films de jungle - APOCALYPSE NOW, AGUIRRE et forcément FITZCARRALDO cité presque texto - mais pour ne pas totalement y aller, créer un manque.

Le film dégage la puissance simple du classicisme en béton armé, mais malheureusement on reste un peu à distance du parcours du héros. Le problème, c'est Charlie Hunnam. Il est mieux servi que dans PACIFIC RIM et on sent qu'il est à 110% de ses capacités, mais il est juste tellement peu intéressant à regarder. Comparez le à Macfadyen, à Pattinson, au mec qui fait Manley, à McDiarmid... il se passe tellement plus de choses chez eux. C'est dommage.

Par la force du scénario on voit l'évolution entre le soldat cocky du début et le mystique de la fin, mais ça reste littéraire, on ne le ressent pas vraiment. Et on sort donc du film certes troublé et stimulé car les films ainsi incomplets font toujours cet effet, mais on n'est pas repus, pas vraiment satisfaits.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 15 Mar 2017, 22:16 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23989
sur Charlie Hunnam, je trouve surtout qu'il ressemble beaucoup à Brad Pitt par moment - et oui, il joue pas super bien.

Par contre, Pattinson est parfait. Et je suis pas d'accord sur l'aspect littéraire du film, je trouve au contraire qu'il évite cet écueil.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 15 Mar 2017, 22:41 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28404
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Hunnam est bien pour moi. Il a cette espèce de beauté hiératique du héros mais oui c'est pas un immense acteur. En effet Pattinson est tout de suite plus intéressant, il y a beaucoup plus d'aspérités (j'aime beaucoup son perso d'ailleurs).

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 15 Mar 2017, 22:48 
Hors ligne
Antichrist
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 04 Juil 2005, 21:36
Messages: 23989
quand on le revoit dans les tranchées, j'ai eu les larmes aux yeux


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 32 messages ]  Aller à la page 1, 2, 3  Suivante

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Little Odessa (James Gray, 1994)

Walt

6

2006

19 Déc 2022, 21:45

Qui-Gon Jinn Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. The Yards (James Gray, 2000)

Walt

6

2055

13 Jan 2022, 16:04

Azazello Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. The Immigrant (James Gray - 2013)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3, 4 ]

DPSR

45

5950

29 Mai 2014, 18:50

David Swinton Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Two Lovers (James Gray - 2008)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 19, 20, 21 ]

Karloff

312

25981

11 Avr 2013, 12:54

deudtens Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Ad Astra (James Gray, 2019)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 4, 5, 6 ]

Art Core

75

6990

19 Déc 2020, 21:10

Azazello Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Armageddon time (James Gray, 2022)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3 ]

Baptiste

42

3026

07 Sep 2023, 16:37

Abyssin Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La Nuit nous appartient (James Gray - 2007)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 10, 11, 12 ]

Blissfully

178

14312

21 Sep 2009, 16:25

Puck Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Fast & Furious 8 (F. Gary Gray, 2017)

Film Freak

4

1743

07 Mai 2017, 12:53

Massinfect Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Bright Lights, Big City (James Bridges - 1988)

Qui-Gon Jinn

3

458

19 Sep 2022, 10:36

Qui-Gon Jinn Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Logan (James Mangold, 2017)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3, 4, 5 ]

Film Freak

61

7421

27 Oct 2017, 23:00

Karloff Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Bing [Bot] et 20 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web