Forum de FilmDeCulte

Bon je voulais le revoir et c'est comme dans mes souvenirs c'est assez moyen pour du Polanski, espèce de reverse à Rosmary's baby ou on nous montre comment aurait fini le film si Mia Favrow était vraiment cinglé et au final c'est un peu le gros reproche que je ferais au film, c'est à dire presque remaker son chef d’œuvre et le transposé en France, car si même l'histoire est complétement différente, les thèmes et surtout le traitement sont quand à eux, identique.
La première partie est encore sympa et on s’attend presque à voir un film du même niveau que sa filmo ricaine mais ensuite quand on commence à comprendre ou ca veut en venir...le dernier tiers s'étire mais s'étire et c'est pas voir Polanski péter complétement un câble devant comme derrière la caméra qui va faire remonter le film. Au niveau de la folie ça va quand même assez loin vers la fin et le soucis c'est que ca arrive comme un cheveu sur la soupe il n'y a pratiquement aucune montée graduelle comme par exemple dans Rosmary's baby.
L'autre gros soucis c'est que le film repose entièrement sur Polanski acteur, le film manque franchement des personnages secondaires pour faire exister l'histoire, ici ce n'est que des fonctions de voisin et Adjani n'est pas assez présente à l'écran pour pouvoir se rattacher à elle, qui plus est Polanski acteur c'est pas l'idée du siécle, je crois que c'est le seul gros rôle qu'il s'est donné dans sa carrière et même si il fait un boulot honorable ça ne suffit pas, vu le personnage qu'il interprète il aurait fallu quelqu'un qui ai un peu plus de magnétisme.
Sinon c'est toujours marrant de voir l'équipe du Splendid dans un film de Polanski Pas un mauvais film en soi mais vraiment décevant vu le réalisateur derrière.

3.5/6

Il me semble qu'il a aussi un rôle important dans le Bal des vampires.

Ah oui exact, pas vu depuis un bail, je l'avais un peu oublié celui la.

D'accord avec Cooper sur quasiment tout, j'avais été déçu, et effectivement la fin est folle et te fait presque regretter de pas avoir plus accroché au reste, mais c'est parce qu'elle est trop différente.

Ici Polanski fait preuve d'un indéniable talent de filmeur - intérieurs décrépits et suintant la déréliction, qui, par l'entremise de Shelley Winters m'ont remis en mémoire le Black Journal de Bolognini qui date de l'année d'après. Problème : le film est une réussite dans un genre - le fantastique - extrêmement codifié et scolaire, je trouve ça mieux que Répulsion vu il y a longtemps mais par trop programmatique (le fait que l'analyse psychanalytique s'y prête à merveille finalement ne fait que le confirmer). L'intérêt faiblit vers la fin par conséquent même si l'humour outrancier rend le film attachant*. (Le film semble par ailleurs être une illustration extrêmement fidèle du petit roman de Topor).
Moralité : Le Propriétaire de Hal Ashby est plus intéressant que Le Locataire de Polanski.
Je ne m'en souviens pas assez mais on pourrait artificiellement les rapprocher sur la base de leur postulat de départ. Un propriétaire qui s'installe dans un immeuble qu'il possède dans l'ambition d'en virer les locataires (déjà un exemple de gentrification) et qui s'ouvre à eux et un locataire qui s'installe quelque part, sombre dans la paranoïa, avec un racisme latent (on lui fait plusieurs fois remarquer son origine étrangère, à quoi il répond qu'il est citoyen français, les locataires de l'immeuble ont cela dit tous des noms baroques qui suggèrent des origines d'Europe de l'est ou d'ailleurs, Monsieur Zy, Madame Dioz, Madame Gaderian dont la fille est jouée par Eva Ionesco, et le chat de la concierge qui s'appelle Mirza).

*







Toujours amusant d'apprendre ce genre d'astuce.

Illustration fidèle mais ce genre de passage ne se retrouve pas bien sûr dans le film qui aurait versé dans La Soupe au Choux (à défaut du Splendid, présent) :