Forum de FilmDeCulte

Fiooouuuu.

Ah c'est autre chose que des De Niro à moustache et des parties de boules.

Comme je l'avais évoqué dans un précédent message, j'ai vu ce film pour la première fois en VHS à l'image recadrée, sur une petite télé, en VF, il y a environ 8 ans, avec une connaissance très superficielle de la Bible (au point que j'étais un peu en mode gogol après du genre "bah pourquoi y a controverse lô?").
Je n'en gardais pas grand chose si ce n'est la meilleure BO du monde, que mon père m'avait fait découvrir longtemps avant.

C'est au sein de la rétrospective Scorsese donc, remis en contexte dans sa filmo, que je redécouvre ce film et cette fois, mes yeux sont ouverts.

J'ai eu un peu de mal au tout début, je trouve que le film met du temps à démarrer, que certains aspects trahissent le manque de moyens, j'ai eu peur d'un Scorsese un peu trop effacé derrière le matériau de base, trop révérencieux...et finalement, non.
Passé le premier quart d'heure, je trouve que le film s'avance de plus en plus vers un manifeste fiévreux, osant une illustration parfois opératique, alternant avec justesse la photo naturaliste de Ballhaus et ces passages où un voile rouge vient embrumer l'image, passant d'un simili-réalisme de la mise en scène à des séquences plus iconographiques (Jésus qui trace le cercle, toutes les scènes de crucifixion, etc.), passant d'un Jésus pleurnichard à un Jésus vénère (de toute façon, les films de gens en costumes qui se gueulent dessus des dialogues grandiloquents, c'est ma came, cf. Alexandre).

Dans l'écriture, je trouve la relation entre Jésus et Judas, sans qu'elle soit surlignée, assez poignante. Les rôles que chacun endosse, plus ou moins contre son gré...j'aurai aimé voir un film exclusivement axé autour de cette relation, ou autre film, du point de vue de Judas seul.

C'est fort. Très fort. Je trouve le film très puissant.
Et thématiquement, c'est assez ouf de voir Scorsese assaillir de ses propres doutes le Messie lui-même. A ce niveau-là, le livre de Kazantzakis était juste taillé sur mesure pour lui.

J'admire la démarche de l'auteur de s'être interrogé sur ces deux phrases ("Père, pourquoi m'as-tu abandonné?" et "Tout est accompli"), sur ce qu'il se passe entre les deux. Ca me fait penser à l'approche de Gaiman et Avary sur Beowulf (oui je fais des comparaisons comme ça moi, chuis un ouf), ou comment combler les trous de l'écrit original sans le dénaturer mais en essayant d'en extraire le sens caché.
Et la proposition de Kazantzakis (et Scorsese) est fascinante.
J'aime notamment ce bref passage entre Jésus et Paul (Harry Dean Stanton) concernant le discours prêché par ce dernier par le biais d'un "mensonge" (selon Jésus), et la place que cette discussion laisse dans un tel film à une potentielle critique de la religion...bon c'est peut-être moi qui l'interprète ainsi mais tout ce dialogue où Paul dit qu'il peut changer le monde à partir d'un mensonge, ça éveille chez l'athée en moi une certaine identification avec le propos. Ce n'est peut-être pas une critique de la religion en soi mais on reste une fois de plus dans le domaine du doute...

C'est un film riche et difficile et couillu. Ca me fait penser à Munich.
Je pense qu'avec plus de liberté (de thunes, de temps), ç'eut été un chef-d'oeuvre.
En l'état, c'est déjà très fort. J'en ai même rêvé cette nuit (j'ai rêvé qu'après avoir vu le film, je me sentais le devoir de prêcher la bonne parole en faisant découvrir ce film aux gens)!

5/6

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Moi ça m'a beaucoup fait pensé à La 25ème heure de Spike Lee (notamment la fin bien entendu).
J'avais beaucoup aimé ce film, que je reverrai bien. Jésus qui doute et choisit finalement sa fin, en toute connaissance de cause (au lieu de suivre un chemin tracé et imposé), ce n'est finalement pas très choquant.

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Que lire cet hiver ?
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Oui on en avait beaucoup parlé à l'époque et ça m'a sauté aux yeux enr evoyant celui-ci.
Bien envie de revoir le Lee, un des meilleurs films sur le 11 septembre.


Grave, c'est ça qui m'éclate...mais tu vois il a pas le droit de douter (et on a pas le droit de le montrer en train de niquer, surtout une pute).

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Alors que pourtant, il refuse justement ce scénario !

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Oui oui mais ça reste représenté à l'écran, d'où l'énervement des crétins...
C'est comme les autres avec la caricature du prophète...

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Vu il y a longtemps. Ce film m'a pourtant laissé un souvenir marquant, d'abord parce que je n'avais pas pu aller le voir au ciné, vu que les exploitants de salle annulaient sa programmation à la vitesse de la lumière, à cause des menaces proférées par les extrémistes catholiques; menaces qui s'étaient d'ailleurs concrétisées en certains lieux par, carrément, le plastiquage d'une salle et quelques blessés. Le plus habituel étant la barrière humaine rendant difficile et aléatoire l'entrée des salles puisqu'il fallait se frayer un passage à travers ces "braves gens" qui, au mieux, vous adjuraient de ne pas commettre l'irréparable et au pire, vous menaçaient des pires châtiments célestes. La situation en était devenue hallucinante à se demander si on était bien au XX°S. Donc, impossible de le voir sur grand écran et, perso, je regrettais presque de ne pas avoir eu l'occasion de me colleter avec ces redresseurs de morale sortis d'un autre âge, ne serait-ce que par esprit militant et pourtant, c'est pas trop mon truc, le militantisme. Plusieurs années après; dans un supermarché, sur quoi je tombe? Les cassettes du film benoîtement exposées comme n'importe quelle autre marchandise et cette fois, pas de bombe, ni d'illuminés excités. Visiblement, ils devaient avoir d'autres âmes à fouetter ou alors ils avaient oubliés ...... Bref, j'ai fini par voir le film tranquillement at home, programmé sur une chaîne nationale, sans l'ombre d'une polémique de pré-diffusion. Tout ça pour ça, quoi !
En voyant enfin le film, je me suis posée la question : ou il y a quelque chose qui t'échappe (ça peut arriver ) ou je suis un ovni; parce que je n'ai pas réussi à trouver ce qui pouvait avoir pu causer un tel tollé. Si l'on s'en tient au propos du film, le Diable joue son va-tout en faisant apercevoir à Jésus la vie qu'il aura s'il renonce à son destin originel. Scorcese ne traite le fait que par le biais de l'imagination, mettant en avant le débat de conscience humaine/divine du Christ. Il n'assène pas une hypothèse, il se dit que, finalement, si le Diable est ce qu'il est, il ne pouvait pas faire autrement que de mettre en oeuvre cette tentation. Pour autant que je me souvienne, il n'y a pas de scènes qui pourraient laisser une impression scabreuse. Le seul point qui aurait mis le feu aux poudres est visiblement le propos en lui-même : le fait que Jésus aurait pu être tenté (selon le film parce que dans la réalité, si réalité il y a, qui le sait ?) et le fait que, simplement imaginer qu'il aurait pu mener la vie de n'importe quel homme, est inacceptable. Mon Dieu, mais dans quelles religions vivons-nous? Ce serait à mourir de rire si cela n'avait pas pris de telles proportions au moment de la sortie du film. A l'époque, j'ai plaint Scorcese de tout mon coeur car il ne méritait pas ça. De la démonstration de la connerie humaine, vaste et infini sujet .

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"Le cinéma, c'est le sang, les larmes, la violence, la haine, la mort et l'amour"
Douglas Sirk

ScorSese

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Ferrette dans la place.

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Lol !
Erreur, elle ne s'appelle plus "Ferrette" !

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Premier-venu/mec-avec-qui-elle-travaillait dans la place.

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Et le mec en question, quel charognard !!!

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C'est pour consolider ma réputation, sinon certains seraient peut-être déçus.....

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"Le cinéma, c'est le sang, les larmes, la violence, la haine, la mort et l'amour"
Douglas Sirk

Soyons honnête...nous le sommes tous.

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J'ai jamais essayé de me taper vos ex !

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