Forum de FilmDeCulte

La préparation d’une exposition consacrée à la célèbre photographe Isabelle Reed trois ans après sa mort inattendue amène son mari et ses deux fils à se réunir dans la maison familiale. Refait alors surface un secret qui plonge leurs vies apparemment calmes dans le chaos.

Après la révélation Oslo, 31 août, tout le monde s'attendait à la confirmation du talent de Joachim Trier, dont les trois quarts de jambons en ses murs qui l'avaient déjà pronostiqué en future palme d'or. Résultat, plus je repense à Louder than bombs, plus il m'apparaît toc et artificiel. La déception est astronomique: Après avoir fait des merveilles sur la solitude, Trier s'intéresse cette fois à la famille où la mère jouée par Huppert vient de mourir, enfermant l'un des deux fils dans l'isolement. La narration n'est ni linéaire ni en flashbacks, constituée de plusieurs moments qui viennent s'emboîter de manière presque trop fluide pour en faire un atout alors que c'est la principale qualité de ce drame trop lisse manquant d'aspérités. Paradoxalement, Trier bute essentiellement sur le personnage d'Huppert qui semble recroquevillée dans ses habituels automatismes de jeu lorsque elle semble mal dirigée, et surtout dans quelques plans franchement interdits du genre crash-test au ralenti ou lévitation où il faut parfois se pincer pour reconnaître l'auteur d'Oslo, au milieu de truc mille fois rabâchés comme une critique des jeux en ligne de shoot'em up.
3/6

Je trouve le film à la limite de l'expérimental sur le plan narratif, avec des passages très réussis, comme le plan de l'affiche. Après, comme tu le dis, Huppert me sort du film à chaque apparition, surtout que son perso ne sert finalement à rien.
4/6

Le plus gros problème du film c'est qu'il horriblement conventionnel. J'ai été vraiment surpris par le cachet très banal de l'intégralité du film. Si je ne savais pas qu'il était de Joachim Trier, j'aurais eu l'impression de voir un faux film indé Sundance pas terrible relégué au Champs-Elysées Film Festival et qui sortira deux ans après sur une salle au Publicis.

Entre des trucs de scénario franchement nuls (le père qui suit son gamin, le mec qui rencontre son ex à l'hôpital avec le quiproquo sur pourquoi il est là, , cette construction éclatée aujourd'hui totalement académique, ces quelques échappées poétiques sans grand intérêt et surtout ce récit en tout point plat et peu engageant on peine à comprendre quelle est la véritable problématique du projet (pourtant Trier nous a dit qu'il avait mis 6 ans à le monter) qui n'arrive pas à choisir entre chronique familiale, teen movie glauque sur un autiste, portrait d'une photographe de guerre. Le film est un peu tout ça mais pas entièrement non plus, restant finalement très parcellaire dans ce qu'il nous raconte de ses personnages, à l'image du personnage totalement raté d'Isabelle Huppert, espèce de cliché ambulant de la photographe de guerre marquée par ce qu'elle a vu.

Ce n'est pas tant un mauvais film, qu'un film immédiatement oubliable, qui ne laissera aucune trace, qui se regarde gentiment sans jamais émouvoir, interroger, surprendre. La BO est très bien, Byrne est excellent, Eisenberg joue toujours pareil j'ai beaucoup de mal avec lui, l'ado est creepy as fuck mais voilà, ça reste un drame indé super moyen et banal et évidemment très décevant de la part du réalisateur d'Oslo 31 août.

3/6

P.S : Faudrait changer le titre, c'est Back Home dorénavant.

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CroqAnimement votre

Je reviendrais dessus demain mais moi j'ai beaucoup aimé surtout la seconde moitié où je trouve que le film prend vraiment de la densité. C'est moins fort qu'Oslo 31 août, moins de fulgurances, mais j'adore la poésie du cinéaste et quel élégance dans l'écriture. Assez fan de la scène de la fin entre les 2 ados.
Par contre, le nouveau titre, OK ça a un rapport avec le film mais c'est tellement moins fort que le titre original.

Le plan de l'affiche? Rappelle moi j'ai un petit trou de mémoire. Sinon, moi j'aime beaucoup et j'ai du mal à voir ce que vous reprochez à Huppert. Elle est impeccable comme l'ensemble du cast avec une mention particulière pour les deux fils joués par Devin Druid et Jesse Eisenberg. C'est surtout ce dernier qui 'ma impressionné, jeune prof tout juste sorti de la fac qui vient d'avoir un bébé et qui a peur de cette vie d'adulte et des responsabilités qu'elle induit. Louder than Bombs c'est le genre de film qui met du temps à s'installer et qui ne s'offre pas tout de suite à son spectateur. Pas que le rythme soit lent, j'ai vu passé les quasi deux heures comme une flèche, mais le temps que ce puzzle psychologique se mette en place qu'on pénètre petit à petit dans l'intimité de cette famille détruite, Joachim Trier ne choisit pas la facilité et tout ça fait mouche dans une seconde partie qui m'a réellement ému. Entre la crise d'adolescence du cadet et sa balade nocturne avec la fille inaccessible (magnifique scène ou comment Trier arrive à rendre poétique même de la pisse), un père déboussolé trop seul pour gérer ses fils et sa vie de veuf et 'jai déjà parlé du personnage de nouveau père d'EIsenberg. Et moi le personnage d'Huppert je ne trouve pas du tout qu'il sert à rien. Outre le fait que l'explication in fine de sa mort est superbe, c'est un peu le personnage central qui déclenche tout et qui influence le destin de chacun des membres de la famille. A ce sujet, il y a une superbe scène, celle où elle se rend chez le fils en fac de socio et qu'elle dort à ses côtés le corps recouvert de cicatrices.

Louder than Bombs c'est un film avec de superbes idées de cinéma, moi il y a des scènes qui m'ont véritablement retournés entre les flashbacks de l'accident, le texte écrit par le jeune fils et le moment d'intimité qui en découle entre eux deux. Bref, je ne vais pas toutes les énumérer, je trouve le film mais pas du tout conventionnel. Le plaisir est peut-être moins immédiat qu'Oslo 31 août, il n'y a pas de honte à dire qu'il lui est inférieur, mais il y a des envolées poétiques et une intelligence d'écriture que j'aimerais retrouver dans plus de films "conventionnels". On pourrait reprocher au film de manquer un brin d'émotion mais je lui trouve une élégance folle et j'adore la patte de Trier. Son univers, ses personnages, le mec marche sur un fil tente plein de trucs qu'il réussit dans ce film d'une grande délicatesse. Sinon, un mot sur la mise en scène qui est impeccable comme dans Oslo 31 août.

Bon je recommande fortement

4,5-5/6

Alors déjà c'est du MMO et en rien Trier ne les critique.

Sinon, on ne peut pas changer le titre en Louder than Bombs ou Back Home parce que là ça n'a aucun sens.