Forum de FilmDeCulte

Je me rends compte que j'aime, à différents degrés, presque tous les films "sword & sandals" sortis depuis que Ridley Scott a ressuscité le genre avec Gladiator en 2000. Tous les plus gros en tout cas. J'aime bien Troie, j'adore Alexandre, j'aime beaucoup Kingdom of Heaven, 300 aussi...mais cette année, ça a été plus difficile (Pompéi, Hercule) et malheureusement, Exodus ne déroge pas à la règle.

J'avais envie d'aimer, je suis un des rares à défendre Robin Hood et Prometheus, j'ai adoré Noah et Le Prince d'Egypte est mon film d'animation préféré...

...et justement, c'est incroyable de voir comment un film, destiné en partie aux enfants, parvenait à faire davantage honneur à cette histoire en 1h30 que Scott & Zaillian (oui, je vais oublier les auteurs du scénario original dont le précédent fait d'armes était Le Casse de Central Park) font avec une heure de plus.

Exodus est un beau livre d'images à la dramaturgie complètement ratée.
Les origines du face-à-face opposant Moïse à Ramsès étaient taillées sur mesure pour Scott, lui le fana des histoires de fils préféré, d'héritier légitime et illégitime au trône, des conflits fraternels, mais dès le départ, le script foire complètement le portrait de cette relation. En lieu et place de deux frères, on a deux personnages qui semblent complètement indifférents l'un à l'autre. On n'est ni dans la complicité d'un Prince d'Egypte, ni dans la jalousie d'un Commode pour Maximus dans Gladiator, on est dans rien. Séti trouve Moïse plus sage que son propre fils mais cela ne semble pas réellement informer l'écriture du personnage de Ramsès. J'ai vraiment du mal à comprendre comment Scott a pu autant le foirer après avoir réussi à incarner des personnages similaires avec Commode et le Prince Jean de Robin Hood (et même, en plus grossier, avec Guy de Lusignan dans Kingdom of Heaven).

De toute façon, à l'exception d'une scène, plutôt jolie, montrant les peurs nocturnes de Ramsès, le film n'est pas l'histoire de deux personnages mais d'un seul protagoniste. Il n'y en a que pour Moïse. Alors très bien, surtout que c'est dans la relecture de cette figure que s'articulent les idées les plus intéressantes du film, dans sa caractérisation plus vénère, plus violente, et dans son rapport à Dieu. Tôt dans le film, on nous explique que l'étymologie du mot "israëlite" est "celui qui lutte avec Dieu". C'est dans l'exploration de cette notion qu'Exodus trouve ses plus belles scènes, lorsque Moïse parle avec Dieu, incarné ici par un enfant, choix autrement plus judicieux que dans Jeanne d'Arc (t'as kiffé la ref) tant il représente la nature capricieuse, colérique, vengeresse du Seigneur.

Malheureusement, les atermoiements de Moïse paraissent toutefois légèrement mis en sourdine. Le berger ici est bien trop passif. Une fois les plaies entamées, dans une enfilade de séquences qui manquent cruellement de poids derrière l'iconographie (exception faite de la première, avec le Nil de sang), Moïse se fait un peu trop spectateur, ne désapprouvant qu'une fois, ne pleurant jamais. Jamais on ne ressent vraiment le poids des événements sur les personnages. Même lors de la mort des premiers-nés, l'émotion est absente.
Faut dire que les performances mi-anachroniques mi-paresseuses de Bale et Edgerton n'aident pas...

La première moitié du film est une exposition fonctionnelle du parcours de Moïse de prince à berger, la deuxième moitié est une succession de tableaux épiques et dans les deux cas, on dirait que Scott se contente d'illustrer, comme on respecte un cahier des charges. Par conséquent, l'ensemble paraît désincarné. Faut voir comme toute la séquence de la Mer Rouge, coincée entre son désir de réalisme anti-spectaculaire et sa surenchère blockbusterienne, accouche d'une ultime confrontation underwhelming au possible. Ça symbolise tout le film.

L'inévitable version longue viendra sûrement améliorer certaines choses, étoffer un peu le début (faites-moi vivre ces persos, bordel!), donner plus de temps à certains personnages secondaires (Ben Kingsley a UNE scène, Sigourney Weaver a DEUX répliques, Aaron Paul est un figurant), amener un peu de profondeur et de réflexion au milieu du spectacle...mais ça ne sauvera pas le film, je crains.

_________________

Fuck Exodus.

_________________

A quand le blu-ray bordeeeeeeeeeeeel ?

_________________
Netflix les gars, Netflix.

Mais grave...ces captures viennent d'un fichier 720p trouvé sur le net.

_________________

Je DOIS voir ce film!

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'en garde un bon souvenir, ces captures me donnent envie de le revoir.

Finalement il n'est pas aussi sous-estimé/moins connu que je ne le pensais...

http://www.imdb.com/poll/bZd3DS61_Yo/results?ref_=po_sr

Moi j'aurai voté pour le film de Mikael Buch.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

J'ai dû voir Les Dix Commandements 7 fois et j'ai pas encore vu le Prince d'Egypte..

Je n'irai pas voir Exodus.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Quelle merde. Ya aucun défaut, aucun faux pas : c'est juste chiant comme la mort, et plat comme Alizée.

Par contre, l'avis d'un mec qui connait rien à la bible : je connaissais vaguement Moise, je savais qu'il écartait la mer pour faire passer ses potes, et puis c'est tout. Je connaissais aussi le truc des 10 plaies d'Egypte, par contre je savais pas que ça faisait partie de cette histoire.
Bref, tout ça pour dire que ya des trucs que j'ai pas pigé : la scène avec la vraie/fausse mère et la vraie/fausse soeur, j'ai pas compris. Surtout le truc de la sœur là. comment elle a été adoptée ?

Et puis tant qu'on y est : Dieu défonce tous les gamins. Comme ça. Gratos. Bale tire un peu la gueule au début, mais soit. Et puis Dieu demande de défoncer des agneaux aussi. Non mais c'est quoi ce délire ? Scott a fait Kingdom of Heaven (et même Robin des bois, et la magnifique tirade finale du roi avec ses gros sabots), et là il pond une putain d'adaptation de la bible sans aucun questionnement, aucune remise en cause, aucun point de vue, juste de l'illustration basique d'un texte qui me semble puer du cul. Au moins, ça me permet de me rappeler pourquoi toute notion de religion me fout la gerbe.

Le film qui sert à rien.
1/6

Mais Alyzée est pas plate non?

Sacré Puck !

_________________
N'écoutez pas Film Freak

Ah mais oui, si tu lis (lol) l'Ancien et le Nouveau testament un jour, tu te rends vite compte que Dieu est un fils de pute en fait. Y'a pas que le Coran, hein...

_________________
N'écoutez pas Film Freak

Il devient pas justement doux et cool dans le Nouveau, genre switchage de personnalité ? Il me semblait que c'était en partie ça la "grande nouvelle" qui traversait le monde à cette époque, le fait que Dieu soit miséricordieux, tout amour, et qu'il pardonne. (alors qu'effectivement à la base il fait beaucoup penser à un gamin pulsionnel et psychopathe).