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aka Madamigella Di Maupin



Au XVIIIe siècle, travestie et fuyant l'armée austro-hongroise qui a déclaré la guerre à la France, Magdeleine de Maupin renonce au dernier moment à rejoindre le couvent, pour découvrir le monde et vivre libre comme un homme. Enrôlée de force dans l'armée et porte drapeau, elle va finir par tomber amoureuse du Capitaine Alcibiade.

Cette adaptation partielle d'un roman épistolaire de Théophile Gaultier garde un bon charme populaire, tout en montrant dés les premières images qu'elle vise un peu plus que ce que livre Bernard Borderie ou André Hunnebelle : extrèmement soigné dans ses costumes et sa picturalité, Mauro Bolignini se montre plus fasciné par les frou-frou et le décorum noble que par l'aventure, et privilégie entièrement l'aspect très théâtral de la remise en question des genres, sans pousser non plus dans un romanesque à la Lady Oscar derrière la figure androgyne. Et au fond, même la seule scène de bataille réserve une belle surprise pour les amateurs de trompe l'oeuil... C'est souvent la plus belle qualité du film et sa limite. Le temps d'une réplique, le film se montre d'ailleurs très clair sur le fait de nous détourner de toute violence ou gravité, "Théodore" s'étonnant de ne voir autour de lui que des personnes s'intéressant à l'amour. "Attend de voir la guerre" lui dit Alcibiade.

C'est souvent très drôle et bien ryhtmé, assez étonnant dans son équilibre entre ambition et légèreté, et le tout garde comme il faut il faut sa pointe d'érotisme pas ridicule. Celà devient forcément plus convenu sur la fin et du coup ça m'a donné envie de lire le matériau d'origine pour comparer, mais pour 1966 le film se permet quand même pas mal de choses, dans ses ambiguïtés et quelques passages plus francos. C'est le premier film du réalisateur que je vois, je ne sais pas s'il est très représentatif (il semble l'avoir un peu renié si on en croit la présentation du cinéma de minuit)... Mais c'est vraiment soigné picturalement, dans un ton qui m'a rappelé par moment le Casanova de Comencini. Catherine Spaak est toujours aussi craquante même si pas forcément crédible, Robert Hossein parait un peu dépassé, mais c'est amusant de le voir remettre en question sa dégaine en seconde partie, surtout qu'il joue sur un postulat pas loin de ceux des Angélique à mi-film. Très agréable.