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MessagePosté: 24 Avr 2015, 12:45 
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Encore un Desplechin agressif et pleurnichard, hystérique et retors, en un mot : malhonnête.

Durant deux (longues) heures, Desplechin met en scène, à travers le personnage de Dedalus, son "talent" de monologuiste, qui écrase ses amis et fait tomber la plus bandante des filles - tout comme Desplechin dirige ses équipes et choisit à volonté ses actrices.

Il élève, sans prévenir, son personnage au statut de héros, mais révèle dans le même mouvement sa mauvaise conscience de cinéaste ("de gauche" et nourri de psychanalyse) en en faisant un personnage violemment négatif qui détruit/efface par sa seule présence à l'écran tous ceux qui l'entourent (l'espace aussi, qui reste un décor de fond).

Puis, au lieu d'assumer cette destructivité, prétend rendre ce héros tragique. Or, ce héros-là est trop médiocre pour être tragique. Il ne reste donc plus à Desplechin qu'à le plaindre. Et en le plaignant, c'est bien sûr lui qu'il plaint : trop génial, trop malheureux, trop seul... On a compris.

Petite typologie de l'Autre chez Desplechin (pour Léo).

- Les juifs représentent ceux qu'on aimerait être, le devoir moral, l'engagement, le moyen de se rendre utile par pur élan affectif : une famille de substitution.

- Les Arabes, ce sont toujours les pauvres et souvent les voyous, mais des voyous sympathiques, portant des noms français et jouant à faire peur au bourgeois : un monde parallèle intimidant.

- Les Noirs, c'est l'authenticité, le rêve d'un ailleurs où l'on serait enfin débarrassé des concepts et des mots, où l'on se tairait enfin : une origine.


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MessagePosté: 24 Avr 2015, 13:12 
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Baldanders a écrit:
Encore un Desplechin agressif et pleurnichard, hystérique et retors, en un mot : malhonnête.


Un film agressif, pleurnichard, hystérique et retors est forcément malhonnête?
Tu es allergique au style Desplechin? Ton petit laïus d'entrée s'applique à tous ces films parce que je ne vois pas comment cette description s'applique à Rois et Reines, Comment je me suis disputé, etc…


Baldanders a écrit:
Petite typologie de l'Autre chez Desplechin (pour Léo).

- Les juifs représentent ceux qu'on aimerait être, le devoir moral, l'engagement, le moyen de se rendre utile par pur élan affectif : une famille de substitution.

- Les Arabes, ce sont toujours les pauvres et souvent les voyous, mais des voyous sympathiques, portant des noms français et jouant à faire peur au bourgeois : un monde parallèle intimidant.

- Les Noirs, c'est l'authenticité, le rêve d'un ailleurs où l'on serait enfin débarrassé des concepts et des mots, où l'on se tairait enfin : une origine.



La drogue c'est mal.


Dernière édition par Abyssin le 24 Avr 2015, 13:13, édité 1 fois.

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MessagePosté: 24 Avr 2015, 13:13 
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Abyssin a écrit:
La drogue c'est mal.


Tu as vu le film ?


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MessagePosté: 24 Avr 2015, 13:15 
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Baldanders a écrit:
Tu as vu le film ?

Non, mais j'ai l'impression que tu n'es pas trop fan du cinéaste et quand je lis "encore un Desplechin hystérique,etc…" je ne peux être qu'en désaccord.

Sur le hide, on a l'impression que c'est "légèrement" exagéré.


Dernière édition par Abyssin le 24 Avr 2015, 13:17, édité 1 fois.

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MessagePosté: 24 Avr 2015, 13:16 
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On en reparle quand tu auras vu le film.


Dernière édition par Baldanders le 24 Avr 2015, 13:59, édité 2 fois.

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MessagePosté: 24 Avr 2015, 13:17 
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Et qu'est-ce que tu penses de la typologie de l'autre dans ses autres films? (Cite pas Jimmy P., je dois le rattraper celui-là)


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MessagePosté: 24 Avr 2015, 13:24 
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Abyssin a écrit:
Et qu'est-ce que tu penses de la typologie de l'autre dans ses autres films? (Cite pas Jimmy P., je dois le rattraper celui-là)


Quand j'écris "chez Desplechin", ça veut dire que je parle de tous ses films. Repense aux voyous arabes dans Rois et reines ou à la famille d'Un conte de Noël jouant avec l'idée d'être juive...

Jimmy P. aborde frontalement la question, c'est sûrement d'ailleurs pourquoi c'est le seul bon film de Desplechin : parce qu'il s'y confronte à ce qui le dérange. Il se met à la place de l'autre, pour une fois. Ça n'arrive jamais dans son cinéma.

J'arrête là. J'en ai déjà beaucoup dit sur Desplechin (entre autres sur enculture), j'ai pas envie de me replonger dans tout ça. On reparlera de ce film-ci, si tu veux bien.


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MessagePosté: 24 Avr 2015, 13:41 
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Lis cette article, c'est plutôt intéressant
[url]http://www.implications-philosophiques.org/semaines-thematiques/figures-de-realisateurs/la-«-mauvaise-foi-»-d’arnaud-desplechin-l’elaboration-d’une-philosophie-ethique-i/[/url]

Citation:
Quand j'écris "chez Desplechin", ça veut dire que je parle de tous ses films. Repense aux voyous arabes dans Rois et reines ou à la famille d'Un conte de Noël jouant avec l'idée d'être juive...

OK t'es à la masse. Ton hide sur les arabes et les noirs est HS, c'est comme si je demandais aux enfants de Tetsuo de me fabriquer une carte électronique.


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MessagePosté: 24 Avr 2015, 13:48 
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Abyssin a écrit:
OK t'es à la masse. Ton hide sur les arabes et les noirs est pathétique.


Ah d'accord, je te donne deux exemples précis (j'en ai d'autres sous la main), tu n'as pas vu le film dont on parle, et c'est moi qui suis "à la masse". Tu l'auras voulu, la discussion est close.

PS. Ton article de fan transi est ridicule.

Citation:
N’oublions pas, en un mot, la « mauvaise foi » de notre réalisateur, qui, en établissant des dialogues et des correspondances entre des éléments n’ayant « aucun sens » ou rapport, génèrent des possibles porteurs de sens pour les personnages mis en scène.


Cela s'appelle parler pour ne rien dire.


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MessagePosté: 24 Avr 2015, 15:42 
Est-ce que c'est la 'typologie' de Desplechin, créée par lui, ou bien une 'typologie' qui existe dans le réel qui est mise en scène, sans forcément être justifiée?
Il faut peut-être parler plutôt de 'préjugés' que de typologie, le mot 'typologie' contribue à transformer en essence l'attitude subjective qu'il combat.

Mais c'est vrai que Desplechin oppose toujours à l'intérieur de ses films des personnages dans lesquels il se projette à d'autres vis-à-vis desquels il se désolidarise, qui sont "extérieurs", et subissent l' agression psychosomatique du premier groupe (exemple: les personnages d'Anne Cosigny dans "Conte de Noël" et d'Emmanuelle Devos dans" Neuf Reines", le prof avec le singe dans "Comment je me Suis Disputé") . Les faux outsiders qui n'arrivent pas à se détacher d'un groupe dominant (en général les personnages qu'il fait jouer par Amalric) se projettent dans de vrais outsiders en rupture de ban, et les agressent ou les dominent (mais après tout ce comportement existe bien dans la vie réelle...). Il ne s'agît pas de dépasser une apparence et de montrer la réalité cachée que cette lutte pourrait dissimuler, mais de la suivre jusqu'à son épuisement.
Il y a chez lui une logique où une différence dérive d'abord d'une séparation et d'un arrachement fondamental (et du coup les familles et les groupes politiques "fonctionnent" de la même manières, sont de la même manière des singularités culturelles) et ce dispositif montre ses limites quand il s'agît de parler d'idéologie ou d'opinions, justement parce que c'est du "dispositif".


Dernière édition par Gontrand le 24 Avr 2015, 16:15, édité 2 fois.

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MessagePosté: 24 Avr 2015, 16:13 
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En tout cas, ce n'est plus le fils Bourdieu qui écrit ses scénarios.
Là, l'histoire me fait penser à celle du roman nul de Tristan Garcia, Faber.


Abyssin a écrit:
Baldanders a écrit:
Tu as vu le film ?

Non, mais j'ai l'impression que tu n'es pas trop fan du cinéaste.

Il n'aime pas Desplechin, ça paraît assez clair et c'est tout à fait son droit.

Abyssin a écrit:
Non, mais j'ai l'impression que tu n'es pas trop fan du cinéaste et quand je lis "encore un Desplechin hystérique,etc…" je ne peux être qu'en désaccord.


Moi je suis plutôt d'accord avec lui et j'ai un grand mépris pour Comment Me Disputer... et Rois et Reines qui sont ses seuls films que j'ai vus en entier.


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MessagePosté: 25 Mai 2015, 15:37 
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Très rapidement, c'est du pur Desplechin où on y retrouve tout le style de Comment je me suis disputé et Rois et reines. Au début, j'ai eu un peu de mal à comprendre la structure non carrée du film (10 minutes pour les deux premiers souvenirs et 1H30 pour le dernier) mais finalement je prend plus ces deux premiers chapitres pour qu'on comprenne un peu l'évolution de la personnalité de Paul et son microcosme familial avant d'aborder le gros morceau de sa vie qu'est la rencontre avec Esther.

J'ai été totalement emporté. Desplechin a un souffle romanesque unique dans le cinéma français et le film se déguste comme une madeleine proustienne où le narrateur embellit sa jeunesse où plutôt la décrit comme un véritable roman d'apprentissage alors que la réalité devait être plus banale. C'est très beau, toujours bien mis en scène (très belles scènes intimes) et pas la peine d'avoir vu Comment je me suis disputé. pour apprécier cette magnifique histoire d'amour malade. Il y a plein de scènes qui me restent en tête (le passage à Minsk, la première rencontre en Paul et Esther), c'est souvent très drôle dans les dialogues et assez virtuose dans l'ensemble.


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MessagePosté: 25 Mai 2015, 15:44 
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Ce serait dommage de le voir sans avoir vu Comment je me suis disputé ?
(je sais que les films ont peu de liens, mais justement dans les effets d'échos et de décalage, s'il y a des choses qui rendent le film plus beau...)


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MessagePosté: 25 Mai 2015, 15:46 
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Puisque j'ai vu le film, on va en reparler.

Baldanders a écrit:
Encore un Desplechin …. malhonnête.


Tu as 10 lignes pour expliquer pourquoi Desplechin est malhonnête ou trouver une pirouette pour justifier ton allégation.

Baldanders a écrit:
tout comme Desplechin dirige ses équipes et choisit à volonté ses actrices.

Et ça veut dire quoi?


Baldanders a écrit:
Il élève, sans prévenir, son personnage au statut de héros,


Là pas d'accord. En quoi est-il considéré comme un héros?
Si tu penses au passage à Minsk, je trouve justement que l'acte de Dédalus n'est pas du tout en considéré comme un héroïsme vu qu'on ne connait ni les tenants et les aboutissements. Par contre, Dédalus devait le penser sur le moment mais quand Amalric l'évoque plus tard on le sent assez détaché sur cet acte.


Sur ton hide, je pense toujours que c'est des conneries, donc je vais éviter de débattre sur le sujet.


Dernière édition par Abyssin le 25 Mai 2015, 15:48, édité 1 fois.

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MessagePosté: 25 Mai 2015, 15:47 
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Tom a écrit:
Ce serait dommage de le voir sans avoir vu Comment je me suis disputé ?
(je sais que les films ont peu de liens, mais justement dans les effets d'échos et de décalage, s'il y a des choses qui rendent le film plus beau...)


J'avais plus trop de souvenirs de Comment je me suis disputé donc on peut le voir sans. Il doit bien y avoir quelques références qui échappe mais franchement ça ne joue pas sur le plaisir du film.


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