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MessagePosté: 30 Mai 2015, 14:05 
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Film Freak a écrit:
Si le film est sans doute plus imparfait que son prédécesseur, Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) dont il est faussement préquelle, peut-être parce que Desplechin est plus à l'aise lorsqu'il dépasse les deux heures - la partie "Esther part en couille" m'a parue un peu précipitée - Trois souvenirs de ma jeunesse reste non moins parcouru d'un souffle romanesque qui réinterprète les émois d'antan, qu'ils soient émancipation de la folie maternelle - l'intro, on dirait presque un film de maison hantée - ou aventure interlope potentiellement fantasmée, lors d'une première partie improbable qui renvoie davantage à la confusion en temps de Guerre Froide de La Sentinelle qu'au second long métrage du cinéaste.

Citant toujours aussi allègrement la mythologie grecque, Desplechin se construit la sienne, au travers de celle de son alter ego Paul Dédalus qui se cherche une identité sur le tard en replongeant dans sa jeunesse, cherchant ce qui l'a défini à travers les âges, des événements susmentionnés à sa relation on/off avec Esther, entamée (littéralement) sur les bancs du lycée avant de se transformer en romance épistolaire qui finira enfin par faire mal là où les coups ne furent jamais "sentis".

Une fois de plus, Desplechin capture ça avec toute la justesse qu'il sait iconiser, au détour d'une réplique digne d'une punchline ("Quand elle me parle, elle me fait mal aux seins") ou d'une scène inattendue (échange entre la soeur et le père). Le metteur en scène n'épouse pas complètement le genre choral ici et on aurait donc pu se passer des séquences avec Yvan, le petit frère, qui semblent juste répéter celles de "l'original" là où celles avec Bob paraissent plus cohérentes avec les thématiques traitées. Mais le film a l'intelligence de se terminer sur un magnifique épilogue, fâché puis soudainement serein, avec ce dernier flashback qui, comme on apprend le grec pour retourner aux origines du langage, donne enfin le sens recherché par le protagoniste, oublié dans "le pays des délices", ses Arcadies.


Robert Hospyan = babtou fragile.


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MessagePosté: 30 Mai 2015, 14:27 
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MessagePosté: 30 Mai 2015, 15:14 
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Caribou a écrit:

Robert Hospyan = babtou fragile.


Y'a pas déjà un topic pour ce genre d'expressions ?


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MessagePosté: 06 Juin 2015, 12:36 
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J'ai été très ému, pour moi c'est le meilleur Desplechin avec peut-être Un conte de Noël. C'est du grand film classique sur l'amour et le temps, où Desplechin revisite de manière proustienne ses souvenirs à plusieurs années de distance, faisant des fluctuations et de la mélancolie inhérentes au temps qui passe la matière même de son propos. Par exemple, le point de vue sur l'histoire avec Esther est subtilement déplacé par rapport à Comment je me suis disputé..., vu que dans ce dernier Esther vit avec le héros à Paris et le problème de leur relation est davantage qu'ils se sont trop fréquentés qu'un manque lié à la distance. Dans le plus récent des deux, Esther est dépeinte bien plus comme une attirante créature éthérée que celle bavarde, frontale et terre à terre d'avant. La version jeune de Paul est celle d'un jeune romantique assez beau gosse, tandis que sa version Almaric est plus intellectuelle, névrosée et charmeuse. Le génie du film est d'ailleurs dans le choix des acteurs, proprement bluffant, les deux héros ayant des ressemblances décisives avec leur modèle plus âgé tout en ayant toutefois cette différence fondamentale qu'entreprend d'explorer l'oeuvre.

Je disais que c'est un film classique, parce que le travail de Desplechin met tous ses moyens, même hétérodoxes (split screens pop voire cartoons, lettres face caméra), pour composer de façon simple, épurée et romanesque le récit d'une initiation.


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MessagePosté: 15 Juin 2015, 11:55 
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Desplechin se lancera dans la mise en scène de théâtre avec Père de Strindberg à l'affiche de la comédie française entre septembre et janvier.


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MessagePosté: 18 Juin 2015, 22:26 
Finalement je suis en grande partie d'accord avec Baldanders, même si je pense que Desplechin met en scène non pas des typologie, mais des archétypes, d'abord exposé puis dévalués, ce qui désamorce les oppositions et les tensions dont il essaye d'assumer la franchise. Si l'on admet que tous les anthropologues africains ne sont pas à ce point caricaturalux (on croirait voir l'illustration de la phrase: "tu sais en Afrique un vieillard qui meurt c'est comme une bibliothèque qui brûle, surtout avec les histoire de Vaudou"..je rêve), tous les Arabes ne sont pas des dealers fraternels, qu'avoir des amis arabes ne déclenche pas focément une crise religieuse non plus, que tous les étudiants en science humaine ne sont pas du gibier de futur chômeur de province ou des social-traîtres égocentriques et élitistes, et toute les histoire d'amour en milieu urbain clos où il y a un (ne fût-ce qu'un léger) écart de statut social entre les amants condamnées à virer en duel des Capulet et des Montaigu, et toutes les excentriques russes blanches des lesbienne, que les petits frères ne font forcément pas plus de conneries que les grands à cause de la névrose d'abandon, que le numéro à la Patrice Luchini de centre-gauche que l'on demande à Amalric de jouer n'est pas si bien écrit et verbalement fulgurant qu'il ne veut le sembler, bref, si l'on a conscience des nuances, le film est assez creux. Je dis cela alors que je viens aussi du Nord de la France, j'ai aussi étudié les sciences humaines,que je prenais pour étudier le même train que son personnage mais en sens inverse, que je cotoye, sans travailler avec eux il est vrai, des anthropologues spécialisés sur l'Afrique et mon amie était étudiante en lettres classiques en prépa, que je lui dois beaucoup et qu'on a vécu des évènement que certaines situations du film rappelent, que j'ai même vécu un truc comparable avec l'histoire du revolver du petit frère...bref le film me parle beaucoup mais me touche peu. Les acteurs adolescents sont bons (le garçon devient plus mauvais quand on lui demande à la fin d'adopter le phrasé d'Amlaric, alors qu'il avait le sien propre), mais le personnage féminin est terriblement caricatural et n'évolue pas, Dedalus se demande en permanence: "en sortant avec une fille qui n'était pas une intello j'ai peut-être embrouillé quelqu'un qui en pouvait pas me comprendre", le spectateur se demande "en admettant qu'il est 'trop bon' pour étudier en Province, mais putain pourquoi il n'envisage jamais la possibilité d'emménager à Paris avec elle, même à titre d'essai , ce n'est qu'à 200 bornes de Roubaix?" . A la fin du film Despelchin présente un croisement d'influence (la fille un peu prolo, pas si nulle en grec lègue ses Budé à l'intello, car cela ne l'intéresse plus, elle n'est en somme pas assez cultivée pour avoir consciece de sa culture) comme quelque chose de paradoxal, comme un secret ironique et urn transmisison qui jette un éclairage différent sur les rapports réels entre les personnes, alors qu'il s'agît finalement de quelque chose de courant dans un couple et en amitié - dont la réciproque n'est pas montrée. Connaissant aussi le Nord, j'ai l'impression qu'il exagère la cassure communautaire, et situe en 1989 des obsessions qui sont contemporaines ou ,pour le dire autrement, qu'il projette des peurs liées au 11 septembre et au 21 avril sur novembre 1989, comme si l'histoire formait un complexe déterministe et que le Pen ou Ben Laden "répondaient" à 1989 et le prolongeaient. Un régime d'image qui expliquait l'influence croisée, la transmission et la captation d'identité se retourne en fausse généalogie d'une séparation. Ce retournement correspond peut-être aussi à une baisse de l'importance du cinéma, art dévalué, coupé de son public populaire et nostalgique, qui convertit souvent les promesses d'hier en aigreurs.

La partie à Minsk (le revival de la Sentinelle) n'est pas mal, mais elle délimite exactement la gravité historique et la prise au sérieux (sans pose) de l'idéologie que Dedalus abandonne ensuite dans le film. Finalement Desplechin indique que son personnage cesse de fantasmer les Juifs comme des héros et laisse les Arabes se démerder seul, mais se concentre sur la survie tradition intellectuelle structuraliste française. Le cosmopolitisme implique un risque et l'acceptation d'une part d'imaginaire dont le récit est fatigué: il ne reste que la langue littéraire, emphatique mais aussi hyper-réelle.

Il y a quelque chose de symbolique: dans la Ford Taunus, les personnages écoutent à la fois De la Soul et George Clinton, le sample et sa matrice historique. C'est un peu emblématique du film, qui veut ressaisir ensemble, sans les démeler à la fois l'énergie du phénonème originaire et le recul de l'interprétation et de la récupération d'une trace, fétichisée mais partielle, et qui ainsi ment un peu en les dévalorisant toutes les deux et perd son enjeu réel.

Sinon Chantal Laubie est bonne en mère suicidaire et Jean-Marie Bigart pas mauvais en prêtre à la Bernanos.


Dernière édition par Gontrand le 19 Juin 2015, 00:13, édité 8 fois.

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MessagePosté: 18 Juin 2015, 23:28 
Le film est aussi super lourd dans la caractérisation politique: le personnage raconte fièrement sa complicité avec une clandestiné sioniste tout en disant qu'elle ne l'intéresse plus et qu'il en cherche pas à savoir ce qu'elle est devenue. On peut penser "oui c'est peut-être parce qu'il est conscient que l'extrême-droite israélienne s'appuie sur les immigrés d'ex-URSS, il est peut-être déçu politiquement par ce à quoi il a contribué". Mais dans le film, son ami ne se positionne pas par rapport au conflit israélo-palestinienne en 2015, c'est plutôt une forme de soutien à la liberté d'expression en URSS et une conscience des faux-semblants de la Perestroïka en 1985 qui semble le motiver, il n'est pas parti lui-même en Israël mais moins loin, certes aussi vers l'Est: "à Lyon avec ses parents" , il est considéré automatiquement coupable par extension d'une crise qu'il ne pouvait peut-être pas voir et à laquelle il ne s'est pas associé, sinon par le seul fait qu'il est juif et a été au moins dans le passé sioniste. A l'inverse, la personne aidée est innocente politiquement car morte (et pas en Israél, en Australie): cette logique qui fait s'équivaloir le refoulement, la mauvaise concience politique et la dévalorisation intentionnelle et sentimentale (plutôt que la critique) d'une complicité passée me semble trop simple.

Et pourtant il ya des films de Despleschin que j'aime bien et suis prêt à défendre : "la Sentinelle", "Esther Kahn" et "Jimmy P." (je préfère le récit d'une thérapie ratée à celui d'un refoulement et d'une forclusion réussis comme ici).


Dernière édition par Gontrand le 19 Juin 2015, 00:11, édité 1 fois.

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MessagePosté: 19 Juin 2015, 00:00 
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Gontrand a écrit:
le personnage féminin est terriblement caricatural et n'évolue pas, Dedalus se demande en permanence: "en sortant avec une fille qui n'était pas une intello j'ai peut-être embrouillé quelqu'un qui en pouvait pas me comprendre", le spectateur se demande "en admettant qu'il est 'trop bon' pour étudier en Province, mais putain pourquoi il n'envisage jamais la possibilité d'emménager à Paris avec elle, même à titre d'essai , ce n'est qu'à 200 bornes de Roubaix?" . A la fin du film Despelchin présente un croisement d'influence (la fille un peu prolo, pas si nulle en grec lègue ses Budé à l'intello, car cela ne l'intéresse plus, elle n'est en somme pas assez cultivée pour avoir consciece de sa culture) comme quelque chose de paradoxal, comme un secret ironique et urn transmisison qui jette un éclairage différent sur les rapports réels entre les personnes, alors qu'il s'agît finalement de quelque chose de courant dans un couple et en amitié


Très juste !

Citation:
dont la réciproque n'est pas montrée


C'est tout le problème...


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MessagePosté: 19 Juin 2015, 00:21 
Le jeu sur les noms: il dit qu'il déteste l'image d'Ulysse, mais la fille vers laquelle il revient et qui l'attend a un nom grec "Pénélope", mais Esther a un nom de l'Ancien Testament, qui est l'emblème de son exil et de sa solitude permanente. On dirait une broderie sur la citation de Joyce en incipit de l'article de Derrida sur Levinas, avec un swapping permanent d'identités peut-être réduites et typifiées.
Cela me rappelle un truc: je raconte à une amie le fait qu'Althusser pensait avoir été appelé Louis parce que sa mère voyait en son enfant le substitut sexuel d'un amant décédé (Louis=>Lui). Elle m'a répondu "Je suis sortie avec un Frédéric, un Patrick et un Eric, je devrais donc avoir un Penisneid surdéveloppé mais je m'estime normale de ce côté-là"


Dernière édition par Gontrand le 19 Juin 2015, 00:28, édité 2 fois.

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MessagePosté: 19 Juin 2015, 00:23 
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Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
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Gontrand a écrit:
Le film est aussi super lourd dans la caractérisation politique: le personnage raconte fièrement sa complicité avec une clandestiné sioniste tout en disant qu'elle ne l'intéresse plus et qu'il en cherche pas à savoir ce qu'elle est devenue. On peut penser "oui c'est peut-être parce qu'il est conscient que l'extrême-droite israélienne s'appuie sur les immigrés d'ex-URSS, il est peut-être déçu politiquement par ce à quoi il a contribué". Mais dans le film, son ami ne se positionne pas par rapport au conflit israélo-palestinienne en 2015, c'est plutôt une forme de soutien à la liberté d'expression en URSS et une conscience des faux-semblants de la Perestroïka en 1985 qui semble le motiver, il n'est pas parti lui-même en Israël mais moins loin, certes aussi vers l'Est: "à Lyon avec ses parents" , il est considéré automatiquement coupable par extension d'une crise qu'il ne pouvait peut-être pas voir et à laquelle il ne s'est pas associé, sinon par le seul fait qu'il est juif et a été au moins dans le passé sioniste. A l'inverse, la personne aidée est innocente politiquement car morte (et pas en Israél, en Australie): cette logique qui fait s'équivaloir le refoulement, la mauvaise concience politique et la dévalorisation intentionnelle et sentimentale (plutôt que la critique) d'une complicité passée me semble trop simple.


Mouais pas d'accord avec toi.
1) Je ne pense pas que le héros soit déçu politiquement par rapport à ce qu'il a contribué. Il est surtout naïf et je le prends plus comme un acte de rébellion adolescente sans aucune réflexion que ce soit antérieure ou postérieure. Si il a déception, elle vient surtout du décalage entre l'acte qu'il pensait être héroïque, qu'il s'était idéaliser et finalement sa relative banalité.
2) Partir vers l'est en allant à Lyon ??? C'est la première fois qu'on me parle de ma ville comme à l'est de Paris.
3) "il est considéré automatiquement coupable par extension d'une crise qu'il ne pouvait peut-être pas voir et à laquelle il ne s'est pas associé, sinon par le seul fait qu'il est juif et a été au moins dans le passé sioniste. " Du mal à te suivre là-dessus
4) "la personne aidée est innocente politiquement car morte" pour moi le film ne juge en aucun cas si la personne aidée est innocente ou non d'un point de vue politique; En fait, Desplechin se désintéresse de cette question.


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MessagePosté: 19 Juin 2015, 00:25 
Oui, mais justement il la montre quand-même, et la présente comme fondatrice.
Et l'acte n'est pas si anodin, vu qu'il est confronté à un interrogatoire serré 30 ans plus tard. C'est parce qu'il est crédible en disant qu'il n'en a plus rien à foutre qu'il s'en sort.


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MessagePosté: 19 Juin 2015, 00:30 
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Gontrand a écrit:

Dedalus se demande en permanence: "en sortant avec une fille qui n'était pas une intello j'ai peut-être embrouillé quelqu'un qui en pouvait pas me comprendre", le spectateur se demande "en admettant qu'il est 'trop bon' pour étudier en Province, mais putain pourquoi il n'envisage jamais la possibilité d'emménager à Paris avec elle, même à titre d'essai , ce n'est qu'à 200 bornes de Roubaix?"



Pour des raisons très terre à terre. Si je ne dis pas de bêtises, Esther est mineure et même si ce n'est pas le cas, elle est dépendante financièrement de ses parents. Donc vivre à Paris avec Paul qui trime déjà en dormant à gauche et à droite c'est du pur suicide.


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MessagePosté: 19 Juin 2015, 00:37 
Lyon c'est pas une ville du Midi, elle me rappelle plus Besançon ou Dijon que Toulon, Toulouse ou Montpellier.
(Et il reste 7-8 ans avec elle tout en disant après deux ans qu'elle "s'étiole", jusqu'à la fin de sa thèse, et je crois que la majorité sexuelle est à 16 ans, d'autre part le film commence quand elle est en terminale et doublante, et que lui revient de la fac, ils ont sans doute le même âge). Et surtout après la rupture elle monte (descend en fait) à Paris seule (pour être honnête le scénario est conscient de cette ambiguïté et en joue, mais c'est étonnant qu'ils ne semblent ne jamais en avoir parlé, même s'il y a une scène où il dit qu'il n'est pas fait pour se marier et avoir des enfants - c'est d'ailleurs elle qui le dit pas lui qui acquiesce juste). En plus sa mère a l'air de bien accepter la relation. C'est un peu mal branlé comme scénario, comme si Anna Karina attendait ses 98 ans pour se jetter sous le train (ce qui serait peut-être une bonne idée de roman).

En plus le passage avec la camarade de fac nymphomane est ridicule, Desplechin a un problème avec les personnages féminins, tous unidimensionnels (même Esther Kahn). Même la mère n'est pas développée et rien n'opère le passage du deuil pesant vers le souvenir.


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MessagePosté: 19 Juin 2015, 01:07 
C'est bien simple, je crois que Christophe Honoré est moins superficiel.


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MessagePosté: 19 Juin 2015, 01:26 
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Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
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Gontrand a écrit:
Lyon c'est pas une ville du Midi, elle me rappelle plus Besançon ou Dijon que Toulon, Toulouse ou Montpellier.


Bon j'ai vécu 20 ans à Lyon, puis Belfort ( on va dire que c'est pareil à Besançon) et Toulouse. Tu peux pas faire de comparaison mais sérieusement le rapprochement avec l'est de la France abandonne t'imagines pas à quel point c'est couillu. Question mentalité et ambiance, c'est à des années-lumières.

Gontrand a écrit:
En plus sa mère a l'air de bien accepter la relation. C'est un peu mal branlé comme scénario, comme si Anna Karina attendait ses 98 ans pour se jetter sous le train (ce qui serait peut-être une bonne idée de roman).


Ben moi je comprends bien cette problématique qui peut être d'un ordre financier car je l'ai vécu. Il faut juste se dire qu'Esther est dépendante financièrement de ses parents et vivre à Paris avec Paul qui vit comme un clochard c'est juste pas possible. Donc moi ça me parait très plausible. Je préfère cette vision aux comédies françaises bobos où les mecs vivent dans des 60 m2 dans le marais sans qu'on ait idée de leurs revenus.

Et Christophe Honoré n'est pas superficiel mais bon on va s'arrêter là car même si c'est deux cinéastes que certains aiment bien détester, c'est tellement différent...


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