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MessagePosté: 18 Mai 2015, 19:55 
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L'une des plus belles séances de cinéma de ma vie. Un film lumineux, sublime.
J'ai Leo en DVD si tu veux (mais moi-même j'aime pas trop).

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)


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MessagePosté: 18 Mai 2015, 20:41 
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Castorp a écrit:
Oui, bien sûr.
Tout le film est construit autour de cette humiliation, cet écrasement du personnage, que l'on punit parce qu'on nous a bien montré qu'il le mérite : le cinéaste ne lui laisse aucun espace, il ne filme que le jugement et la punition.

Scène immonde.

Quand bien même tout cela serait le but du cinéaste, en quoi est-ce un problème? C'est mal de punir/juger un personnage?

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MessagePosté: 18 Mai 2015, 22:09 
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Mickey Willis a écrit:
Je serai toi je ne chercherai pas à tout prix à rattraper Léo qui m'a moi-même largué alors que je suis très client de Desplechin en temps normal.

"Léo..." est peut-être le film qui touche au plus près à la violence de la filiation qui traverse toute la filmographie de Desplechin.
Aussi le film qui expose le plus les rouages de son écriture, le rapport qu'il entretient entre littératures et cinémas.
Et j'ai le souvenir d'un très grand et touchant Jean-Paul Roussillon...
Pour moi, un des meilleurs films de Desplechin,... qui vaut vraiment le détour.


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MessagePosté: 19 Mai 2015, 07:37 
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Castorp a écrit:
Oui, bien sûr.
Tout le film est construit autour de cette humiliation, cet écrasement du personnage, que l'on punit parce qu'on nous a bien montré qu'il le mérite : le cinéaste ne lui laisse aucun espace, il ne filme que le jugement et la punition.

Scène immonde.

Bizarre, je l'ai jamais senti comme ça. J'ai l'impression que le film traite des personnages comme des divinités, qu'il fait en sorte qu'il leur arrive de grandes choses, que quand c'est horrible c'est vraiment horrible, quand c'est joyeux c'est euphorique. Cette lettre a quelque chose de monstrueux, d'impossible, qui la rend presque fantastique : je vois moins le personnages ratatiné qu'exposé à l'intimité la plus crue de son père, à quelque chose qu'on ne doit pas voir. Subir une haine pareille, où se mêle évidemment un amour disproportionné, ce n'est pas s'écraser devant un simple mépris, c'est se confronter à quelque chose de trop grand pour la compréhension.

Enfin bref, je l'ai pas ressenti comme ça du tout.


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MessagePosté: 19 Mai 2015, 08:41 
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Sir Flashball
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Film Freak a écrit:
Quand bien même tout cela serait le but du cinéaste, en quoi est-ce un problème? C'est mal de punir/juger un personnage?


Parce qu'ici, le réalisateur abuse de son pouvoir ; tout le cadre, toute la grammaire cinématographique sont à charge, le personnage n'a aucune échappatoire et le réalisateur le sait. C'est comme un géant qui s'amuse à écraser une fourmi. Il n'y a plus aucun dialogue entre le personnage et son créateur, on est dans la boucherie pure et simple : cette scène de Rois et Reine, c'est la même grammaire que le torture porn.

A comparer avec la scène du viol de Il était une fois en Amérique, où Leone juge sans ambiguité le personnage de De Niro : il fait ça avec classe, d'abord hors cadre (le chauffeur de taxi arrête la voiture), puis dans le champ (le chauffeur de Taxi refuse l'argent de De Niro).
Rien à voir avec la karcher de Desplechin.

Tom a écrit:
Bizarre, je l'ai jamais senti comme ça. J'ai l'impression que le film traite des personnages comme des divinités, qu'il fait en sorte qu'il leur arrive de grandes choses, que quand c'est horrible c'est vraiment horrible, quand c'est joyeux c'est euphorique. Cette lettre a quelque chose de monstrueux, d'impossible, qui la rend presque fantastique : je vois moins le personnages ratatiné qu'exposé à l'intimité la plus crue de son père, à quelque chose qu'on ne doit pas voir. Subir une haine pareille, où se mêle évidemment un amour disproportionné, ce n'est pas s'écraser devant un simple mépris, c'est se confronter à quelque chose de trop grand pour la compréhension.


La lettre n'est pas le problème pour moi (c'est même plutôt une bonne idée, scénaristiquement parlant). Le problème, c'est la manière dont Desplechin en filme la réception, en mettant de son côté toute la grammaire cinématographique pour procéder à la mise à mort du personnage de Devos : cinéaste démiurge qui fait un sort à sa création, avec une violence qui me paraît obscène. Il faudrait que je revoie la scène pour détailler, mais je n'en ai aucune envie, tant le procédé m'avait dégoûté à l'époque.

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MessagePosté: 19 Mai 2015, 12:45 
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Sir Flashball
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Freak a écrit:
si ce n'est qu'il y réglait apparemment ses comptes avec Marianne Denicourt mais les subtilités de cet aspect autobio m'ont échappé


Ah tiens, j'avais raté ce passage de ton texte, et je savais pas.
Ca explique mieux le pourquoi de la scène de la lettre, et le pourquoi du broyage complet du personnage.

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MessagePosté: 19 Mai 2015, 23:21 
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De ce que j'avais lu de l'affaire, les rapport entre le perso de Devos et son histoire avec Denicourt sont en effet assez tendax (notamment le final, qui est une lettre qu'il aurait lui-même envoyé au fils de Denicourt, si je me souviens bien). Là, si vous voulez détester, vous pouvez, vous avez une raisons en or :mrgreen:


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MessagePosté: 19 Mai 2015, 23:25 
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Sir Flashball
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Tom a écrit:
De ce que j'avais lu de l'affaire, les rapport entre le perso de Devos et son histoire avec Denicourt sont en effet assez tendax (notamment le final, qui est une lettre qu'il aurait lui-même envoyé au fils de Denicourt, si je me souviens bien). Là, si vous voulez détester, vous pouvez, vous avez une raisons en or :mrgreen:


Ben j'ignorais, mais franchement, cette scène, elle sent la haine. Moi, je me la suis prise en pleine gueule il y a 10 ans, et je me suis dit que Desplechin pouvait bien aller pourrir en enfer as far as I'm concerned.

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MessagePosté: 19 Mai 2015, 23:34 
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Moi je trouve ça très fort, parce qu'osé et sincère. Et j'ai jamais eu le sentiment d'une véritable condamnation de l'héroïne, et ce même dans ses choix les plus ouvertement caractérisés comme "condamnables" (genre le fait qu'elle se maque avec un mec riche qu'elle n'aime pas).

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MessagePosté: 19 Mai 2015, 23:40 
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Film Freak a écrit:
Moi je trouve ça très fort, parce qu'osé et sincère.


Peut-être. Mais c'est un procédé tellement facile, pour un réalisateur, que de détruire un personnage... Il a toutes les armes en main, il en fait ce qu'il veut. Et ça, Desplechin le sait très bien.

Film Freak a écrit:
Et j'ai jamais eu le sentiment d'une véritable condamnation de l'héroïne, et ce même dans ses choix les plus ouvertement caractérisés comme "condamnables" (genre le fait qu'elle se maque avec un mec riche qu'elle n'aime pas).


Justement, c'est là que le film est pervers : on ne sent ce mépris et cette condamnation qu'à la toute fin, où l'héroïne est complètement privée de liberté dans le cadre, elle se ratatine, au point qu'il n'en reste plus rien. C'est une sentence sans appel, qu'on ne voit pas venir, comme si Desplechin en avait marre de son jouet.

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MessagePosté: 19 Mai 2015, 23:43 
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Castorp a écrit:
Film Freak a écrit:
Moi je trouve ça très fort, parce qu'osé et sincère.


Peut-être. Mais c'est un procédé tellement facile, pour un réalisateur, que de détruire un personnage…


Euh…non. Ca relève du même niveau que dire de faire pleurer ou faire rire au cinéma c'est facile.


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MessagePosté: 19 Mai 2015, 23:46 
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Abyssin a écrit:

Euh…non. Ca relève du même niveau que dire de faire pleurer ou faire rire au cinéma c'est facile.


Non. Faire pleurer ou rire, c'est agir sur le spectateur.
Torturer un personnage à coup de grammaire cinématographique, c'est beaucoup plus facile.

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MessagePosté: 19 Mai 2015, 23:50 
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Je jouais avec les mots (Jerzy dirait que tu as fais un sophisme), j'ai des vagues souvenirs du film que je trouve brillant mais je ne me souviens pas du tout d'avoir eu cette impression et je penchais plus du côté de FF.
Et c'est quoi torturer un personnage à coup de grammaire cinématographique concrètement?


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MessagePosté: 19 Mai 2015, 23:52 
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Abyssin a écrit:
Et c'est quoi torturer un personnage à coup de grammaire cinématographique concrètement?


Je sais pas, tu as l'embarras du choix.
Voix-off écrasante, rétrécissement du cadre, changement de focale, musique oppressante, choix de l'angle de vue, etc.

Tu en fais ce que tu veux de ton personnage, tu peux même lui arracher les viscères si ça t'amuse.

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MessagePosté: 20 Mai 2015, 00:04 
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Castorp a écrit:
Film Freak a écrit:
Moi je trouve ça très fort, parce qu'osé et sincère.


Peut-être. Mais c'est un procédé tellement facile, pour un réalisateur, que de détruire un personnage...

Reste à voir comment et pourquoi.

Citation:
Justement, c'est là que le film est pervers : on ne sent ce mépris et cette condamnation qu'à la toute fin, où l'héroïne est complètement privée de liberté dans le cadre, elle se ratatine, au point qu'il n'en reste plus rien. C'est une sentence sans appel, qu'on ne voit pas venir, comme si Desplechin en avait marre de son jouet.

Je l'ai mais alors absolument pas perçu comme ça.

J'ai vraiment pas l'impression de voir dans ta description le regard que porte Desplechin sur le perso.

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