Forum de FilmDeCulte

Mathias Vogler rentre en France après un long exil. La mentore de sa jeunesse, Elena, souhaite qu’il donne une série de concerts au piano à ses côtés à l’Auditorium de Lyon. Mais dès son retour, une rencontre avec un enfant qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau, son double, plonge Mathias dans une frénésie qui menace de le faire sombrer, et le mènera à Claude : son amour de jeunesse.

C'est quand même un peu le film d'un malade mental.

Je vois régulièrement des vannes surgir dans ma TL sur le précédent Desplechin, Frère et sœur, et moi-même, bien que fasciné par les tournures du scénario, j'avais trouvé que certaines relations entre les personnages tenaient quasiment de la science-fiction pour moi tant elles m'étaient étrangères et j'ai retrouvé de ces deux ressentis ici.

Je ne savais rien du film et pendant une bonne partie, je n'étais pas sûr d'en savoir plus alors que j'étais devant, le récit apparaissant aussi torturé que ses protagonistes aux réactions parfois extra-terrestres, semblant flirter limite avec le fantastique pour toute cette histoire d'enfant sosie avant que la vérité ne s'avère beaucoup plus simple tout en confinant une fois de plus à des figures de tragédie grecque.

La violence de la mécanique de l'écriture est clairement délibérée, avec ces incidents arbitraires et impitoyables, qu'il s'agisse de rencontres hasardeuses ou de morts tout aussi prédestinées mais il est difficile de ne pas voir les coutures exacerbées du script, surtout quand elles donnent presque l'impression de voir un cadavre qui n'a plus rien d'exquis, son bras étant cousu à sa cuisse.

Disons, pour être plus clair, que le film semble se contorsionner péniblement pour accoucher du parcours erratique de son héros, charriant plusieurs incarnations de passé à laisser derrière soi pour aller de l'avant, et si le film a le mérite de ne jamais choisir la facilité, jusque dans sa conclusion, il est tout de même difficile, voire impossible, de ressentir un peu d'émotion face à cette histoire pourtant chargée en dramaturgie, à base de deuil, d'infidélité et de paternité.

Mais même malgré tout ça, malgré la direction d'acteurs toujours aussi empruntée qui n'aide pas à s'identifier à ces bourgeois, il m'a fallu du temps avant que je ne le trouve long, sans doute parce qu'une certaine sensibilité demeure dans cette mise en scène qui affleure ce qu'elle filme et me maintient toutefois un temps intrigué, même si c'est pour regarder des spécimens étranges à travers une vitre dans un zoo.

Le Desplechin d'avant, romanesque et drôle, me manque.

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Oui comme tu dis y a un ressort cassé, plus rien de drôle, même les tentatives de légèreté comme avec le personnage de Girardot sont poussives. Les scènes entre les deux acteurs principaux, aucun courant ne passe, c'est sans vie, figé.

Je ne peux pas dire que c'est une déception, parce que franchement Desplechin ça fait quelques temps qu'il déçoit.

(et tiens j'ai fait une vidéo dessus, tout seul donc nouveau format, j'en suis pas trop satisfait surtout que je n'aie pas trop fait attention entre la concordance des images et de mon propos, mais je cherche une nouvelle voie avec des scripts écrits à l'avance, quand il n'est pas possible d'accueillir un interlocuteur pour une conversation

https://youtu.be/fMgyHLjG1gg?si=uShTwf8YTUpuvrMP

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