Forum de FilmDeCulte

Qu’est-ce que c’est, aller au cinéma ? Pourquoi y allons-nous depuis plus de 100 ans ? Je voulais célébrer les salles de cinéma, leurs magies. Aussi, j’ai suivi le chemin du jeune Paul Dédalus, comme le roman d’apprentissage d’un spectateur. Nous avons mêlé souvenirs, fiction, enquêtes… Un torrent d’images qui nous emporte.

Quand le projet fut annoncé, je croyais que Desplechin préparait son The Fabelmans, et s'il y a un peu de ça lors des séquences mettant (avec un soin particulier dans la photo) en scène le sempiternel alter ego du cinéaste Paul Dédalus, je ne savais pas qu'il s'agissait en réalité d'un indescriptible projet hybride, quelque part entre pur documentaire et fiction autobiographique mais également docufiction (un peu gênant) pour d'autres passages donnant la parole à des acteurs jouant des étudiants s'adressant à des profs de ciné jouant des profs de ciné pour parler de Stanley Cavell.

Après, derrière cet amoncèlement bordélique, il y a un axe véritable, qui ne ressort pas du tout du synopsis vague et large. Le titre est plus évocateur, le cinéaste ne signant pas une bête Lettre d'Amour au CinémaTM mais plutôt une ode au fait de regarder le cinéma, une réflexion sur ce que le spectateur projette.

Cela étant dit, la démonstration n'est pas des plus convaincante, non seulement parce que le film se disperse (avec des reconstitutions parfois hors-sujet comme lorsqu'il évoque avoir pécho la copine d'une meuf qu'il voyait après une séance avec les deux de Peggy Sue s'est mariée) mais aussi parce qu'il paraît par conséquent parfois superficiel sur les différents thèmes évoqués (le film se divise en chapitres allant de l'invention de la photographie à l'effet que Shoah a eu sur lui).

Maintenant, la démarche transpire la sincérité indéniable et quelques belles observations émergent de ce qui s'apparente à une version filmée de bouts de pensée de l'auteur au sujet de sa passion.

_________________