Vieux-Gontrand a écrit:
Une des limites aussi c'est que Netanhayou pouvait justifier auprès de son opinon le fait qu'une politique d'extrême-droite était justifiable tant qu'elle n'amenait pas la guerre, et était efficace au plan sécuritaire, ce qui n'est pas le cas.
Ça me semble plus compliqué que cela, et ça reste à voir. C'est une figure à la Trump, qui aurait favorisé (je mets le conditionnel mais ce serait un secret de polichinelle) la main-mise du Hamas sur Gaza, au détriment du Fatah, pour consolider l'impasse d'une résolution politique du conflit, et qui est depuis un moment sous menace de peines judiciaires, auxquelles il échappe jusqu'à présent en s'accrochant au pouvoir (via le bricolage d'une coalition d'extrême-droite récemment). Aujourd'hui, même la gauche israëlienne est mue par un sentiment, compréhensible, d'union nationale en dépit des griefs qu'elle peut avoir. Wait and see donc...
Pas le sentiment que ça va interrompre le processus de normalisation des relations des pays arabes alentours ou lointains (par exemple que le Maroc et l'Algérie vont se jeter dans les bras l'un de l'autre au nom de la cause palestienne, ou que la guerre entre les Houthis et Saoudiens va s'arrêter ) ; ça met en lumière une curieuse dichotomie entre la politique pragmatique, voire machiavéllienne menée par les élites des pays arabes, et la manière dont certains de leurs ressortissants s'emparent du sujet pour en faire un motif assez mal défini de revendication politique (Egypte qui bloque l'arrivée de réfugiés par exemple).
Müller a écrit:
Je pense que tu m'as mal compris.
Je suis très au clair sur la différence entre attaque terroriste et riposte militaire. Je ne suis pas au clair, contrairement à beaucoup de journalistes et d'hommes politiques, concernant en quoi il est pire, plus monstrueux, plus répréhensible, pour les victimes de mourir lors d'une attaque terroriste que de mourir lors d'un assaut militaire. J'entends ça depuis un moment des bouches de représentants du peuple de tous bords politiques, et de celles des journalistes omniprésents et garants des "termes du débat". A priori je suis pas d'accord, donc je suis curieux de voir comment ça peut être défendu, avec quel genre d'arguments.
Sauf que tu n'as pas été très clair en mentionnant Caron dans ton premier message et en disant que les journalistes en faisaient une question d'intention, et en disant que ce n'était pas une question d'intention dans ta réponse
Pour le débat philosophique que tu proposes, il relève à mon avis de l'argutie spécieuse qu'on pourrait développer à l'infini : pourquoi la mort d'un enfant est-elle pire que celle d'une femme ou d'un adulte tout aussi innocent ? Y a-t-il un âge pour se faire bombarder, etc ? En l'absence d'éléments concrets, sur la façon dont la population serait utilisée comme bouclier humain, les terroristes parqués ou non dans des hôpitaux, la possibilité de fuir ou non offerte aux civils, difficile de juger, même s'il est évident que la situation est dégueulasse et qu'Israël n'a pas non plus les mains propres (ce qui nous fait une belle jambe).
Aparté sur Erdogan, cette fripouille qui se fait réélire quelques mois après un tremblement de terre qui a fait près de 50 000 morts, bilan humain dans lequel sa gestion corrompue a une énorme part de responsabilité. Pendant ce temps-là l'opposition faisait une campagne raciste, anti-migrants...