Forum de FilmDeCulte

Je suis assez d'accord avec toi Janet, malgré des grosses qualités pour me faire plaisir - le rythme contemplatif, le caractère biblique de l'histoire, la zik bien sûr - je trouve, un peu comme pour la Route d'ailleurs que Hillcoat filme beaucoup d'intention et scénario écrit en passage obligatoire. C'est maitrisé mais ça manque de respiration, chaque scène fait sens.

4/6

C'est toujours difficile de pouvoir bondir d'un titre pour faire une critique, mais là ça fonctionne donc je me lance.
Des propositions cinématographiques, le film en recèle, et pas que des mauvaises : de la violence bien malsaine et de la cruauté humaine bien dégueulasse pour un concentré de misanthropie à caractère historiquo-universel bien dépressif ; un montage qui déconstruit les mouvements, charcute et créé un chaos (plus ou moins pertinent) dans le temps et l'espace et quelques autres bonnes idées de mise en scène comme les gros plans flous ; un casting assez impeccable du côté des affreux sales et méchants, tandis que les jeux de Winstone et Emily Watson (toujours aussi canon) m'ont laissé perplexe.
Bref, une tambouille qui aurait été ma came si toutefois Hillcoat ne se paumait pas en route (ohoh) avec et son histoire et ses personnages.
On a affaire à une sorte de huis-clos délocalisé en fonction de l'action (prison, maison, "camp" de la famille, la partie John Hurt) qui se voit marginalisé le temps de prises de vue au soleil couchant assez gerryesques. Dichotomie assez simple qui reflète bien l'ensemble du film, qui n'a en fait pas grand chose de plus à raconter et, donc, se répète inlassablement au fil des séquences, sans apporter quoi que ce soit de plus aux caractères des personnages ainsi qu'à la trame générale - de la relation entre white et black aux fondations d'une justice de saloon. Je me suis ainsi bien perdu dans les contemplations (rapides d'ailleurs, le film étant en fait monté assez nerveusement) sans toutefois ressentir la désorientation d'un western d'Hellman et j'ai été choqué par la violence, sans toutefois cerner un quelconque second degré à la Peckinpah.
En somme je trouve le film - pas du tout mauvais, y'a cette trajectoire fataliste et irréfutable des personnages souvent assez juste, sauf à la fin, qui suffit à en faire un film intéressant - assez vain et encore trop engoncé dans son écriture, dans ce qu'il cherche à dire. Les séquences du couple sont toutes assez ratées, notamment la scène du bain, démonstrative et bien trop larmoyante. Alors qu'il a le talent nécessaire et les cartes en main, Hillcoat ne me semble pas aller jusqu'au bout de ses idées, il m'aurait fallu plus d'expérimentations, plus de violence propre à elle-même et pas de montage alterné sur des coups de fouet trop facilement tire-larmes. Et on voit, on sait qu'il cherche à faire un film d'ambiance, un truc différent avec des personnages mystiques ou de faciès.
Bref, je tenterai La route parce que le gars à du talent (aller chercher Pearce en est une preuve évidente) et puis peut-être qu'une deuxième vision gommera les déceptions.

3,5/6

Un beau film sur la famille, celle qu'on n'a pas choisi et celle qu'on n'aura jamais, que je trouve seulement un peu plombé par l'absence totale d'humour et de second degré, par quelques longueurs au milieu (j'aurais bien troqué les deux passages avec le personnage du vieux chasseur de primes contre quelques explications sur les personnages principaux) et par un style graphique qui hésite encore, on a parfois l'impression de lire un premier roman dont l'écriture chercher à se fixer sans y parvenir totalement.
Sinon le casting est très bon, j'ai eu un peu de mal à voir un fils du Gondor en méchant attorney mais c'est mon problème à moi, et oui Emily Watson on n'est jamais sûr qu'elle est à sa place mais c'est vrai pour tous ses films, je crois que c'est elle qui n'est pas à sa place parmi nous, y'a des gens comme ça.
4/6

Bof. Ça fait très très factice je trouve. Le jeu des acteurs en mode "le moins d'expressions possible pour se la péter sensible et intimiste", yen a gros. La meuf est insupportable. Hurt surjoue, est improbable et sert à rien. Pearce a un personnage qu'on n'arrive pas à cerner dans ses nombreux changements de position.

Après, c'est très bien filmé, assez dynamique dans le montage, mais je trouve le scénar vraiment zarbi. Je sais pas, le film rentre direct dans le vif du sujet avec le deal avec le gars qui donne la mission à l'autre pequenot, sauf qu'ensuite on suit plus le 1er que le second. Pourquoi pas. Sauf quand on doit se farcir des scènes moisies comme celle de la baignoire.

2/6