Forum de FilmDeCulte

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Y a quand même un truc avec Hazanavicius, on s'en rend compte avec ce film, c'est que c'est vraiment un réal dont tout le génie est dans le détail. Ce qu'on retient d'OSS 117, c'est d'abord des trucs aussi infinitésimaux que la diction des acteurs qui imite les films doublés, c'est dire... Dans ce travail miniature il fait des merveilles, mais par contre il ne sait pas faire des scènes (c'est peut-être aussi pour ça que Le grand détournement fonctionnait, car tout s'y enchaîne sans véritable "scène"). Il gère comme un roi le micro-rythme (riche et intuitif), mais il est incapable de gérer le rythme "normal" général (réfléchi et laborieux), il y a une articulation entre les deux qui n'existe pas. Les meilleures répliques des OSS sont toujours perdues dans une scène qui se cale mal autour d'elles, comme flottant dans un costume pas fabriqué sur mesure : ça donne l'impression que chaque idée est entourée de vide, comme s'il fallait la surligner, la désigner, alors que le problème à la base est je pense simplement rythmique. Du coup la vision des films est bizarre, car on a le double sentiment contradictoire d'une ultra-précision et d'une sorte d'indécision molle. The Artist est peut-être son premier film où il réussit mieux ça, où il travaille cet agencement (peut-être aussi parce que l'absence de dialogue rend ce problème moins voyant), mais ça se ressent encore régulièrement dans la continuité.

Pas trop d'accord, d'autant que bien évidemment les choses remarquables dans OSS sont les répliques ou des éléments comiques, c'est une comédie.

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CroqAnimement votre

Je dis pas, mais la manière de les amener m'a toujours semblé assez gauche, surtout dans les deux OSS.

+1

Complètement d'accord avec Tom. Malgré le plaisir que m'avait procuré le premier OSS en salle, j'étais sorti avec cette même impression qu'au niveau de la construction du film, il n'y avait pas de grand moment, de grande scène (comme on peut en trouver dans un Blake Edwards par exemple) avec une montée graduelle du comique... mais à la place, une espèce de pointillisme de la blague qui fait que je ricane constamment mais sans jamais rentrer pleinement dans une séquence.

Oui enfin ce que vous pointez du doigt est une des grandes carences de la comédie en général, qui est de parvenir à faire exister un film autour de ses gags/blagues. Effectivement des mecs comme Blake Edwards, Billy Wilder y parvenaient sans problèmes mais je trouve pas que ce soit plus le cas dans les OSS que dans d'autres comédies récentes où l'on a souvent cette impression d'empilement de scènes et de dialogues.

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CroqAnimement votre

Mais perso (je sais pas pour Gounou et Baptiste), je pense à un problème vraiment rythmique : je reproche pas aux films d'être une simple suite de gags (je pense d'ailleurs pas que les OSS se résument à ça), mais de les agencer maladroitement.

Oui certes mais là où je ne te suis pas vraiment c'est d'en faire une constante chez Hazanvicius. Autant je peux trouver le deuxième OSS mal rythmé (notamment une nette cassure première/deuxième partie) autant j'ai pas eu ce problème avec The Artist.

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CroqAnimement votre

Ah Ok. Bah comme je disais je trouve que justement ça va plutôt mieux cette fois-ci, j'espère qu'il va continuer à bosser ça.

Non, moi je suis assez d'accord, je les trouve tous mal rythmés ces films (et pas assez riches en idées/gags, surtout le premier OSS et The Artist).

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Sauf que The Artist, que j'aime bien, n'est pas une comédie "pure", le film fonctionne dans un autre registre.

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There is no such thing in life as normal

Ca reste mal rythmé.

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Je tiens bon, je ne l'ai toujours pas vu.

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Enfin découvert ce film.
Je suis toujours sensible aux films qui nous parle de l'histoire, ou d'une page de l'histoire du cinéma et d'Hollywood. Et j'aime toujours les exercices de style consistant à essayer d'adapter le style de l'époque qu'on essaie de retranscrire à l'image.
Ce film a donc forcément fonctionner sur moi. J'ai pris beaucoup de plaisir à le découvrir et à suivre l'histoire de cet acteur de cinéma muet confronté à des changements radicaux au sein de son univers (qui sait ? on pourra peut-être faire le même genre de film dans quelques années avec des artistes confrontés à l'arrivée de l'IA, je rigole bien sur).
En tout cas, j'ai passé un bon moment devant ce film. Je sais d'avance que c'est un film que je serais amené à revoir.