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MessagePosté: 27 Sep 2017, 16:03 
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Non mais la manière de le dire c'était un peu en mode vanne chantage du style, "vous l'aurez que si vous y allez".

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MessagePosté: 27 Sep 2017, 16:05 
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Art Core a écrit:
Non mais la manière de le dire c'était un peu en mode vanne chantage du style, "vous l'aurez que si vous y allez".
Oui, en mode blague. La réalité de l'industrie serait plutôt le contraire: si LE REDOUTABLE cartonne, Hazanavicius peut se dispenser d'un OSS 3 ; si LE REDOUTABLE se plante, il n'aura d'autre choix que de se relancer avec un OSS.

(je sais que c'est plus complexe que ça, mais bon)

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MessagePosté: 27 Sep 2017, 16:08 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Art Core a écrit:
Non mais la manière de le dire c'était un peu en mode vanne chantage du style, "vous l'aurez que si vous y allez".
Oui, en mode blague. La réalité de l'industrie serait plutôt le contraire: si LE REDOUTABLE cartonne, Hazanavicius peut se dispenser d'un OSS 3 ; si LE REDOUTABLE se plante, il n'aura d'autre choix que de se relancer avec un OSS.

(je sais que c'est plus complexe que ça, mais bon)

Oui j'ai failli souligner le paradoxe mais en même temps, les OSS ne sont des méga cartons et coûtent cher, non? Il avait pas eu du mal à monter le 2?

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MessagePosté: 27 Sep 2017, 16:15 
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Film Freak a écrit:
Oui j'ai failli souligner le paradoxe mais en même temps, les OSS ne sont des méga cartons et coûtent cher, non? Il avait pas eu du mal à monter le 2?
Je sais pas, mais dans l'interview SoFilm il raconte qu'après l'échec de THE SEARCH, tout le monde lui disait de refaire un OSS.

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MessagePosté: 27 Sep 2017, 16:36 
Art Core a écrit:
Je m'attendais pas à adorer mais de là à quasiment détester... Pourtant c'est ce qui s'est passé. Je trouve ce film incroyablement malhonnête et de mauvaise foi. Hazanavicius veut se payer Godard, soit. Le projet du film semble réduit à ça, nous montrer le ridicule de Godard, ses envies révolutionnaires de petit bourgeois, sa misogynie latente, sa jalousie pathétique, sa sinistrose permanente (mec le moins fun du monde) etc... Sauf que terminer le film sur un constat d'échec aussi patent où Godard réalise que ses idéaux sont incompatibles avec la pratique du cinéma c'est quand même d'une mauvais foi assez hallucinante. Car s'il y a bien un réalisateur qu'on ne peut pas attaquer sur la force de ses convictions et sa liberté absolue c'est bien Godard. C'est vraiment le pire exemple qu'il aurait pu prendre pour faire sa petite démonstration scolaire facile. Du coup j'ai bien du mal à m'accrocher à quoi que ce soit quand tout ce que je vois c'est la médiocrité du regard de Hazanavicius, qui a construit son film dans un pur mouvement négatif, pour tenter de réduire ce qu'est Godard à quelques convictions ridicules (cette scène où ils créent le groupe Dziga Vertov, réduit à une blague).

Je pensais par ailleurs que le film serait une espèce d'instantanée de la Nouvelle-Vague mais assez incompréhensiblement ce n'est pas du tout le cas. Étrange absence de tous les comparses de JLG, où sont Truffaut, Chabrol et les autres ? La seule scène où ils sont ensemble on les entend à la radio (annulation de Cannes 68). Etonnante aussi l'absence de Léaud (surtout que le film ouvre avec La chinoise). Pour le reste Hazanavicius fait du Godard, enjolive sa sinistre comédie d'hommages visuelles chatoyants et littéraux à la pertinence toute relative et à la puérilité totale. Louis Garrel est parfait dans son rôle, rien à dire, Stacy Martin est très jolie mais en plus d'être une actrice médiocre hérite d'un rôle affreusement ingrat de jeune ingénue qui s'emmerde et qui n'a aucune personnalité.

Je mentirais si disais que je m'étais pas amusé à quelques reprises dont lors de sans aucune doute la meilleure scène du film, celle du retour en bagnole depuis Cannes assez savoureuse. Mais que ce soit cette construction en petits sketchs, ces petites digressions méta (le moment à poil, naze) et surtout ce regard médiocre d'un cinéaste qui veut parler de lui en parlant de quelqu'un d'autre ça m'a pas intéressé une minute. Hazanavicius confirme son petit cinéma de gamin qui aime jouer avec les images de cinéma sans véritablement les intégrer dans un système esthétique ou dramatique.

1-2/6


Je ne crois pas qu'il veuille se payer Godard, il y a une affection pour lui et du respect pour son oeuvre (même si on sent qu'il formule en terme de pervers manipulateur et d'emprise des choses qui à l'époque se formulaient plutôt par la psychanalyse en terme de structure et de désir, mais j'ai l'impression que cela vient plutôt de l'angle de Wiazemski). Ce qui m'a gêné c'est plutôt, que tout en reprochant à Godard d'être devenu un plastcien plutôt qu'un cinéaste, il fait en même temps de son œuvre pré la Chinoise une pièce de musée. A la limite pourquoi pas, cela pourrait transmettre quelque-chose de son cinéma à un public plus jeune. Mais c'est quand-même une idée très normative et prescriptrice du cinéma. Je ne crois pas que Godard se soit trahi. Il y a une continuité entre France Tour-Detour ou Prenom Carmen et un de ses premiers films comme les Carabiniers, où l'homme (les personnages) *n'arrive pas à être à la hauteur de l'image qui le représente, et a plus d'épaisseur historique que lui (mais le film assume cette faiblesse et a quand-même lieu) . Il présente un approfondissement comme un reniement et confirme une sorte de vulgate (déjà dans les années 1970 Manchette joue les Situationnistes contre Godard).
Et puis bon, c'est pas comme si l'œuvre de Debord est hyper accessible non plus.


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MessagePosté: 27 Sep 2017, 17:01 
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Pour moi tout le film s'incarne quand même dans cette dernière scène où Godard le cinéaste est dans un échec total. Il a voulu révolutionner la manière de faire du cinéma et il se retrouve à abdiquer face à la démocratie qu'il a voulu instaurer rendant dès lors caduque tout ce qui précède. J'y vois une espèce de pied de nez ironique et c'est là où pour moi Hazanavicius ne peut pas être totalement honnête parce qu'encore une fois s'il y a bien un réalisateur inattaquable sur ses convictions face à son cinéma c'est bien Godard.

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MessagePosté: 27 Sep 2017, 18:01 
Mmm. Je ne pense pas que la dernière scène soit une attaque. C'est le tournage d'"Un Film comme les Autres" je crois (cet espèce de terrain vague, ni forêt ni campagne ni ville où les gens dont assis et discutent de la violence révolutionnaire dans une atmosphère de pique-nique raté à cause des embrouilles amoureuses des participants) , qui n'est pas super optimiste sur les suites de Mai 68 et est vraiment comme MH le décrit (le maoisme devient un mouvement intellectuel et perd les ouvriers). Le contenu du film n'est d'ailleurs guère différent de cette scène de tournage (et même pire encore) : une discussion de deux plombes entre Godard, deux étudiants un mao et une Leniniste puis un ouvrier de l'âge des étudiants, de Boulogne-Billancourt, sur ce qu'il faudrait tourner pour que la Révolution soit présente à la fois dans l'image et sa production). Et un autre film a lieu : avec un gros macho maoiste qui attaque finalement une étudiante Leniniste super bourge, façon commissaire du peuple mais sans doute pour se la taper au fond, en mode "les Bronzés à Kronstadt", l'ouvrier qui ne sert plus qu'à porter la chandelle à un plan drague miteux dont il fournit le prétexte, et Godard qui convoque des figurants pour jouer au CRS raflant les ouvriers, et s'aperçoit catastrophé que ça n'a plus de sens de filmer la scène vu le jeu à la con des deux étudiants). A la limite Godard filme cela honnêtement et essaye d'y croire tout en filmant les point aveugles du moment, et en podant de temps en temps deux questions mi sérieuses mi blague à l'ouvrier pour lui faire comprendre su'il se sent aussi blessé par le cirque du gars et de la meuf que lui. Pour moi c'est une des meilleures scènes du film en fait.


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MessagePosté: 04 Oct 2017, 20:48 
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Le projet ne me disait rien, les extraits me faisaient craindre le pire mais bizarrement, certains avis attisaient ma curiosité et il faut reconnaître que c'est une vraie démarche personnelle et atypique donc j'avais pas envie de détester le film.

Mais j'ai détesté le film.

Enfin, détesté est un mot un peu fort même si j'étais régulièrement très embarrassé par le niveau de l'humour en mode "le méta pour les nuls" genre Garrel en Godard qui fait une tirade sur "les acteurs sont des cons" car ils font tout ce qu'on leur dit de faire et qui regarde alors la caméra pour dire "ils sont tellement cons qu'ils diraient que les acteurs sont des cons si on leur disait de le dire". LOLILOL.
Y a régulièrement ce genre de ressort comique, comme la scène de nu gratuit OÙ LES ACTEURS SONT NUS GRATUITEMENT ET REPROCHENT AUX CINÉASTES D'INCLURE DES SCÈNES DE NUS GRATUITES DANS LEURS FILMS! PAPAPAPAAAAAAAA!!!

C'est un peu l'équivalent de quand tu termines un message en disant "ne dites pas [tel truc]" et qu'un mec répond exprès précisément "tel truc".

Ça se croit malin mais c'est du niveau collège, un peu comme le fait d'appliquer la mise en scène de Godard (en gros quoi) pour un film sur Godard. Déjà que j'aime pas le peu que j'ai vu du vrai, alors en voir une imitation... Le travail de copiste de Hazanavicius demeure cohérent avec son approche pop art post-moderne du cinéma mais, encore plus que pour The Artist, ça ne m'intéresse décidément pas.

Le biopic qui cache un autoportrait est sans doute la seule vraie bonne chose du film, parce qu'un tant soit peu personnelle, mais j'ai vraiment eu l'impression que le film survolait chacun de ses sujets - le cinéma, la politique, le couple - parce que trop occupée à faire ses saynètes à la con et autres running gags "et là, Godard se fait encore casser ses lunettes!".

Non, j'ai pas détesté le film, mais c'était d'un profond ennui.

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