Forum de FilmDeCulte

En 1999, trois adolescents tombent dans une eau toxique et contractent le pouvoir du voyage spatio-temporel. Ils se retrouvent vingt ans après, en gardant leur âme d’adolescent dans leur corps d’adulte. Grâce à ce va-et-vient permanent, sauver le monde est à la portée de leurs mains...

Séduit par le postulat, je me suis laissé tenter par cette séance de L'Étrange Festival et je ne suis pas déçu. Mais loin étais-je de me douter de l'ampleur du délire que ce simple pitch ne saurait contenir. En effet, on est plus proche d'Everything Everywhere All At Once que de Chronicle. Si le résultat est bien plus brouillon que le film des Daniels, j'y ai retrouvé cette même frénésie loufoque qui semble partir dans tous les sens et n'aller nulle part - longtemps, il n'est pas question de "sauver le monde" mais juste de retrouver une meuf et on voyage dans le temps en se faisant éternuer - et qui s'avère finalement au service d'une coming of age story touchante doublée d'un propos gentiment politique (tout le film se déroule sur la planète K, identique à la Terre jusque dans l'existence de Street Fighter II, probablement dans l'unique but de contourner tout problème de censure). En somme, c'est l'histoire de trois jeunes au sortir de l'adolescence qui craignent un avenir nul, séparés les uns des autres et coincés dans des hiérarchies professionnelles merdiques.

J'ai pensé également à Scott Pilgrim, non seulement pour l'intégration de l'animation dans les scènes de combat, qui participent à faire du film un véritable animé live, mais également pour son rythme, ses séquences syncopées, réduites parfois à la substantifique moelle nécessaire pour la compréhension par un public de la génération Tik Tok. On pourrait également citer Stephen Chow pour l'humour et les VFX à la finition balek, compensée par une inventivité et un quota sympathie de réalisateur qui se fait 100% plaisir et nous avec. Il y a une séquence (les vélos) qui m'a provoqué un fou rire comme je n'en avais pas eu depuis longtemps.
Ça aurait gagné à un être un poil plus rigoureux mais c'est suffisamment barré pour composer un spectacle éminemment sympathique pour peu que l'on soit friand de cette énergie foutraque.

Ça repasse samedi.

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Pas besoin de voyage spatio-temporel pour ça, sur la planète Terre.

Le film est intrigant.

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Au fait, c'est sorti mercredi dernier et je suis content de voir que ceux qui tentent sont plutôt séduits.

Voici les salles qui continueront de le diffuser à partir de mercredi :

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Pas très convaincu pour ma part, ça tient 1h mais ensuite ça m'a bien gavé.

Toi t'es vieux.

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Un peu pour ce genre de truc

Il faut avoir gardé son âme d'adolescent.

Et il faut alors accepter le côté foutraque d'un scénario qui serait écrit par un ado.
Les références sont quand même, forcément, fin 90s, c'est le lycée à l'ancienne sans internet mais déjà les jeux vidéos, ça peut jouer pour apprécier.
Je ne suis pas allé chercher l'âge du réalisateur mais on peut imaginer qu'il a recyclé une histoire de complot mondial écrite quand il avait 16 ans.
Et qu'il la réalise avec le recul adulte.

Et s'en dégage alors une certaine poésie que n'ont pas les Scott Pilgrim (que j'aime beaucoup) ou Everything etc. (sympatoche), peut-être à cause d'une trop grande rationalité dans leurs délires.
Ici, foin de cela et le côté très décousu peut laisser de côté (des gens ont quitté la salle) mais pour peu qu'on accepte la générosité du truc, l'attachement aux personnages finit par gagner.

Techniquement, c'est énorme. Ya un morceau de bravoure avec le combat dans la caravane (principale chose qui fait penser à un Tarantino en pleine puberté). Et le côté délirant + l'animation incrustée donnent du relief à des FX limites mais parfaitement dans l'esprit). Je vais me faire une playlist du soundtrack.
Et puis c'est très rigolo. La séquence vélo en effet, jusqu'à la dernière réplique, est parfaite.
Un actioner feel-good.