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MessagePosté: 06 Juil 2012, 20:38 
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Schtroumpf sodomite
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Faudrait que je tente un jour mais je sais VRAIMENT pas quand...

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MessagePosté: 20 Fév 2020, 14:28 
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C'est quand même marrant cette tendance à nationaliser (pour ne pas utiliser le mot essentialiser à la mode) un réalisateur comme dans l'avis qui ouvre le topic - et ça m'arrive de le faire. C'est la vision des films de Béla Tarr qui m'a fait aller en Hongrie d'ailleurs, mais surtout à Budapest évidemment, dont il s'est soigneusement tenu à l'écart. Evidemment la ville n'a pas beaucoup de rapport avec le monde dépeint dans les films de Tarr - à part peut-être dans les bars.
Pour ce qui est de la "hongrité" de Tarr, il faut plutôt la resituer par rapport à la tradition cinématographique hongroise et à ses "auteurs". Miklós Jancsó, pour commencer, similaire ment "starifié" auprès d'un certain public à l'époque, aujourd'hui assez oublié, et qui avait développé une espèce d'esthétique du plan-séquence, dont Tarr est l'héritier. Aujourd'hui, László Nemes a repris le flambeau. Une tradition qui se débat entre expérimentation mais aussi une tendance lourde à l'académisme.
Bref, j'ai vu le premier volet de Satantango hier et, bien que je comprenne qu'un réalisateur creuse toujours le même sillon, que je trouve au début du film beaucoup de qualités, je ne peux pas m'empêcher d'être un peu blasé devant ce cinéma qui ne se renouvelle pas. Le paradoxe c'est que j'ai vu ses derniers avant celui-ci où "il se trouve" d'une certaine manière.
Après l'impression d'être encore au seuil d'un film dont les premières 2h17 sont uniquement le prologue - les avis ci-dessus mentionnent d'ailleurs plutôt des scènes qui se passent après.


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MessagePosté: 20 Fév 2020, 15:33 
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Il ne se renouvelle noas parce qu'il se métamorphose. La première manière de Belà Tarr, au début des années 80 est très différentes de ses films faits ensuite. Plus naturaliste et à la Pialat.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman


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MessagePosté: 20 Fév 2020, 15:47 
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Oui je n'ai vu qu'Almanach d'Automne et d'ailleurs il use encore de la couleur à cette époque. Même s'il y a un aspect huis-clos domestique au début de Satantango qui doit se retrouver plus tôt. Je déplore un peu qu'avec Damnation puis Satantango, il semble qu'il se soit trouvé un style dont il n'a pas véritablement dévié après. (Je garde un très bon souvenir de Werckmeister, Damnation et même L'homme de Londres).


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MessagePosté: 20 Fév 2020, 17:27 
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Almanach est son seul film en couleur si je ne m'abuse. U'avais vu Rapports Préfabriqués.
C'est un cinéma qui me parle aussi assez peu, mais il se comprend par rapport à l'époque. Rupture tant avec le mutisme historiciste de Jancso que le naturalisme du cinéma qui transforme la contestation en genre.
Mais le cinéma hongrois est assez divers, difficile de porter un jugement englobant et définitif. Karoly Makk peut faire penser à Forman ou à Bergman. "Chien chauve rock" est un bon film plus brut de decoffrage, assez punk dans l'esprit (même s'il y a une ambiguïté : les musiciens sont plutôt dans une sorte de Hard Rock à la Jethro Tull déjà démodé, et le rocker rebelle est le fils d'un responsable stalinien- cela ne rend pas son positionnement illégitime, mais le film ne le montre pas).

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Erving Goffman


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MessagePosté: 20 Fév 2020, 21:34 
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L'Outsider et Macbeth sont aussi en couleurs. Sinon, même si tu balaies superficiellement l'histoire du cinéma hongrois tendance auteur (parce que les films populaires ne sont pas ceux qui parviennent jusqu'à nous ou ceux dont on va entendre parler sur internet), il y a souvent un aspect baroque et formaliste même dans un contexte réaliste (c'est typiquement ce dont il s'agit chez Béla Tarr - l'éclairage de Almanach d'automne a l'air ultra stylisé) ou documentaire (les films du père de Lazlo Nemes). Et aussi un goût poussé pour le noir et blanc qu'on retrouve chez Márta Mészáros, Ildikó Enyedi, Ildikó Szabó (trois nanas là - d'ailleurs la femme de Béla Tarr est citée au générique comme la co-réalisatrice avec Lazlo Krasznahorkai, sauf erreur de ma part, ce qui n'est précisé nulle part).
Les derniers réalisateurs dont les films soient sortis ici - Kornel Mundruczo, György Pálfi - ça va du film intégralement chanté façon opéra, ou du super-héros sur les migrants à Taxidermia. J'imagine que dans un petit pays comme celui-ci, mais avec une tradition de cinéma vivace, il est facile de faire école. C'est un peu comme la "nouvelle vague bizarre grecque". Je soupçonne Lanthimos d'avoir lancé une mode - mais c'est comme ça que les mouvements apparaissent.


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MessagePosté: 21 Fév 2020, 14:33 
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Vu le weekend dernier pour sa ressortie au Reflet Medicis et j'en chéris déjà le souvenir. L'aspect performance des plans-sequences est certes bluffant mais ce n'est qu'un moyen au service du temps et de l'espace. C'est incroyable comme cela fait du bien, tout simplement, de voir un film de Bela Tarr. Parce que dans une époque qui accélère perpétuellement, lui creuse le sillon du temps long, et nous montre que derrière les apparences de la banalité du quotidien se loge toute la splendeur de la dignité humaine. Quand un personnage casse quelque chose et qu'il entreprend ensuite lentement de saisir son balai pour nettoyer, on se dit d'abord "merde il va pas tout nous montrer quand même" et en fait si, on se tape 2 minutes d'un gars qui balaye et c'est formidable.

Autre exemple: le dernier arc de la première partie, sur le docteur. Le personnage a de quoi dégoûter ou susciter la pitié: immobilisé sur un fauteuil par son obésité et la dépression, il passe tout son temps à espionner le voisinage, dont il consigne les allées et venues dans des carnets (on comprend ensuite qu'ils servaient encore récemment au régime communiste), et à boire de la liqueur. L'attention méticuleuse portée à ces deux occupations finit par être fascinante et, lorsque cette routine est perturbée, on devient solidaire du pauvre docteur qui doit se lever péniblement et partir en aventure sous des trombes de pluie pour aller chercher sa liqueur. Et c'est une petite odyssée qu'il vit, à sa mesure d'être médiocre mais qui a sa dignité. C'est très touchant.

Tout le film est comme ça. Evidemment, la longueur est telle qu'on ne peut pas tout ressentir avec une égale intensité, mais il y a un côté très addictif - même si ce n'est pas le mot car en rien cela n'est une aliénation - qui fait qu'une fois lancé on pourrait regarder encore et encore ce cinéma simple et plein avancer sereinement.


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