Forum de FilmDeCulte

Personne remet ça en cause, il me semble.. (ca serait malhonnête en tout cas)

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Pas ici, mais sur les réseaux sociaux. Genre "2h14 d'ennui". Ben putain...

Oui enfin, tu as des films ultra-généreux en spectacle que je trouve d'un ennui abyssal (Avengers et Transformers par exemple). C'est pas forcément incompatible.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

C'est vrai. Pour moi c'est pas du tout le cas ici.

Ennui je ne dirais pas cela. Mais il y a des énormes problèmes de rythme quand même. Très long début et cela patine pas mal avec le final énergique.

Je crois que tout le monde a une idée préconçue de Star Wars. Les non-fans aussi, c'est peut être eux qui rejettent le film le plus.
Rogue One a l'immense mérite d'être différent. Dans son rythme, son histoire, ses personnages, son style. Et du coup des gens le rejettent en bloc. J'ai vu des gens se plaindre de l'absence de générique d'intro et de duels au sabre. Des gens qui n'ont rien compris.

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Le truc c'est qu'ils n'ont pas dit "2h14 d'ennui" (subjectif donc incontestable) mais "2h14 de rien" (faux).

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Un film ne se juge pas par ses intentions. Sur le papier, bien sûr qu'un peu d'originalité ne pouvait pas faire de mal. Personne n'était opposé à un film d'un nouveau genre, tout le monde acceptait son caractère différent, son allure d'exercice de style même. Ce qu'on reproche ici, en soi, ce n'est pas juste l'absence du générique d'intro et des sabres laser, mais plutôt l'absence d'éléments tout aussi forts à la place. Les intentions du film ne justifient pas ce manque pour moi, il y a des films de guerre réalistes qui parviennent à brosser un monde fort, à construire une imagerie et une iconographie plus riches.

Je parlais des débiles sur facebook qui pullulent dans les commentaires. Ici vos avis sont argumentés (mais pisse-froid)

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Oui mais justement, donne à ces débiles quelque chose de pleinement satisfaisant et ils ne se plaindront pas de l'absence de sabres laser.

Sincèrement, quand je vois encore des "pour moi c'est pas Star Wars" comme en 2002, j'ai envie d'en tarter quelques-uns.

Ce que je remarque surtout, en tout cas dans mon entourage, c'est que les fans de TFA ont pas aimé celui-ci et ceux qui n'avaient pas aimé TFA kiffent celui-ci...et c'est là que la grande foire de l'hypocrisie commence, avec des "enfin un film sans fan service" alors que je trouve le fan service de Rogue One encore plus gratuit que celui de TFA.

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Je rebondis sur ce que dis Marlo et commence avec un proverbe qui me semble relativement juste ici:

"Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson."

Le film ne m'a pas donné de poisson. J'avais encore faim une fois le film terminé, pas rassasié parce que plein de choses restaient un peu trop en surface avec, comme le dit Marlo, des persos sous écrits. T'as vraiment l'impression que les mecs ont fait des fiches persos à moitié vides, avec que du background pas utilisé dans les motivations de leurs personnages. Ca m'a pas sorti du film, mais ça m'a plusieurs fois empêché d'être à fond dans l'empathie. D'ailleurs, les persos qui ont le mieux fonctionné sur moi sont ceux qui se basent sur des persos over the top et déjà existants dans un cinéma de série B: le perso de Donnie Yen qui fait clairement référence à Zatoichi, et celui de K2 qui est un mélange de Drax et du Géant de Fer. De plus, je m'attendais à un esprit de film d'équipe, et je n'ai eu cette impression qu'à la fin. Y a pas eu le fameux "First, they meet. Then they meet and they fight. And then at the end, they fuck." le centre du truc est manquant et les enjeux aussi du coup qui se ramolissent, y a pas de confrontation forte qui est montrée, c'est trop "dit".

Malgré cela et d'autres petites reserves (peut être un souci de ma salle, mais j'ai trouvé que le côté sombre faisait vraiment "sous ex" par moments, les dialogues que je n'ai pas trouvé marquants, mais c'est normal, ils sont liés à la caractérisation), le film m'a appris à pêcher.

Pourquoi?

Parce que je lui ai trouvé une ambition absolument dingue dans le brassage thématique. Alors oui, ça ratisse large, ont peut interpréter ça un peu n'importe comment, mais c'est justement parce que ça va chercher dans l'inconscient collectif Jungien, et pour coller à Lucas, en terme de structure, plus Campbellien que ça, tu meurs, on est à fond dans le parcours du héros aux 1001 visages.

Je n'aime pas Edwards, mais j'aime le fait que ses thèmes soient toujours très marqués, et c'est la première fois qu'ils sont servis par un scénario digne de ce nom (sans être non plus la folie, hein). Thématiquement, donc, les convaincus précédents ont tout dit, et surtout, ça montre que Star Wars peut être autre chose aussi.

Pour aller chercher dans la comparaison, je vais comparer ça à Hellblazer (coucou, Walt, on fait des bébés?), qui a eu 300 issues sur un même personnage avec des dizaines d'auteurs différents qui ont tous eu leur propre voix et apposé leurs propres thématiques à Constantine. Et c'est ça que j'aime.

Sans être dans mon top (même si en écrivant ce texte, j'ai grave envie de revoir le film et le réévaluer éventuellement), c'est un film qui ouvre des portes de par son ambition et son existence.

Du coup, même si j'ai préféré l'Episode Vll, celui ci représente pour moi un vrai "New Hope" pour le blockbuster de qualité, le space opéra, la science fiction grand public. Comme toute anthologie, tout ne plaira pas à tout le monde, et c'est tant mieux.

Voilà, désolé, ça fait plus billet d'humeur/chronique que critique, mais je voulais sortir deux ou trois trucs.

Bisous

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Oui il y a un peu de ça. Après, alors que j'avais plutôt l'impression à la sortie de TFA que presque tout le monde s'accordait à le trouver "bon mais pas fou", aujourd'hui je lis à son propos des avis très négatifs et péremptoires (du genre "Edwards prouve que Abrams n'avait rien compris !"), ou au contraire vraiment positifs ... Je ne sais pas si c'est la sortie de Rogue One qui pousse tout le monde à réévaluer son avis sur TFA ou si ça couvait déjà depuis plusieurs mois (je n'ai pas suivi la sortie du bluray et le bal des secondes visions).

En dépit de l'ennui profond que distille le film, entre ses personnages vides quand ce n'est pas ridicules (le chinois aveugle), son rythme chelou et sa construction boiteuse à base de quête d'un point A à un point B et ainsi de suite, ça reste un film plutôt adulte, ce qui est rare dans la série, débarrassé des tics lucassiens relous (les blagues de droides, les ewoks...) ici remplacés pas un ton glacial qui culmine dans dix dernières minutes durant lesquelles, ENFIN, les personnages existent. Ce n'est pas si mal pour un huitième épisode, certes pas d'une grande finesse, d'une série dont tous les précédents me sortent aujourd'hui par les trous de nez, et encore, quand je parviens à les regarder jusqu'au bout. Ce qui est plutôt rare.

3,5/6

Le génie de Star Wars, c'est de créer des mythes au sein même de sa propre mythologie en évoquant par la bouche de ses personnages, des récits passés: la guerre des clones par Obi-Wan, Anakin évoquant le sauvetage d'Obi-Wan du nid de Gundarks, l'histoire de Darth Plagueis par Palpatine, etc... En quelque sorte, les tableaux déroulants qui expliquent les moments précédents chaque film de la saga participent aussi à créer des mythes. C'est pourquoi, adapter le tableau déroulant de l'Épisode 4 en un film de 2h15 me donne l'impression qu'on tue un mythe. En tout cas, on tue le fantasme qu'on s'en faisait. Et je trouve que Rogue One est symptomatique de cette période cinématographique de non-imagination dans laquelle on est entré dans les années 2000. Plus rien n'est laissé à l'imagination. On doit tout voir, et cela doit être réaliste, vrai, comme si on y était, quitte à blaser le spectateur.

Ceci étant dit, je ne me plaindrais pas en ce moment si Rogue One avait été un film captivant et dramatiquement fort. À la sortie du film, on comprend bien pourquoi Lucas a décidé de commencer sa saga au moment où la princesse Leia est en fuite avec les plans. Ce qui se passe avant n'est pas des plus intéressants pour l'univers Star Wars. Ça aurait pu l'être si on avait fait de l'équipé du Rogue One, des personnages intéressants (d'ailleurs, quand j'ai vu le personnage de Donnie Yen pour la première fois, j'ai imaginé le beau film d'équipé hommage à Kurosawa que ça aurait pu être). Mais il n'en est rien. Les personnages sont des sidekicks. On se fout complètement d'eux et de leur sort. Pourtant, les 10 premières minutes du film sur la tragédie du personnage principal sont assez engageantes. Il y avait matière à faire un beau personnage féminin à la Inglorious Basterds. Mais tout est plutôt fade par la suite. Et en attendant les géniales 10 dernières minutes du films, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. On assiste à des scènes de dialogues hyper fonctionnels et on s'y ennuie pas mal. On sent bien la volonté des créateurs d'injecter un peu de profondeur pour compenser, des références à la situation au moyen-orient (le nouveau dada des scénaristes après les références au 11 septembre 2001), mais c'est inerte. Lucas ne se serait jamais commis dans ce genre de références grossières à des situations trop actuelles. Son mérite était de se référer à l'histoire avec un grand H, aux mythologies passés, aux trucs qui avaient eu le temps d'être digéré par le peuple. Il y avait tant de références, que pas une seule ne ressortait plus qu'une autre. On sentait vraiment un univers riche s'étendre sous nos yeux. Dans Rogue One, on choisit de faire référence de façon grossière à des trucs tendances et très voyants, pour que le spectateur se sente intelligent. La seule référence qui fonctionne assez, c'est celle assez évidente concernant la bombe atomique. Ça touche juste, c'est légitime, et ça émeut un peu.

Dommage, très dommage. Car l'artillerie visuelle est assez impressionnante. L'approche sale et réaliste à la Episode IV est plutôt cool. C'est con qu'Edwards n'en fasse rien d'émouvant. Je préfère revoir la prélogie tout numérique de Lucas, qui elle, avait le mérite de captiver et de créer des personnages avec un peu d'épaisseur. Même The Phantom Menace est plus fun, fou, et créatif que ce Rogue One tout fadasse. D'ailleurs, j'ai pratiquement déjà oublié le film en grande partie.

2.5-3/6

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