Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 17 Nov 2024, 11:59

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 15 messages ] 
Auteur Message
MessagePosté: 26 Sep 2023, 20:26 
En ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 86819
Localisation: Fortress of Précarité
Image

Dans un futur proche, humains et intelligence artificielle (IA) se livrent une guerre sans merci. L’armée demande à Joshua, un soldat américain, de revenir sur le terrain, craignant qu’une puissante intelligence artificielle n’ait créé une arme qui permette à l’Orient de gagner la guerre qu’elle livre à l’Occident. Sentant son utilisation proche, elle souhaite qu’il la trouve et la détruise.

Il aura fallu sept ans à Gareth Edwards pour panser ses plaies après l'affaire Rogue One, son Star Wars dont le troisième acte fut réécrit et retourné (apparemment) par un autre mais qui reste à ce jour son meilleur film, celui dans lequel ses préoccupations vis-à-vis de la fin du monde et de la place infinitésimale de l'humain dans le monde résonnent le plus fort. Avec son nouvel opus, Edwards semble vouloir renouer avec son premier film, pour le meilleur et pour le pire. Si The Creator témoigne d'une ingéniosité inspirante quant à la fabrication d'un blockbuster, et peut se targuer d'avoir une facture devenue tristement rare dans le cinéma de divertissement à gros budget, il n'a d'original que le nom tant son récit paraît reconstitué à partir de films de science-fiction antérieurs et malheureusement supérieurs.

En 2010, le cinéaste avait tourné Monsters pour 500 000 dollars seulement en utilisant des caméras numériques et des logiciels de montage et d'effets visuels accessibles au consommateur lambda, exploitant de magnifiques décors naturels dans des contrées peu représentées par le cinéma de science-fiction américain en les agrémentant de quelques images de synthèse. Et le tour était joué, la carrière d'Edwards lancée. Après Godzilla (150 millions de dollars de budget) et Rogue One (265 millions), le metteur en scène a souhaité revenir à la méthode de ses débuts. "On était très flexibles et on trouvait des choses qui étaient belles et on les incorporait ensuite dans le film. Une fois que le film fut fini et monté, c'est là qu'on a fait tout le travail de design. On a fait tout l'art conceptuel en post-production plutôt qu'au début. Ma métaphore pour ce processus est la suivante : normalement, quand on fait un gros blockbuster, on dessine une cible sur le mur, on recule, on essaie d'atteindre le centre et c'est très difficile ; on s'est contenté de tirer la flèche n'importe où dans le mur et on a peint tout autour là où elle s'est plantée pour donner l'impression qu'on l'avait mise dans le mille." Cela en serait presque révolutionnaire. Avec la confiance du studio, Edwards a pu tourner The Creator pour 80 millions de dollars seulement. Et le résultat, éclairé et photographié par Greig Fraser, déjà chef opérateur sur Rogue One, met à l'amende l'intégralité des blockbusters actuels. Tourné en numérique mais avec un objectif UltraPanavision, comme le précédent, l'image anamorphique (qui m'a semblé alterner entre 2.76 et 2.35 dans les salles IMAX) rappelle la pellicule en capturant ses vistas bien réelles, tangibles, upgradées par des éléments futuristes à la direction artistique séduisante.

Malheureusement, si le film marque le retour d'Edwards à un système D moins fauché, il marque également son retour à l'écriture. L'auteur signe son premier scénario depuis Monsters et retrouve la même dynamique (un road movie suivant un tandem de personnages en pleine guerre dans un pays pauvre) mais également les mêmes défauts (caractérisation archétypale et évolution arbitraire des personnages). The Creator ressemble un peu à un film de 2013 comme Elysium ou Oblivion, à savoir un pot-pourri de SF (dont Elysium et Oblivion) avec une belle direction artistique mais une intrigue et des thématiques relativement génériques. En gros, c'est un Terminator 2 avec une inversion des rôles avec un héros à la I, Robot et des questionnements comme une version user-friendly de A.I. La structure répétitive
(le duo se rend chez une connaissance du héros, leurs poursuivants arrivent, tuent l'ami, le duo fuit, et bis repetita)
et le manque de surprise finissent par lasser. Edwards infuse une nouvelle fois ses craintes et obsessions (explosion nucléaire, arme ultime) mais la poésie de ses précédents films manquent et ce malgré cette fin, encore et toujours la même.
Un couple se retrouve et s'enlace juste avant de périr.

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 09 Oct 2023, 22:49 
Hors ligne
Expert

Inscription: 30 Sep 2016, 19:39
Messages: 5842
Je suis allé voir ce film, car il est vendu comme un blockbuster d'auteur, et for de ma carte UGC. Je me disais que je serais plus captivé qu'en le voyant sur mon mac.
Déjà pour commencer je suis surpris par la laideur du film et des cadrages (le couple qui s'enlace sur le lit, avec le cadre à côté sur de la bossanova augure mal pour ce qui est de parler de ce qu'il y a à l'intérieur). C'est rigolo d'apprendre que les méchants sont les américains avant d'apprendre dans la seconde qui suit que le personnage principal est infiltré (donc un américain).
Puis la suite... Je ne vais pas m'attarder... Quand j'ai vu que ça rejouait le Viêtnam, je me suis dit quelle indécence bon sang... Même le truc de faire des asiatiques des partisans de l'IA... C'est là que tu vois que Top Gun était bien fait. Je suis parti avant la moitié donc. L'enchaînement de péripéties étant par ailleurs risibles.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 24 Oct 2023, 10:12 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Sep 2021, 16:55
Messages: 671
Formellement, le film est une réussite et, malgré l’aspect recyclage, ça fait plaisir de se trouver en face d’un blockbuster de qualité, bien mis en scène et avec une superbe photo.

Malheureusement, sur le fond c’est une catastrophe. Si le postulat de départ, bien que déjà-vu, est intéressant, tout est à la ramasse (scénario filandreux, narration décousue, personnages ectoplasmiques). Dommage.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 14 Nov 2023, 22:55 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 30 Mar 2012, 13:20
Messages: 11240
Agréablement surpris. Certainement car je n'en attendais rien, n'ayant jamais trouvé un film d'Edwards autrement que moyen. Je vois tous les défauts que vous citez mais porté par la mise en images je me suis laissé prendre au jeu. Rien de neuf mais bien agréable pour une soirée. J'ai même été ému par la séparation et le plan final. Je n'en demandais pas tant.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 04 Déc 2023, 23:17 
Hors ligne
Robot in Disguise
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
Messages: 36691
Localisation: Paris
On a absolument tout déjà vu ailleurs, que ce soit dans A.I., dans Avatar, Terminator, Aliens, Ex Machina, Blade Runner, Elysium, District 9, Ad Astra, Rogue One, Le Retour du Jedi. Et ce duo protecteur/enfant, c'est The Mandalorian, c'est Babylon A.D., c'est The Golden Child, c'est même le film de Satyajit Ray que j'ai vu hier ! On a donc tout vu, et souvent en mieux.

... mais on ne l'a pas vu dans une enveloppe d'aussi belle facture et surtout au sein d'un paysage cinématographique américain aussi désolé.

Franchement, le film est un régal pour les yeux. Ça claque mais tellement et à chaque niveau. J'ai joui tout le long. Et c'est tellement incarné, tellement tangible. Un kif rendu encore plus agréable par quelques choix bien sentis comme ces images d'archive uchronique, cette explosion-surprise au début, ou bien l'apparition du titre avec cette improbable typo.

Après, le récit est à la fois dense et creux. Dense car on a l'impression en 2h de mater quasiment une saga (à la fin sérieux j'avais l'impression de regarder le climax de The Creator 3). Mais creux car tout a déjà été vu ailleurs et qu'on survole les thématiques. Parfois ça fait mouche, parfois non. Et le final résonne dans le vide, l'émotion est quasiment inexistante.

En plus, je trouve le film confus. On a beau citer James Cameron, il y a quand même un monde entre lui et le reste du ciné U.S. -- une gestion de la limpidité bluffante, qu'on ne retrouve jamais ici.

Mais je fais la fine bouche car j'ai quand même trouvé ça tellement fort visuellement, tellement soigné et surtout tellement bien intentionné que respect.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 04 Déc 2023, 23:40 
Hors ligne
Expert

Inscription: 30 Sep 2016, 19:39
Messages: 5842
Ok je suis seul tout, à trouver à ce film aucun intérêt graphique.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 05 Déc 2023, 10:06 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Déc 2018, 20:03
Messages: 1949
*lève la main et fait coucou*

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 05 Déc 2023, 14:18 
Hors ligne
Robot in Disguise
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 13 Juil 2005, 09:00
Messages: 36691
Localisation: Paris
Vous êtes durs en affaire les gens.

Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 05 Déc 2023, 14:53 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 14 Déc 2018, 20:03
Messages: 1949
Honnêtement, jusqu'à ce que le sujet remonte, j'avais oublié l'existence de ce film et que j'avais été le voir en salle.
J'aurais reconnu la 2e image et l'avant-dernière.

Mais oui, les mecs des sfx ont fait du bon taf, je cracherai pas dessus.

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 05 Déc 2023, 17:57 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 17 Juin 2021, 13:07
Messages: 1402
Qui-Gon Jinn a écrit:
Vous êtes durs en affaire les gens.


ça sent bon les dessins de préparation repris tels quels, les plans que tu as posté là.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 05 Déc 2023, 18:55 
En ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 86819
Localisation: Fortress of Précarité
Mais c'est déjà ça, franchement.

Après, contrairement à QGJ l'impressionnable, je dirais que ça suffit pas à faire un film.

_________________
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 05 Déc 2023, 19:13 
Hors ligne
Expert

Inscription: 30 Sep 2016, 19:39
Messages: 5842
Oui captures n'ont pas grand intérêt.
Tout ça pratiquement que dans la scène d'ouverture - il faut en plus se taper le romantisme inane, sur fond de bossa.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 06 Déc 2023, 14:30 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Déc 2018, 23:08
Messages: 6390
Grosse influence de Simon Stålenhag visiblement

_________________
Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.


Jean-Paul Sartre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 02 Avr 2024, 09:24 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 24 Nov 2007, 21:02
Messages: 28382
Localisation: In the Oniric Quest of the Unknown Kadath
Ca faisait très longtemps que j'avais pas ressenti un tel différentiel entre la proposition visuelle riche, plutôt inspirée, dense, très friquée et un scénario de série B catastrophique où il y a à peu près rien qui fonctionne (depuis Elysium ?). C'est pourtant ultra basique, on peut difficilement faire plus évident dans la narration mais j'ai trouvé ça paradoxalement très confus, très mal construit. J'ai toujours pas compris pourquoi il y a des robots robots et des robots humanoïdes (qui pleurent, qui dorment, qui mangent ? qu'on peut éteindre avec un bouton dans le cou, lol). Toujours pas compris que les robots ne peuvent pas faire de mal aux humains mais leur tirent dessus quand ils sont attaqués... Le "world building" est vraiment raté, trop blindé de références pas assez digérées. Et le film arrive à être répétitif avec son gros ventre mou central qui consiste à enchaîner des attaques humains/robots. Même la mise en scène est moyenne, tout le climax dans le vaisseau est hyper bordélique, aucune spatialisation, le truc est gigantesque et quand ils sont dedans tu as l'impression que ça fait 30m². Niveau émotion gros ratage également, ça marche pas, le perso de David Washington est sans intérêt, sa love story trop évanescente. Sans parler du miscast total de Allison Janney en soldat badass ridicule.
Bref, Gareth Edwards est un illustrateur talentueux avec de belles idées (les robots humanoïdes sont fantastiques, visuellement c'est splendide) mais derrière c'est quand même le vide intégral. Alors j'ai l'air d'avoir détesté dit comme ça mais j'ai quand même passé un bon moment, il y a suffisamment de choses sympas à se mettre dans les yeux pour que ça passe mais on ne peut que regretter un tel investissement (artistique et financier) pour un résultat aussi médiocre et anecdotique.

2/6

_________________
CroqAnimement votre


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 02 Avr 2024, 12:47 
Hors ligne
tape dans ses mains sur La Compagnie créole
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
Messages: 22722
Localisation: 26, Rue du Labrador, Bruxelles
1000% d'accord avec toi. Visuellement c’est d’une classe folle, avec des VFX incroyables, des design géniaux. Donc être au service d'un scénario aussi pénible qui semble être lui-même généré par une IA - le comble - c'est quand même ballot.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 15 messages ] 

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Monsters (Gareth Edwards - 2010)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3, 4 ]

DPSR

56

6868

01 Oct 2023, 22:10

Mr Degryse Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Godzilla (Gareth Edwards, 2014)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 11, 12, 13 ]

deudtens

192

15829

08 Juin 2015, 15:44

Le Cow-boy Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Rogue One : A Star Wars Story (Gareth Edwards, 2016)

[ Aller à la pageAller à la page: 1 ... 15, 16, 17 ]

Film Freak

245

25214

24 Mai 2023, 21:43

Tonton Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La véritable histoire du chaperon rouge (Cory Edwards, Todd Edwards, Tony Leech - 2004)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

juLILO

18

2886

06 Fév 2006, 00:26

Blissfully Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. The Raid (Gareth Evans - 2011)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2, 3 ]

Art Core

32

4750

18 Mar 2021, 15:04

deudtens Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Merantau (Gareth Evans, 2009)

Film Freak

6

1424

05 Mai 2014, 19:10

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Footsteps (Gareth Evans, 2006)

Film Freak

0

1284

28 Avr 2014, 12:50

Film Freak Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Le Bon Apôtre (Gareth Evans, 2018)

Film Freak

3

1027

11 Aoû 2020, 21:30

bmntmp Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. The Raid 2 : Berandal (Gareth Evans, 2014)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Film Freak

26

3736

21 Fév 2015, 10:12

Mr Chow Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La panthère rose (Blake Edwards - 1963)

Castorp

9

1479

15 Fév 2016, 00:28

Cantal Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Fire walk with me et 6 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web