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MessagePosté: 21 Oct 2014, 11:02 
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rien ne s'arrête, la marche du monde continue avec les saisons, l'homme court toujours vers quelque chose, il vient de vivre l'horreur et il avance encore, ..


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MessagePosté: 21 Oct 2014, 11:03 
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OUAIS BAH IL CONTINUERAIT MIEUX À AVANCER S'IL S'ÉTAIT PAS ARRÊTÉ POUR CE CLIMAX À DEUX BALLES !

Tu as sans doute raison, même si pour le coup le passage de saison me semble un peu inutile, un long travelling sur eux marchant aurait suffit.


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MessagePosté: 21 Oct 2014, 11:05 
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Vu l'heure à laquelle je l'ai regardé, je reconnais que pendant le "climax à deux balles" je me suis un peu assoupi :oops:


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MessagePosté: 02 Mai 2019, 11:47 
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Il y a une reprise du film en version restaurée au reflet Médicis en ce moment.
Comme tout le monde, j'ai été impressionné, d'un point de vue cinématographique, par les deux premiers tiers qui montrent une sorte d'errance traitée à la manière d'un conte de fée. On pense alors beaucoup à la Nuit du Chasseur ou Les contrebandiers de Moonfleet, deux extraordinaires chefs d'oeuvre qui mettent en scène des enfants qui se heurtent au monde des adultes et à son insondable noirceur, sauf que cette fois-ci le genre investi est le film de guerre, pas le film noir ou le film d'aventures.
Ce point de vue, qui donne une cohérence extrême, à ces trois films permet aussi un pas de côté, pas de côté qui met en évidence de manière, allons-y, déchirante, l'horreur de ce qui nous est montré. Les protagonistes sont complètement passifs et ce qu'on voit, c'est que cette passivité ne va qu'en grandissant dans l'horreur ou dans le mystère, et le spectateur est similairement jeté dans un rôle de pur témoin.
Le protagoniste de Requiem pour un massacre obtient son sésame pour la guerre en déterrant le fusil d'un cadavre mais pas une balle ne sera tirée jusqu'à la fin. Comme Tom, on pourrait penser que le film rompt avec sa "subtilité" initiale, mais c'est une remarque grotesque (comme s'il voulait que le cours de l'histoire fût changé), et la scène du massacre ne fait que suggérer l'horreur de ce qui a pu se passer en vrai.
Sacré film.


Dernière édition par bmntmp le 02 Mai 2019, 18:43, édité 1 fois.

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MessagePosté: 02 Mai 2019, 12:49 
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Très envie de le revoir en salles. Faut absolument que je trouve un moment. J'ai un souvenir émerveillé de l'ellipse finale, une des plus belles de l'histoire du cinéma.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 02 Mai 2019, 18:14 
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Sinon, Tom dit que que la "géographie est illisible", ce avec quoi je ne suis pas vraiment d'accord. Certes, le film se passe à la campagne, parfois envahie de brumes fantastiques, ce qui n'aide pas à se situer, l'action n'est pas aussi circonscrite par des lieux clos que dans, au hasard, le village de Moonfleet (et ses décors de studio), mais on passe du village au campement dans la forêt, du campement dans la forêt au village et à l'île entourée de marécages qui ne se trouvent pas loin, puis à un autre village alentours. Tout est within walking distance, circonscrit également par une certaine unité de temps, ou le fait que par exemple on voit l'un des personnages se balader avec un mannequin à l'effigie d'Hitler, ce qui doit l'alourdir ou le gêner de manière assez considérable, et au niveau de la mise en scène, par des tracking shots de dos qui rendent bien la forme - physique - prise par la pérégrination.

Intéressant de savoir que le titre original était "Tuer Hitler" (voir page précédente), et le film reprend un trope de l'uchronie post-nazisme, à savoir que serait-il advenu si Hitler n'avait pas existé (idée reprise dans Ces Garçons qui venaient du Brésil ou une nouvelle un peu niaisement spéculative de Dantec) dans son montage d'images finales. Ainsi, dans ses dernières images, le film parvient à donner une idée saisissante de quelque chose un peu banal, ou simpliste, ou en fait, tout simplement insondable.


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MessagePosté: 03 Mai 2019, 09:41 
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Dans mes souvenirs, "Ces garçons qui venaient du Brésil" n'est pas du tout sur le même thème.

En hide pour ceux qui l'ont pas vu (ça spoile un max) :

Mengele a créé des clones d'Hitler pour monter un IV Reich.

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
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MessagePosté: 03 Mai 2019, 11:25 
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C'est ça, tu l'as dit, c'est le même thème, dire que le nazisme, c'est Hitler.
Spoil je parle de thème pas d'histoire ou de narration.


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MessagePosté: 03 Mai 2019, 22:26 
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Sans parler de plantage comme Tom, je suis plutôt déçu. Je ne dis pas que le film est mauvais, loin de là, mais peut-être en attendais-je beaucoup trop du fait des différents échos dithyrambiques que j'ai vu, en tout cas je ne suis pas du tout sorti choqué comment certains ont pu l'écrire.

bmntmp a écrit:
On pense alors beaucoup à la Nuit du Chasseur ou Les contrebandiers de Moonfleet

Moui, dans sa première partie moi ça m'a surtout énormément fait penser à L'Enfance d'Ivan de Tarkovski, qui me semble beaucoup plus proche thématiquement, y compris la pseudo-idylle entre Glasha et Flora et l'omniprésence des forêts de bouleaux.

bmntmp a écrit:
et la scène du massacre ne fait que suggérer l'horreur de ce qui a pu se passer en vrai.

Je mentirais si je disais que j'étais à fond avant cette partie. La traversée du marécage par exemple, j'ai trouvé cela tellement outrancier qu'elle m'a fait plus marré qu'autre chose. Il n'empêche que la partie la plus problématique est bien cette dernière. Et qui m'a renvoyé plein d'images de films qui ont su traiter de l'immontrable, et me rendre palpable la tension ou l'horreur qui était vécu, ce que n'arrive pas à faire le film de Klimov.
D'une lorsque les villageois sont poussés à l'intérieur de ces granges, j'ai eu l'image de Delon dans M. Klein que l'on force à entrer dans le fourgon de police. Toute l'intelligence de Losey est que l'on est d'autant plus choqué que Delon est raflé par erreur, que l'on ressent une profonde injustice à son arrestation/déportation, ce qui était peut être la seule manière de faire ressentir au spectateur l'injustice qui pouvait être vécue par les juifs.

De deux lorsque les granges brûlent, je n'y crois pas une seconde. Comme Comencini le disait à propos de Salo - qui partage avec Requiem pour un massacre le même défaut, celui de croire que montrer plus d'horreurs les rends plus tangibles -, quand les acteurs mangent de la merde à l'écran je ne peux pas m'empêcher de me demander ce qu'ils mangeaient réellement, probablement du chocolat. Je ne pense pas être le seul dans ce cas mais pousser dans les derniers retranchements de l'horreur, si mon cerveau voit une issue pour s'en échapper - c'est un film de fiction/tout est donc factice - il n'hésitera pas à la saisir. Là ou Klimov manque la cible (à mon goût), Nemes lui y était parvenu dans Le Fils de Saul. Il n'est pas possible (non plus que souhaitable) de ressentir ce que sont ces moments d'horreurs absolus. Comme Saul nous sommes plongés dans un univers ultimement étriqué, on ne voit rien de ce qui se passe à côté, on le devine mais on fait tout pour l'évacuer. Mon expérience en tant que spectateur du film de Nemes a été sans commune mesure avec celle-ci.


bmntmp a écrit:
Comme Tom, on pourrait penser que le film rompt avec sa "subtilité" initiale, mais c'est une remarque grotesque (comme s'il voulait que le cours de l'histoire fût changé)

Sans parler de grotesque je pense aussi que Tom pousse le bouchon un peu loin, et avait peut-être oublié qu'il ne s'agit pas d'un film sur La Guerre mais d'un film précisément sur les massacres nazis en Biélorussie. Florya s'attaque à ce moment à l'image la plus symbolique de ce régime qui cause tant d'horreurs dans son pays
jusqu'à ce constat d'échec au moment de tirer la dernière balle, tuer l'enfant ne résout rien, le mal est nécessairement plus profond, s'il n'y avait pas eu Hitler il y en aurait eu un autre


Sinon toi Caribou qui parlait d'auteurs français esthétisant qu'apparemment tu ne tiens pas particulièrement dans ton cœur, pour moi avec Requiem pour un massacre (le titre français est vraiment nul, mais tout de même moins putassier que le titre original, qui a au moins le mérite de nous prévenir sur les choix de mise en scène de Klimov) on est typiquement dans le stéréotype de l'auteur russe esthétisant, qui m'a rappelé le style d'Alexei German (l'occasion de rappeler encore tout le bien que je pense de lui, à ceux qui ne l'ont pas vu je recommande très vivement Khroustaliov ma voiture, qui m'a laissé une impression autrement marquante - et pénible).

4/6


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MessagePosté: 04 Mai 2019, 13:08 
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Esthétisant certes, mais avec un côté terrien, physique dans la mise en scène, le monde offre une résistance, ce n'est pas un livre d'images.
Pas vu le Tarkovski, mais à en lire le résumé et sachant que c'est russe, la proximité me paraît difficile à ignorer oui. Je rattache quand même l'aspect féérique mis en relief par tout le monde des deux films que je cite plus haut en attendant de le voir.


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MessagePosté: 05 Mai 2019, 14:56 
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L'enfance d'Ivan c'est le premier Tarkovski, si je ne me trompe pas. C'est bien mais très dispensable dans sa filmographie, très loin de ses gros morceaux même si ça reste tout à fait recommandable et qu'on voit déjà les prémices du génie de Tarkovski.


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MessagePosté: 05 Mai 2019, 15:16 
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Dispensable non, je me suis clairement plus fait chier sur d’autres que celui-là


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MessagePosté: 05 Mai 2019, 15:21 
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Oui il est plus court :mrgreen:


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MessagePosté: 05 Mai 2019, 15:24 
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Il est surtout bien moins abscons que Le Miroir, par exemple


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MessagePosté: 20 Mai 2019, 10:36 
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J'ai pu y aller hier au Reflet et pfiou c'est quand même un sacré morceau même si je l'avais déjà vu. Là sur grand écran dans une copie parfaite le film n'en est que plus splendide et déchirant.
Seule vraie faute de goût pour moi c'est l'image d'archives du prisonnier squelettique qui pour le coup vient s'insérer comme un motif de vengeance supplémentaire envers les nazis pour le spectateur comme si l'horreur des massacres n'était suffisante. Mais la fin et son éblouissant voyage dans le temps ça me paraît très fort parce que d'une part, totalement inattendu et de l'autre comme un geste de rage désespéré inutile.
Pour le reste tout a été dit, cette façon de faire de la guerre une espèce de conte cauchemardesque halluciné c'est magistral. Le travail sur le son m'a paru exemplaire (entre piaillements forestiers guillerets et basse angoissante) et il y a tout un rapport à l'animal qui m'a semblé exemplaire. Je vais pas me lancer dans l'analyse poussée il y aura milles choses à dire mais c'est pour moi un grand chef-d’œuvre. Et à la revoyure en effet cette ellipse finale est assez dingue que ce soit dans sa mégalomanie (d'ailleurs le film rappelle pas mal Apocalypse Now) que dans sa poésie. Le mouvement sans fin des hommes vers l'avant, vers une vie qui leur échappe. A la fois plein d'espoir et de renoncement.

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