Forum de FilmDeCulte

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C’est une ancienne actrice porno, Jodi Taylor.

Je checkerai ça aux chiottes tout à l'heure.

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Je ne m'attendais PAS DU TOUT à ça. Il y a clairement deux films dans ce Canto Due, la suite directe du premier film, ce qu'il a évidemment de meilleur. Quand on voit Ophélie Beau rammasser des fruits (des prunes ?) au début je retrouve immédiatement ce regard amoureux qui m'avait tant bouleversé dans le premier film. Puis il y a ce deuxième film, cette histoire d'actrice américaine et de son mari producteur, déjà un peu décalée durant tout le film puis carrément en sortie de piste totale dans ce dernier acte limite grotesque en mode "Ciel mon mari" (RIP EDIKA) qui fait clairement tâche dans la continuité du film. Alors on pourrait s'amuser à ergoter sur ce producteur américain qui apporte littéralement des mécaniques de scénario américaines dans cette fresque naturaliste, comme si Hollywood parasitait le film de l'intérieur mais la réalité c'est que ce dernier acte m'a fait rouler des yeux et je ne comprenais pas pourquoi Kechiche abandonnait le reste de ses personnages.

Le résultat est vraiment étrange. Forcément inégal. Des moments où l'on retrouve cette simplicité avec ce beau personnage d'Amin, totalement passif, qui n'est presque que regard. On nous fait miroiter ce voyage à Paris avec Ophélie et c'est tout ce que l'on veut voir, ce désir d'amour éclater, cette proximité porter enfin ses fruits mais on n'en verra rien (je rêve d'un troisième opus sur ce séjour). Le film s'égare sans cesse, semble quand même un peu avancer à vue sans véritable structure.

Kechiche décide d'annihiler Intermezzo en reprenant la même scène de la plage avec l'introduction de la jeune parisienne (qui a un vrai rôle dans Intermezzo) comme pour exorciser la catastrophe du film vu que cette scène n'a finalement que très peu d'intérêt dramaturgique (la discussion Ophélie/Tony à la rigueur). Et encore une fois il y a des choses que j'aime profondément dans le film, le début, cette manière de filmer les visages (surtout féminin il faut bien le dire), cette sensualité qui tient à rien (Ophélie qui n'arrête pas de toucher ses cheveux) mais on a un peu l'impression d'un film forcé. Kechiche d'ailleurs consciemment ou pas nous fait des clins d'oeil avec le couscous et les spaghettis (encore une scène où une femme mange des spaghettis de manière supposément dégoutante). On retrouve cette idée à travers la nourriture, l'alcool, la cigarette (le sexe aussi même si ici de manière totalement sous entendu, jusqu'à ce que l'américain vienne diaboliser l'acte sexuel) de cette espèce d'insouciance de vie, de profiter des bonheurs simples. Il nous refait un bref Intermezzo dans la maison vers la fin avec une scène de danse mais ici pas de twerks et de plans de fesses.

Et cette fin totalement ouverte, Amin qui court vers "ses" femmes alors que c'est la fin définitive et que l'on ne verra plus rien de cette jeunesse. Que c'est étrange et peu satisfaisant. Bref, je mentirais si je disais ne pas avoir été un peu déçu par le film mais en même temps ce que j'y aime, je l'aime profondément donc vraiment un sentiment étrange. Un film à la fois passionnant dans ce qu'il nous dit de sa propre fabrication mais pas vraiment réussi à mon sens. Et à des années lumières de la pureté du premier volet.

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CroqAnimement votre

Ah oui j'ignorais ça. Quel coquin ce Kechiche.

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CroqAnimement votre

Pour moi Canto Uno est un miracle, et Intermezzo est à la fois mon plus gros fantasme et ma plus grosse frustration de cinéphile... Peut-être pour toujours ? Si quelqu'un ici a un plan pour le mater, je le suce sans problème.

Et donc finalement c'était presque trop facile pour moi ce Canto Due, j'y suis arrivé en terrain conquis (enfin plutôt l'inverse du coup), et tout de suite c'était un vrai bonheur de me replonger dans cet univers qui déborde de chaleur, de revoir ces personnages. Avec à chaque moment cette même question: comment fait-il pour que ça paraisse aussi vrai ? Pour injecter autant de vie dans son film ? Pourquoi personne d'autre n'y arrive à ce point là ? Comme pour le premier, ce Mektoub là est un émerveillement de chaque instant que j'ai envie de voir se prolonger le plus longtemps possible, malgré ce que note FC sur le fait que souvent ça ne raconte pas grand chose, mais pour moi ça n'a aucune importance en réalité. Tout se joue sur des dynamiques entre les personnages, des sentiments qui ne sont pas exprimés, des attentes frustrées, comme dans le monde réel encore une fois, et le personnage d'Amin cristallise et polarise tous ces sentiments par son retrait, sa nonchalance et sa timidité. Une sorte de pureté qui fait que les choses gravitent autour de lui et qu'il fait tout pour ne pas qu'elles l'atteignent, sans y parvenir au final.

Et d'ailleurs, c'est lorsque le film prend le virage de la péripétie qu'il me perd un peu, avec ce final désarçonnant, son humour un peu téléfilmesque qui sort de nulle part mêlé de tragédie. Même à ce moment là j'aime encore le film et mais ce n'est pas ce que je préfère - et alors c'est au spectateur que je suis de me retrouver ultra frustré de ne pas voir l'histoire continuer, l'amour tout renverser... C'est marrant comment ce film là te prive du happy ending de série estivale (je dis ça sans en avoir jamais regardé), et j'ai tellement hâte de voir la suite ! Un tel cliffhanger chez Kechiche, ça aussi je ne m'y attendais pas.

5/6

Cf. mon message plus haut où je détaille sa méthode. En fait c'est "à la portée de tout le monde". A condition de
1. avoir le temps et donc le blé
2. au final en avoir rien à secouer de la cohérence de ce que t'avais écrit à la base et juste aller où le vent te porte.

(d'ailleurs j'ai oublié d'en parler dans mon avis mais les deux premiers plans du film sont un dialogue en champ/contrechamp avec un appareil photo au milieu (donc une notion de celui qui regarde et celui qui est regardé) et... il saute l'axe des 180° ! Pas grave mais tellement représentatif de ses priorités)

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Oui très intéressant, merci d'avoir posté ça. Il n'empêche qu'il arrive avec ce dispositif à capter l'essence de ce qui se passe entre les acteurs/personnages comme personne d'autre. Même en connaissant le trucage, le tour de magie continue de m'émerveiller.

non mais tout ça ce fut, mais ce n'est plus.

ça m'a fait penser à la différence entre un tree of life et les pires scènes / plans d'un to the wonder, quand les deux malheureux sont livrés à eux-mêmes dans une maison avec pour mission de créer de la vie et de la magie et qu'on les voit juste errer avec une caméra braquée sur eux.
c'est vraiment la même chose ici, il a son dispositif qui a pu capter des choses rares et magiques dans le passé - pas si lointain, le premier film ! - mais là ça ne fonctionne pas, les étoiles ne s'alignent pas, personnages pas assez forts, situations trop faibles et artificielles, il n'y a juste rien à capter.

sinon visiblement la scène de la plage c'est une scène coupée du 1 en fait. il faut vraiment que quelqu'un, quelque part organise une projection suivie d'un q&a avec les monteurs.

Je suis de ton avis, je trouve le film très anecdotique. Mais il reste deux ou trois scènes étirées qui marchent super bien, et où on retrouve sa science singulière (la première dans le restaurant, et le déjeuner avec le producteur, malgré ses défauts).

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I think we're gonna need a helmet.

Alors je te préviens tout de suite, c'est pas avec Tree of Life que tu vas me convaincre.

Pourtant je vois assez ce que Finger veut dire, même si Mektoub 2 m'a quand même beaucoup plu. Tu as des réals comme ça, où la grâce tombe dessus le temps de quelques films dans une filmographie (peut-être le chef op)...

Malick, ce serait La ligne rouge, nouveau monde, tree of life
Almodovar, tu as Tout sur ma mère, Parle avec elle, La Mauvaise Éducation
Et Coppola avec les deux Parrain, Conversations secrètes, Apocalypse Now...

et bien sûr mon gars Gus van Sant avec Harris Savides

Ouais sauf que Kechiche pour moi c'est un sans faute jusqu'ici, alors que Malick et Almodovar ne sont même pas des cinéastes que j'aime bien, en réalité...

Mais bon tout ça c'est personnel, par contre oui c'est sûr que pour tout cinéaste il y'a des illuminations avec des chefs d'oeuvre qui semblent tombés du ciel au milieu de films qui paraitront moins forts en comparaison. La différence ici c'est que FC a détesté ce Mektoub 2 alors que Karloff tu as peut être pas d'équivalent à ça dans la liste des réalisateurs que tu cites.