Forum de FilmDeCulte

journal d'un scénario de fabrice caro

petite (190 pages) œuvre de littérature d'un monsieur manifestement productif, qui écrit avec facilité, talent et humour.
tout est résumé dans cette phrase : c'est léger, ça se lit vite, c'est régulièrement franchement drôle. je préfère quand il est franchement moqueur sur le milieu du cinéma (les scénaristes, les producteurs, les financiers, les cinéphiles... il est vraiment très moqueur) que quand il va dans l'absurde - mais c'est mon humour personnel et je ne doute pas que ce sera l'inverse pour d'autre.
ça n'oublie pas d'avoir un vague fond, très léger mais qui a le mérite d'exister, il parle malgré tout d'un vrai moment de vie d'un vrai personnage - ça ne va pas loin mais ça donne un peu de consistance.

sinon, ce n'est pas une plongée réaliste dans le movie making français, c'est même un peu n'importe quoi, mais il y a plein de choses drôles et bien vues et qui visent juste.

c'est très anecdotique et pas grand chose mais amusant et sympathique.

Recueil d'essais du jeune Perec, écrits parfois collectivement avec quelques amis, qu'il a écrit pour une éphémère (en fait pas tant que cela, 11 ans) revue dirigée par Maspero, Partisans, qui se voulait à la gauche des Lettres Françaises d'Aragon, et contre celles-ci tout en restant proche du PCF.
Perec est assez influencé par l'idée de littérature engagée de Sartre, la première période de Barthes (surtout les Mythologie) et par Lukacs. Il s'oppose globalement au Nouveau Roman qu'il perçoit comme formaliste et apolitique.
Légère déception : les textes ne sont pas stupides, et le point de vue est cohérent, mais ils sont à la fois polémiques, en condamnant des écoles en bloc (il aurait par exemple été intéressant de voir pourquoi il excepte Butor de sa critique du Nouveau Roman, y voyant un écrivain proche de sa sensibilité, ce que l'on sait via sa correspondance) et très pédagogiques, au point de verser dans l'historicisme (comme dans son article que Woyzeck de Berg, prometteur mais trop révérencieux).
Avec un bagage intellectuel et point de vue moral guère éloignés de cekx d'un Debord, Perec produit des textes assez fades, essayant de défendre ou rejeter des oeuvres par rapport à une orthodoxie minoriaire, déjà jouée mais encore implicite, ce qui n'est pas tout à fait la même chose que de la critique au sens fort.

L'idée est plutôt de se positionner socialement (plus que politiquement d'ailleurs) comme écrivain,individuel, dans la société de l'époque, et la gauche intellectuelle. Plutôt que d'equisser une théorie de la littérature, il en fait une des intentions des autres que leurs textes ne réflète pas.
L'exception est le très bon texte sur l'Espèce Humaine de Robert Antelme, où paradoxalement (mais en fait pas tellement; W est déjà là) Perec a moins peur d'exposer de manière fine un enjeu esthétique explicite, et formule de manière brève mais précise les ambiguïté politiques des livres concentrationnaires perçus comme un genre (intéressant à relire à l'heure où Bardella annexe Primo Lévi, sans doute surtout dans l'idée de concurrencer et neutraliser l'univers scolaire) .

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Après la lecture des Illusions perdues de Balzac, il me fallait quelque chose de plus léger. Le livre de Benchley, trouvé pendant les vacances dans une boite à livres de la cité de Clairvivre ( Dordogne) est donc tombé à point nommé.

J’en attendais pas grand-chose et mon attente ne fut pas déçue. Ca reste quand même le livre qui a inspiré le chef d’œuvre de Spielberg donc respect (mesuré).

Ce qui figure dans le livre (mais pas dans le film) :
- Un personnage de journaliste local, Harry Meadows, principal interlocuteur de l’agent Brody, qui lui dévoile notamment le scandale lié au maire (voir ci-dessous).
- Une romance (plutôt une amourette) entre le scientifique et la femme de Brody que ce dernier devine, ce qui exacerbe l’animosité entre les deux hommes sur le bateau ; de façon générale, Ellen, l’épouse de Brody tient plus de place dans le livre, son portrait est davantage étoffé et cette mère de famille un peu lasse de son quotidien, qui cherche une échappatoire dans cette aventure amoureuse sans lendemain (et pour cause, voir plus bas) est le personnage le plus touchant du livre.
- La déchéance du maire du fait de son endettement après des opérations immobilières douteuses dans lesquelles la mafia semble impliquée.
- La mort de Matt Hooper, le scientifique, tué dans sa cage par le requin.

Ce qui figure dans le film (mais pas dans le livre) :
- La célèbre scène de nuit dans le bateau où Quint, le marin, évoque un souvenir lié à la seconde guerre mondiale.
- L’explosion du requin (dans le livre, c’est Quint qui se débarrasse du sélacien en lui plantant une série de harpons dans le corps. Le marin finira par couler entraîné par le requin).

Il y a d’autres changements mais plus secondaires.

A noter quand même un moment assez inoubliable dans le livre qui n’est pas dans le film, lorsque Quint offre à Brody le spectacle suivant : après avoir pêché un requin, il entaille celui-ci sur toute la longueur du ventre puis le relâche encore vivant dans la mer. L’animal excité par le sang et les entrailles qui se déversent dans l’eau devient frénétique, avalant presque aussi instantanément qu’il les rejette ses propres viscères. D’autres requins s’invitent ensuite au festin pour dépecer vivant le poisson anthropophage. Une vraie vision d’horreur.

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Ce qui vit la nuit - Grace Krilanovich

Bouquin underground visiblement culte écrit en 2010 par une auteur qui n'a jamais rien écrit d'autre et uiquement traduit en français en 2023.
J'arrête après 100 pages non pas que je n'aime pas mais c'est une lecture très exigente. Un roman totalement impressioniste quasiment aucune narration, une longue errance d'un groupe de jeunes (qui sont par ailleurs vampires même si ça n'a quasiment aucune incidence) dans les bas fonds les plus glauques des Etats-Unis. C'est vraiment fascinant et par moment ensorcelant mais à d'autres tu lis 5 pages et tu es incapable de résumer ce que tu viens de lire, tu l'oublies immédiatement parce que c'est trop évanescent. Vraiment après 100 pages on sait juste que le perso cherche sa soeur qui s'est enfuie de la maison où elles vivaient avec leur parents adoptifs. Le reste ce ne sont que des descriptions des nuits interlopes autour de diners pourris peuplés de camés et de tarés. Ca m'a fait penser à une version hardcore de American Honey d'Andrea Arnold. Le roman parvient par moment à créer des images de cinéma très fortes, très évocatrices. Je lis d'aillerus sur la page wiki de l'autrice que le roman devait être adapté au cinéma (mais la news semble ancienne et le projet sans doute abandonné). J'essaierai de le finir mais envie de lire un truc plus simple.


L'obscurité du dehors- Cormac McCarthy

Mon deuxième McCarthy après l'immense claque que fut Meridien de Sang. Alors on n'est pas au même niveau mais ça reste d'une puissance assez peu commune. Récit tout simple d'un frère et d'une soeur qui ont un enfant ensemble dans une cabane pourrie au milieu de bois. Elle s'enfuit à la recherche de son bébé, il la poursuit. Exploration de la misère du sud américain dans une écriture poisseuse et d'un désespoir quasi total. Je crois n'avoir jamais rien lu d'aussi sombre. Tout est horrible, le soleil est "visqueux", le vent est "âpre", la chaleur "nauséeuse" etc... McCarthy ne trouve aucun salut nulle part, que ce soit chez les hommes ou dans la nature, tout est fatalement condamné à la perte, à la destruction, à la douleur. C'est assez poignant mais aussi presque trop étouffant. Grand bouquin ceci dit et je comprends mieux pourquoi j'aime autant David Vann qui semble être son fils spirituel. Je vais continuer mon exploration de l'auteur.

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CroqAnimement votre

Tu es prêt pour LA ROUTE.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Putain mais je suis con je l'ai lu au moment de la sortie du film
Mais bizarrement assez peu de souvenirs. Bien envie de le relire.

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CroqAnimement votre

Ce qui est fort chez McCarthy, c'est qu'il n'y a même pas besoin de lire le bouquin entier pour être foudroyé par l'écriture (même si on perd probablement avec la traduction). C'est immédiatement extraordinaire.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Oui c'est très impressionnant. Très précieux (toujours des mots que je ne connais pas) et en même temps très direct et cash.

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CroqAnimement votre

Un roman de la dernière période "autobiographico hypertextuelo-structuraliste"
Postulat prometteur, Aragon se crée un double qui a perdu son ombre et raconte sa souffrance (du coup lien entre surréalisme et romantisme allemand), sa femme ne s'en aperçoit pas et couche avec l'ombre détachée.

Mais c'est chiant pendant 400 pages. En gros plutôt que de faire un coming out il explique de façon plus ou (plutôt
beaucoup) moins codée en pleurant qu'Elsa Triolet (qui arrivait sur les 70 ans et avait le droit de penser à d'autre trucs) ne l'a pas aimé, en fait, et le méprisait (et pensait le surpasser, peut-être à raison vu ce qui transparait de ses romans) littérairement
Mais quand il ne geint pas sur lui-même il y en a 80 très bonnes sur la purge posthume de la mémoire de Gorki (assassiné ?) par Staline, le miroir dans la peinture de Van Eyck à Ingres, comment l'Alsace a perçu les Français en 1918, à travers une charmante histoire de cul, le rapport entre roman de chevalerie - le Jouvencel de Jean de Beuil- et roman moderne comme travestissement du politique par un camp victorieux, fatigué de sa victoire, le PCF qu'il ne pouvait vraiment plus saquer (tout à la fin pour les survivants qui arrivent au bout, à croire que je suis le troisième depuis 1961*), l'histoire du roi fou Christian VII du Danemark et du meurtre de Sruensee, Othello+Kerenski chez Hamlet.
Bref c'est merdé et insupportablement autocomplaisant mais il y a un truc quand il ne parle pas de lui

Quelques années après, Aragon a approfondi cette veine dans Blanche ou l'Oubli, qui lui est un livre remarquable de bout en bout, du niveau d'Aurélien

*
Les autres, tu en as marre des autres,, avec leurs histoires, leur besoins, leurs malheurs. Cela devient gênant au bout du compte, les autres.
Puis ils sont si nombreux, il y en a de toutes les couleurs, il y a des malheurs de toutes les couleurs. On s'en tire en signant des trucs à des présidents de République dans des pays improbables. On dit des choses généreuses. On s'indigne. On critique. On a raison d'ailleurs, c'est notre fonction d'avoir raison. On a eu tant de fois raisons qu'on a oublié toutes celles où on s'est trouvé avoir tort. Oh je suis injuste : dans ces derniers temps , on se paye aussi le luxe d'avoir tort, on gratte ses plaies, ses plaies intellectuelles, bien-sûr. Pendant quoi, il y en a d'autres qui crèvent doucement , comme toujours. Ou pis : qui ne crèvent pas...longuement qui ne crèvent pas..

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Le seul qui est au niveau de Méridien de Sang c'est Suttree, mais par contre c'est narrativement beaucoup moins prenant, juste un récit d'errance semi-autobio complètement transcendé par le style de baroque de Big Cormac (surnom donné par Garnier).
Enfin la Trologie des COnfins c'est très beau, surtout le deuxième, et un peu moins "dark".



Mais Vann stylistiquement c'est beaucoup plus plat non? (de ce que j'ai lu de lui, un seul je crois)

Oui clairement. Mais les thématiques sont les mêmes, obsession du territoire et de la violence qu'il contient. Sutree sera sans doute mon prochain.

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CroqAnimement votre

C'est pas mal son truc, très politique, avec un découpage inattendu et malin (plutôt sur la consolidation la République du Commonwealth vers un quasi-royaume et les petits lâchetés et grand reniements parfois involontaires qu'elle amène, que sur la décapitation de Charles Ier - du coup c'est à la fois très anaytique et moderne tout en rappelant l'Orestie), petit côté proto-West Wong voire Tanner 88 (c'est assez marrant, à la fois désabusé et précis avec pleins de personnages bien maîtrisés, décidemment très altmanien), voir la scénar de QGJ sur Balladur-Chirac.

Et puis cela parle aussi à ceux qui s'intéressent aux rapports entre révolutions communistes et l'évolution vers une bureaucratie politique séparée (et plus elle se veut morale plus elle est séparée, avec les corrolaires soit d'un état d'urgence perpétuel soit d'une avant-garde politique spécialisée), Hugo avait compris un truc que le XXème siècle a ensuite montré.

Les vers rimés permettent des passages comme :

À quoi tiennent, mon Dieu, les vertus politiques ?
Combien doivent leur faute à leur sort rigoureux !
Et combien semblent purs, qui ne furent qu’heureux !

Ou


THURLOË.
Mais dès longtemps, mylord, vous régnez.
CROMWELL.
Non, non , non !
J’ai bien l’autorité, mais je n’ai pas le nom !
Tu souris, Thurloë. Tu ne sais pas quel vide
Creuse au fond de nos cœurs l’ambition avide !
Comme elle fait braver douleur, travail, péril.
Tout enfin, pour un but qui semble puéril !
Qu’il est dur de porter sa fortune incomplète !
Puis, je ne sais quel lustre, où le ciel se reflète.
Environne les rois, depuis les temps anciens.
Ces noms, roi, majesté, sont des magiciens !
D’ailleurs, sans être roi, du monde être l’arbitre !
La chose sans le mot ! le pouvoir sans le titre !
Pauvretés ! Va, l’empire et le rang ne font qu’un.
Tu ne sais pas, ami, comme il est importun.
Quand on sort de la foule et qu’on touche le faîte.
De sentir quelque chose au-dessus de sa tête !
Ne serait-ce qu’un mot, ce mot alors est tout.


(intéressant typage psychologique de Cromwell, 50% Staline / 25% de Gaulle / 25% François Hollande).
On peut dire qu'il aura vu venir Napoléon III de loin.

Ce jeune écrivain a du potentiel, hélas...

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Jean-Paul Sartre

Cela ne va pas le faire et j'éprouve décidément plus d'affinités avec le film.
Le ton me parait très grandiloquent, et j'ai l'impression de lire un article Wikipédia sur la photo de guerre avant 1914 et après 1990 (encadrant donc la seconde guerre mondiale et la décolonisation), assorti de citations bibliques plus apocalyptiques les unes que les autres.

Le lien entre la photographie et la mémoire historique du XXème siècle, godardien et benjaminien, est ici massivement généralisé, et la photographie devient une forme de négatif dialectique absolu, ce négatif et cette mauvaise conscience devenant une sorte de "colle "universelle, une Patex morale reliant de manière vague les époques et guerres entre elles, le médium photo endossant la culpabilité des hommes à leur place, et la conservant, faisant de celle-ci un sens caché, mais aussi indifférence ontologique, un "même" présent dans toutes les guerres. A la limite, on a l'impression que la mort inaugurale du personnage d'Antononia s'explique car elle serait devenue par son métier de photographe une prêtresse de Belzebuth ou de Tanit cachée dans la modernité.

Le film en insistant sur le caractère taciturne mais aussi la détermination du personnage, élague et allège le roman en lui ajoutant une sobriété bienvenue, qui ne fait pas de la morale une sorte de cul-de-sac, terminant de façon lointaine mais inévitable l'expérience du réel (il le rend aussi plus politique).

Sinon la fin de Cromwell; avec le complot quasi-terroriste des puritains qui rivalisent oralement à coip d'alexandrins pour se porter volontaires pour planter un couteau dans le bide de Cromwell (par ailleurs beau personnage), sans qu'aucun d'entre eux n'ait au fond particulièrement envie d'y aller est bien marrante , et actuelle. Curieuse mais très intéressante pièce, bonne comédie politique (pratiquement jamais jouée mais bon martériel pour un film).

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

C'est ce que je me suis dit dès la première page avec cette mention des oeuvres de Bukowski en serbo-croate et d'Imre Kersetz (pourquoi pas, mais le name-dropping dès la première page... mais bon jugement trop expéditif pour que je juge bon de le mentionner).

"Et elle écouta It's a Sin des Pet Shop Boys en regardant une dernière fois, sceptique et mal réveillée, avant de reprendre la route dans la voiture de Dragan, le cadavre de la paysanne bosniaque, fascinant les miliciens dont les vestes Chevignon de deuxième main achetées avec de précieux Deutsch Mark par leur père, maçons immigrés en Allemagne en 1987, étaient à présent trop petites. Il manquait du sucre dans le café pris ce matin à l'hôtel.
Cum autem venerit ille spiritus veritatis, docebit vos omnem veritatem'
En 1972 Roland Barthes a dit à propos du fusil photographique de Marey que

Et c'est ça tout le temps.

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Jean-Paul Sartre