Après la lecture des Illusions perdues de Balzac, il me fallait quelque chose de plus léger. Le livre de Benchley, trouvé pendant les vacances dans une boite à livres de la cité de Clairvivre ( Dordogne) est donc tombé à point nommé.
J’en attendais pas grand-chose et mon attente ne fut pas déçue. Ca reste quand même le livre qui a inspiré le chef d’œuvre de Spielberg donc respect (mesuré).
Ce qui figure dans le livre (mais pas dans le film) :
- Un personnage de journaliste local, Harry Meadows, principal interlocuteur de l’agent Brody, qui lui dévoile notamment le scandale lié au maire (voir ci-dessous).
- Une romance (plutôt une amourette) entre le scientifique et la femme de Brody que ce dernier devine, ce qui exacerbe l’animosité entre les deux hommes sur le bateau ; de façon générale, Ellen, l’épouse de Brody tient plus de place dans le livre, son portrait est davantage étoffé et cette mère de famille un peu lasse de son quotidien, qui cherche une échappatoire dans cette aventure amoureuse sans lendemain (et pour cause, voir plus bas) est le personnage le plus touchant du livre.
- La déchéance du maire du fait de son endettement après des opérations immobilières douteuses dans lesquelles la mafia semble impliquée.
- La mort de Matt Hooper, le scientifique, tué dans sa cage par le requin.
Ce qui figure dans le film (mais pas dans le livre) :
- La célèbre scène de nuit dans le bateau où Quint, le marin, évoque un souvenir lié à la seconde guerre mondiale.
- L’explosion du requin (dans le livre, c’est Quint qui se débarrasse du sélacien en lui plantant une série de harpons dans le corps. Le marin finira par couler entraîné par le requin).
Il y a d’autres changements mais plus secondaires.
A noter quand même un moment assez inoubliable dans le livre qui n’est pas dans le film, lorsque Quint offre à Brody le spectacle suivant : après avoir pêché un requin, il entaille celui-ci sur toute la longueur du ventre puis le relâche encore vivant dans la mer. L’animal excité par le sang et les entrailles qui se déversent dans l’eau devient frénétique, avalant presque aussi instantanément qu’il les rejette ses propres viscères. D’autres requins s’invitent ensuite au festin pour dépecer vivant le poisson anthropophage. Une vraie vision d’horreur.