Replay – Ken Grimwood, 1988
Acheté totalement au pif d’occasion il y a peut-être un an et oublié dans une pile, j’en avais jamais entendu parler avant ni depuis… jusqu’à il y a 10 jours sur X, un article relayé sans commentaires, dans une sorte d’indifférence générale, et qui m’en a rappelé l’achat. L’article, que j’ai survolé, posait ce roman, culte mais oublié, comme la matrice des récits de répétition/voyage dans le temps type Un jour sans fin ou Edge of Tomorrow.
Et c’est le cas.
J’ai beaucoup pensé à 22/11/1963 de Stephen King, dernier roman de l’auteur que j’ai lu et dont il très nettement inspiré, tout en étant beaucoup plus long et, comme d’habitude chez King, d’envergure beaucoup plus apocalyptique.
Ici, l’idée c’est vraiment de parler aux gens (dont je fais partie, je l’admets) qui se demandent régulièrement ce qu’ils feraient s’ils pouvaient revivre leur vie depuis tel ou tel moment tout en ayant conservé le souvenir de leur vécu, choix et échecs. Je changerais quoi ? Je profiterais comment de ma connaissance de l’avenir ? J’arrangerais une rencontre avec qui ? J’éviterai quelle situation ou personne ? Combien de fois je me suis imaginé des scénarios alternatifs dans ce style, et j’ai été saisi par la manière dont Grimwood semble avoir capté l’essence de ce rêve éveillé.
Ca ne propose pas une réflexion très profonde sur quoi que ce soit, et la nature du mystère (le « pourquoi » ?) n’occupe pas beaucoup de place. C’est vraiment de l’étude de personnage émouvante, pleine de malice, de deuil, de regret, d’aspirations, de désespoir et de résignation. Les relations amoureuses, leur fragilité, l’impuissance face au temps qui passe (et se répète, en l'occurence) et à la perte ressentie. C’est vraiment chouette, souvent très poignant, et pas long. Bien aimé.
_________________ Looks like meat's back on the menu, boys!
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