Forum de FilmDeCulte

Film étrange, aux acteurs médiocres et au dispositif balourd (on s'ennuie finalement souvent), qui parvient néanmoins à exister grâce à la beauté fulgurante de ses compositions et à la photographie magnifique de Tom DiCillo.
Et c'est déroutant de regarder un film en se désintéressant complètement de ce qu'il raconte, de ses personnages mous et vains, de ses dialogues à moitié inaudibles, de son culte à Ozu un peu trop voyant, et de sa pose évidente, pour se concentrer uniquement sur l'image, sur ces formes impeccables qui se rencontrent de façon inspirée dans le cadre, avec toujours plus d'inventivité, toujours plus de raffinement. On met pause et on admire.

Jarmusch aurait été un très grand photographe. Mais je n'arrive décidément pas à aimer le cinéaste.

4.5/6 quand même, pour l'expérience estéthique.

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Celui là est bien chiant, j'avais préféré Down by law à l'époque. J'avais aussi beaucoup aimé Dead man à sa sortie

Tous les Jarmusch que j'ai vus sont à 4 ou 4.5/6. Je trouve ça toujours beau, mais je n'aime pas ses scénarios, ni ses dialogues, si ce qu'il a dire.

Il me reste à voir celui que les gens préfèrent en général, cela dit : Dead Man.

_________________
"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Puis tu nous fera ton top Mr J.

Comme Lohmann j'ai préféré Dead Man, Down by Law, mais aussi Ghost Dog.

_________________
-I failed.
-Good. Now go fail again.

Eh bien moi c'est mon préféré de Jarmusch parmi ceux que j'ai vus. Le personnage principal qui accueille une fille du pays qu'il a fui, la Hongrie, est d'abord très antipathique (curieux jeu avec sa bouche notamment, mais surtout très con). Mais avec son copain plus chaleureux mais tout aussi pathétique, accroc aux paris sportifs, on s'attache finalement au portrait de deux losers même pas magnifiques du rêve américain, qui vivotent tout en se racontant qu'ils vivent une aventure.

L'aventure, ce sera deux roads trips monotones, pour d'abord aller chercher la fille qui a continué vers l'ouest, ensuite descendre vers la Floride. Cette monotonie s'exprime notamment en étirant le temps et cela laissera certains spectacteurs sur le carreau mais j'ai apprécié ces plages de contemplation, d'autant que le film a une plastique avantageuse.

Mine de rien, pour un premier vrai film (après son film d'études), il y a vraiment quelque chose de singulier. Si certains feront la liste de tous les éléments types du film indépendant, je trouve que l'ensemble vaut davantage qu'une somme de ces éléments-là. Un parfum mélancolique se dégage lors de la visite à Cleveland puis quand les trajectoires s'accélèrent dans la toute dernière partie.

Un beau film, qui a l'avantage d'être court (1h25) et dispo sur Mubi.