Forum de FilmDeCulte

L'enfant avait douze ans en l'occurrence... Elle a eu un enfant de lui alors qu'il avait même pas quatorze ans. C'est pas Mourir d'aimer. Il paraît qu'il y a une scène où le personnage de Nathalie Portman éprouve une montée de chaleur en se rendant sur les lieux de leur première relation sexuelle.
En ces jours de panique morale, c'est plutôt marrant qu'on évoque juste un trouble...

J'ai eu l'impression qu'elle la jouait, juste pour s'amuser à reproduire la scène.

Perso je suis un peu comme Karloff. Je trouve que c'est un téléfilm qui manque un peu de drama, les scènes où Moore prépare ses bouquets de fleur ou ses gâteaux sont lassantes et trop présentes. C'est mieux quand on s'attarde sur son mari, et surtout sur sa famille d'origine qu'on ne voit pas assez à mon goût. Je me suis détaché au fur et à mesure.

2/6

Perso j'ai trouvé ce film magnifique, j'ai plus pensé à Bergman qu'à Hitchcock ou De Palma (Persona ou Sonates d'automne) en ce qu'il met particulièrement en valeur ses deux grandes actrices américaines middle age, et Julianne Moore dans une forme de contrepied à ses autres rôles chez ce même cinéaste. Après il faut reconnaitre que Natalie Portman a peut-être trop de scènes redondantes.
Rien que la scène du maquillage me fait barrer la comparaison avec un téléfilm.
Si ce May December avance par petites touches dans la révélation de la situation, il envoie néanmoins des signaux clairs, Ce qui n'était pas le cas par exemple fort du Lolita de Kubrick.
Un des plus beaux Todd Haynes à mon sens, qui revient à cette mise en scène très subtile de l'ambivalence morale.
5/6

The film May December explores a controversial relationship between Gracie and Joe, with a significant age gap of 23 years. The title May December refers to the noticeable age gap, with May symbolizing youth and December representing the older partner.

Quelqu'un avait capté ça ?

Non, et December c'est pas très sympa pour Julian Moore.

December c’est plutôt Jason Robards dans Magnolia effectivement. Sinon c’est bien une femme et non un mec.

Je n’ai rien compris à ce film.

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There is no such thing in life as normal

Han le faux gay.

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pour rebondir sur ce que disait art core : en fait ce qui m'a gêné ce n'est pas tant que l'actrice fasse ça - effectivement c'est too much mais ça participe au personnage et à une thématique du film - c'est que le scénariste ne l'ait pas fait avant ? qu'elle pose des questions dont les réponses sont évidemment manifestement dans le scénario ? et donc le scénariste n'a pas fait d'entretiens avec personne avant ? sachant que c'est dur de cerner exactement de quoi il s'agit comme film (elle est connue mais pas trop, fait une série un peu pourrie, c'est un film indépendant, mais ce qu'on voit à la fin c'est franchement du softcore et même en 2015 (avant me too ? j'ai pas compris pourquoi 2015 sinon) il n'y avait pas de film indépendant nullos en mode softcore sur une relation avec un mec de 13 ans mais avec une actrice connue... je ne comprends pas ce qu'est ce film. et on arrive alors à un truc que je n'aime pas dans les films c'est quand les trucs n'ont pas de sens mais sont juste pratiques pour ta thématique et ton scénario.

pour rebondir sur ce que disait qui gon : justement j'ai trouvé que ça faisait très film français, ce scénario dont chaque scène est une note d'intention sur pattes, y compris dans tous les trucs rajoutés pour bien dire que le mari est une victime, ses états d'âme à la fin, il fume comme un ado, pleure un enfant, baise comme un vierge, flirte par sms comme un jeune adulte, la métaphore lourdingue avec le papillon - au final c'est dit sans ambiguité qu'il est dans cette histoire parce qu'il s'est laissé embriguader dans un truc où il ne pouvait et savait pas dire non. dans l'absolu ça ne me gêne pas, ça me semble évident que c'est de manière écrasante le cas dans ce genre d'histoires, mais c'est justement le trouble moral des histoires style emmanuel et brigitte qui m'intéresse, et celui de la situation de départ. je n'ai pu m'empêcher de trouver que ces trucs sur le mari faisaient très "rajouts suite à la gêne de certains membres de la commission sur l'aspect moral de cette relation".

sauf que du coup, ça reflète un aspect un peu "safe" de : ce n'est pas très vénéneux, pas très troublant, pas très vertigineux. un peu l'impression d'une promesse non tenue vis à vis de son spectateur sur cet aspect là. tout ça est bien raconté, incarné par deux actrices iconiques et merveilleuses, dans un scénario bien construit et intelligent même si assez artificiel, mais enfin si c'est pour me dire que les actrices excellent à simuler des sentiments et sont des vampires se nourrissant des histoires des autres, que les sex offenders ne sont pas forcément des monstres sanguinaires mais ont toujours une forme de perversité dans leur rapport à autrui, et ont souvent été blessés dans leur enfance, puis que les adolescents ayant des aventures avec des gens plus âgés se font voler une partie de leur enfance - honnêtement mon âme toute entière n'est pas secouée par ces révélations fracassantes.

C'est quoi les révélations fracassantes de Dodin Bouffant?

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que la vie c'est de la merde et que c'est injuste et qu'on va tous mourir et tout disparaitra mais que les belles choses sont vraiment très belles et valent le coup de s'y consacrer le temps que ça dure, et avec un peu de chances on pourra en léguer une infime partie à des gens qui dans 150 ans continueront d'apprécier cet héritage sans même savoir que ça vient de nous. je ne sais pas si c'était fracassant mais j'ai grandement apprécié qu'on me le démontre pendant 2 heures, parce que j'ai beau le savoir parfois c'est dur de me dire que c'est vrai.

après je n'aurais pas spontanément fait le lien entre les deux films !

Je taquine un peu gratuitement. Moi-même j'ai pas dire d'un film qu'il ne nous apprend pas grand chose de neuf tout en appréciant des films coupables de la même chose.

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Pas désagrablé, assez courageusement critique envers le néopuritanisme. Les deux répliques finales (twist du film en fait) sont fortes, mais le film est malgré tout longuet et souffre de lourdeurs (la métaphore du coyote épargné, la culture d' insectes etc...).


La situation m'a rappelé les Biches de Chabrol, mais avec un élément plus édifiant, plus moral et politique (mais aussi un peu petit malin Natalie Portman démontre qu'elle peut joue avec empathie une mauvaise actrice qui se caractérise par son insensibiltié et son cynisme, qui deviennent alors des entraves techniques plutôt que morales) , ainsi que Minuit dans les Jardin du Bien et du Mal (pour la localisation à Savannah, et la dilution d'un scandale sexuel dans une sorte de torpeur sudiste qui ressemble à la tolérance et au pardon), un petit peu aussi Elle de Verhoeven.
Bien aimé le point de vue se plaçant après la tornade médiatique, après l'éclatement d'une bulle inflationniste, à l'issue duquel tout est lissé, dévalué sans être mort ; à la fois la portée morale et sociale du scandale sexuel et sa condamnation (le harcèlement du personnage de Gracie continue à bas bruit, sous forme de merde de chien ecore plus fatiguant qu'humiliant), mais aussi les sentiments qui justifiaient la transgression eux-même : belle idée du personnage masculin qui assume que l'amour vrai qu'il avait pour Gracie, qui était une provocation pour la morale Wasp -(celle-ci d'ailleurs invisibilisée, tenue à distance mais agissante, elle n'existe qu'à travers de vieilles manchettes de journeaux, dans son usure elle parvient malgré tout à détruire le droit à l'oubli), mais ne débouche réellement que sur une routine conjugale frustrante et castratrice, des petits mensonges que plus personne ne prend la peine de relever .
D'où un certain cynisme quand-même : Todd Hayne assume le fait que l'émancipation sexuelle puisse être invisible, silencieuse. La subversion s'épuise et devient progressivement un secret. Mais pas ses personnages, qui eux ont souffert et veulent être raconté, restent exposés au risque de la récupération et de l'inflation morale : le réalisateur est du côté de la vie et de la mort, mais ses personnage sont coincés du côté de la "story" qui ne s'efface jamais, malgré la morale explicite du film, qui les justifie de l'extérieur. Même libres, les personnages sont pris dans une opposition entre vie et discours qui subsiste et devient la part réaliste du film, le personnage de Melton est assez courageux et même intelligent, mais incapable d'articuler de lui-même son histoire et même sa vision du monde - la revendication est elle-même coupée d'un vrai rapport d'objet, que sa justification morale ne lui rend pas : le film se contente de le défendre mais refuse de le traduire (au contraire du film dans le film, grotesque et qui devient surtout le prétexte à une forme d'onanisme du personage de Portman .

J'y crois assez peu aussi. Je veux bien croire que ça existe, mais pas de cette façon, et surtout pas pour donner ce résultat final bidon.

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Aussi, limite plus dans le jeu des acteurs que dans la mise en scène. Bon, c'est apparemment fait exprès.

Par contre, pour contrebalancer ça, j'aime comme le sujet est amené par petites touches. Pas très fan de Haynes (mais j'ai ai 3 ou 4 à rattraper), mais ça reste pas désagréable à suivre.

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