Forum de FilmDeCulte

Un avocat américain et défenseur de l'environnement, Robert Bilott, a révélé la pollution de l'eau en Virginie par l'entreprise de produits chimiques DuPont, empoisonnant à petit feu les habitants et les animaux de cet état.


Bon je vais avoir du mal à en parler mais là on est clairement en face d'une grosse tuerie. Sur un pitch très voisin d'Erin Brockovich de Soderbergh, Todd Haynes s'approprie le film judiciaire et signe son meilleur film. Un conseil, mieux vaut savoir et se renseigner le moins possible sur l'affaire pour se conserver la surprise de la dimension sidérante que prend ce "Tiré d'une histoire vraie". Alors on est bien dans le genre balisé du film de procès mais ici totalement sublimé par Haynes. Sur certains de ses films, allez au pif Carol, je suis assez admiratif du classicisme old school du bonhomme (je peux utiliser le terme néo-classicisme?), de l'intelligence de sa mise en scène mais je trouve que ça manque un chouïa d'émotion. Et bien là Haynes a clairement franchi un palier.

Tout d'abord, le choix malin de prendre Mark Ruffalo, que je n'ai jamais considéré comme un grand acteur, mais là il est parfaitement utilisé dans un style de bonhomme pataud et on arrive parfaitement à s'identifier à cet avocat brave homme qui va consacrer sa vie et sa santé à son combat idéaliste. Dark waters est aussi beaucoup plus vaste qu'un film judiciaire, il témoigne avant tout de la pourriture qui peut parcourir notre société, ces forts qui écrasent les petits, la corruption dont il usent et la folie de ce monde écrasé par les intérêts des gros. Il y a même des moments catastrophiques et déprimants qui semblent avoir été soufflés par Castorp aux scénaristes. A la fin du film, j'étais même convaincu de faire mon sac à dos pour le rejoindre dans le bunker qu'il a préparé pour la fin du monde.

Et puis cette deuxième moitié écrase simplement tout ce qui a pu se faire dans le genre. Plus l'histoire avance, plus on se rend compte de l'horreur de ce monde moderne et que l'homme est avant tout le principal danger pour l'homme. Très grand film même si j'avais envie de pendre des riches à la fin.

5-6/6

La bande-annonce était générique au possible mais quelques critiques récentes l'ont réhabilité et ça m'avait chauffé, d'autant plus que j'aime Haynes...

Mais t'as tout cassé.

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Réception critique et publique délirante de la presse aux US. Ne te prive pas d'un bon film à cause de moi

Le film l'est aussi... à l'image de la bande-annonce. On s'attend à voir un film de procès carré, pas forcément à une laideur toute bubblesque (en référence à Bubble de Steven Soderbergh), sans brio formel. Les louanges d'Abyssin en deviennent d'autant plus délirantes.

Clair, l'impression d'un film déjà vu (On peut ajouter "Promised Land" de GVS à "Erin Brockovich"), mou de bout en bout et engoncé dans la forme vieillotte du "film dossier", témoignant une fois de plus que les bonnes intentions ne suffisent pas à faire les bons films.

Haynes ne semble pas à l'aise lorsqu'il s'agit de quitter la ville, les bureaux et les banlieues pavillonnaires pour filmer en milieu rural.

La bande annonce c'est vraiment Un lobbyiste découvre l'existence de la pollution et de la mauvaise foi en effet.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Si je vois la bande-annonce encore une fois, je me flingue.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

La bande-annonce est effectivement pas top. C'est trop speed, ça veut montrer trop d'enjeux du film… Après, c'est pas le film le plus facile à vendre en deux minutes.

Si le scandale dénoncé est indéniablement horrifiant et révoltant, Todd Haynes (sans doute sensible au sujet) peine à se démarquer de cette longue lignée de "films-dossier" balisés, efficaces mais très classiques, "déjà-vu" en fait. C'est propre évidemment, mais on va dire qu'on se rapproche bien plus d'un Spotlight que d'un The Insider, if you see what I mean.
Pas grand chose à en dire de plus. Mark Ruffalo (producteur du film) fait la même tête de chien battu pendant tout le film, Anne Hathaway frôle - comme souvent - le surjeu. C'est cool de revoir un bon Tim Robbins (dans un second rôle).
Donc voilà, c'est tout à fait correct, ça fait le job (indignation "tous pourris" + angoisse "on va tous crever" incluses), mais ça manque de singularité et de "moments forts" pour se démarquer et être vraiment mémorable.

4/6 de l'indulgence.

Pas étonné qu'il soit snobé aux Oscars.

Et faut oublier que c'est un film de Todd Haynes, en fait, ça passera mieux.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est ce qui fait la charme d'Anne Hathaway ce surjeu e un l'air de de poser en permanence la question Comment y arriver ?

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

C'est "marrant" aussi de voir Mark Ruffalo revenir attaquer DuPont, après ce qui lui est arrivé dans Foxcatcher.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Qu'est-ce qu'il faut pas lire ?

Film-dossier très "2008", mené avec une sobriété qui confine à l'ennui visuel et narratif: tout est gris, noir, relou, et ça s'étale sur douze ans. Bien intentionné mais lourd et long. Ruffalo est bien mais assez monotone, Tim Robbins par contre est en effet pas mal en gentil/méchant. Par rapport à d'autres références de films d'enquête, ça apporte pas grand chose au schmilblick. En tout cas c'est assurément le film le moins queer de Todd Haynes...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Tristesse de cette dernière critique avant le confinement .

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CroqAnimement votre

Qui-Gon Jinn a tout dit.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste