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MessagePosté: 05 Juil 2023, 16:50 
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(un film recommandé par les plus grandes marques)

Synopsis : le (très lent) rise puis le (rapide) fall de la Madone du Nouvel Hollywood.

En anglais : What she said - the art of Pauline Kael : soit un titre vaguement mensonger puisque si on l'entend beaucoup tchatcher (soit en enregistrements d'époque, soit imitée par Sarah Jessica Parker), le film effleure son point de vue sans jamais rentrer dans le lard de sa pensée. La partie n'était pas aisée sans doute puisqu'on sent qu'il y a de la part de Kael un rejet assez viscéral de tout ce qui peut toucher de près ou de loin à de la théorie de l'art, préférant le bon mot ou le vitriol pour retranscrire son ressenti quant à la vision d'un film.
Néanmoins, on peut regretter que le doc ne décrit pas plus en détail la polémique qui l'opposait à Andrew Sarris (qui a importé aux US la théorie des auteurs) : tout juste apprend-on par la veuve de ce dernier que Sarris la détestait et que les attaques de Kael étaient assez personnelles).

De ce que j'en sais (peu, mais les grandes lignes), Kael prétendait que la théorie des auteurs servaient surtout à ses collègues intellos à justifier le fait de s'encanailler devant des "navets" d'action.
D'où également une séquence où on comprend tout le mépris du documentariste envers un certain cinéma non encarté puisqu'on illustre son article sur le "trash cinema" par des extraits de Godzilla, Russ Meyer, Foxy Brown ou... le Jour des Morts-Vivants de Romero (2018, le doc, quand même, s'agirait de se mettre à la page monsieur Garver...). C'est ce qui l'amène aussi à enquêter sur Herman Mankiewicz et à soutenir qu'il s'agit du véritable auteur de Citizen Kane : thèse qui là encore n'est que survolée.

On a au contraire plutôt droit au récit balisé de sa légende, à commencer par son fait de gloire : elle était la "seule" à défendre Bonnie and Clyde au moment de sa sortie, ce qui a sauvé la carrière du film et marqué le point de départ du Nouvel Hollywood. Puis, elle découvre que ses goûts collent à ce qui truste les écrans (Bertolucci, Allen... les suspects habituels) avant que les années 1980 arrivent (avec forcément le clip de Flashdance) et qu'elle se mette à merdouiller (notamment une impressionnante sortie de route sur Shoah qui a le mérite de l'audace). Malheureusement pas un mot sur sa guéguerre avec Eastwood qu'elle traita de fasciste dans les 70s.

Le début et les années de galère (elle échoue à écrire un bouquin et vivote avant d'arriver au New Yorker) sont les passages les plus intéressants notamment dans la peinture de l'époque. Mais on sent également que le portrait d'une mère courage qui fait face au méchant patriarcat du monde de l'édition se brise sur le mur de la réalité quand tout le monde, à demi-mot, rappelle plus ou moins quelle peau de vache elle était (même sa fille, le jour de ses funérailles, relate dans son éloge funèbre qu'elle avait tendance à trop la ramener). L'un de ses "protégés", Paul Schrader, jamais le dernier pour la déconne, explique également au détour d'une interview que son truc était d'attendre que tout le monde ait pondu sa critique pour savoir comment se positionner. De plus, le passage où on voit David Lean rappeler qu'après un dîner avec son groupe de critiques il a été incapable de se remettre à bosser pendant des années prouve le côté néfaste que pouvait avoir cette cour digne du Bûcher des Vanités.

Malgré la profusion d'extraits de films non légendés (ce qui permet de maintenir l'attention en jouant à un quiz de Degryse qui bougerait), j'avais tout de même du mal à cerner la thèse sous-jacente du film jusqu'à ce que soudain, sur la fin, plusieurs critiques quelconques se plaignent en cœur que plus personne ne les écoute et encore moins ne les lise. Et finissent par dire que "ah là là, elle pensait que le cinéma lui manquait, mais c'est elle qui nous manque... elle serait géniale sur twitter".
D'où la question qui aurait mérité d'être en titre VF : qui a peur de finir comme Pauline Kael ?

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MessagePosté: 05 Juil 2023, 21:53 
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Je sais pas si tu blagues ou si t'as pas suivi mais c'est pas sur elle.

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Sinon c'est marrant mais elle est née en Californie (vers Sausalito) mais a exercé son metier de critique à New York ? Elle n'a pas essayé de rester a Hollywood ?

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MessagePosté: 05 Juil 2023, 23:25 
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Je n'ai pas sa biographie en tête, mais la bonne société new-yorkaise, symbolisée par The New Yorker, était sans doute sa terre d'élection. Peter Biskind évoque un passage raté et humiliant à Hollywood, où celui qui l'avait fait venir (Warren Beatty) voulait essentiellement s'acheter ses faveurs. Le livre de Biskind, grâce auquel j'ai découvert le personnage, en fait un portrait très peu flatteur. Plus tard, tous a priori oubliés, j'ai découvert en les dévorant ses textes. Elle est resté caustique et intéressante jusqu'à la fin de sa carrière (et même après, en interviews) donc je ne vois pas trop à quelle chute fait référence le synopsis du film, qui à l'évidence veut créer un drame qui n'a pas eu lieu.


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Film Freak a écrit:
Je sais pas si tu blagues ou si t'as pas suivi mais c'est pas sur elle.

Je me rappelais plus s'il avait officiellement démenti ou s'il était resté vague sur le sujet (dommage?).


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bmntmp a écrit:
Je n'ai pas sa biographie en tête, mais la bonne société new-yorkaise, symbolisée par The New Yorker, était sans doute sa terre d'élection. Peter Biskind évoque un passage raté et humiliant à Hollywood, où celui qui l'avait fait venir (Warren Beatty) voulait essentiellement s'acheter ses faveurs. Le livre de Biskind, grâce auquel j'ai découvert le personnage, en fait un portrait très peu flatteur. Plus tard, tous a priori oubliés, j'ai découvert en les dévorant ses textes. Elle est resté caustique et intéressante jusqu'à la fin de sa carrière (et même après, en interviews) donc je ne vois pas trop à quelle chute fait référence le synopsis du film, qui à l'évidence veut créer un drame qui n'a pas eu lieu.


Corruption biblique, soins palliatifs, révisionnisme historique, perte d'influence médiatique et solitude relative, tout ça c'est un peu pareil de nos jours

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MessagePosté: 06 Juil 2023, 08:10 
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Vieux-Gontrand a écrit:
Sinon c'est marrant mais elle est née en Californie (vers Sausalito) mais a exercé son metier de critique à New York ? Elle n'a pas essayé de rester a Hollywood ?


Elle a exercé en Californie et c'était une des rares critiques du coin (selon le docu) mais le boulot se trouvait à New York visiblement, ce qui l'a forcée à déménager. Elle détestait et s'est installée dans une baraque en extérieur.

bmntmp a écrit:
Je n'ai pas sa biographie en tête, mais la bonne société new-yorkaise, symbolisée par The New Yorker, était sans doute sa terre d'élection. Peter Biskind évoque un passage raté et humiliant à Hollywood, où celui qui l'avait fait venir (Warren Beatty) voulait essentiellement s'acheter ses faveurs.


Ils en parlent et c'est une période vraiment sinistre pour elle visiblement. Elle y reste six mois. mais comme le reste du doc, c'est survolé.

Citation:
Plus tard, tous a priori oubliés, j'ai découvert en les dévorant ses textes. Elle est resté caustique et intéressante jusqu'à la fin de sa carrière (et même après, en interviews) donc je ne vois pas trop à quelle chute fait référence le synopsis du film, qui à l'évidence veut créer un drame qui n'a pas eu lieu.


J'ai quasi-rien lu d'elle et le doc donne des extraits mais les ramène comme le reste à de la simple illustration (je n'ai pas assez insisté sur le décalage entre la pluralité des extraits de films proposés et le manque d'imagination totale dans leur utilisation : c'est du style "Pauline a appelé son rédacteur en chef" et on voit Jason Robards qui décroche son téléphone dans les Hommes du Président), ce qui donne moyennement envie.
J'ai lu l'essai sur le "Trash Cinema" et il y a (dans un effet de miroir étonnant avec son sujet) quelques trucs intéressants noyés dans un océan de remarques plus ou moins pertinentes sur les films en vogue sur le mode "J'aime/J'aime pas" qui n'est pas ce qui me passionne le plus. Il y a un problème de serpent qui se mord la queue : elle rejette l'analyse de films de genre en disant qu'on décortique trop des objets qui ne sont là que pour divertir mais dans le même temps elle fustige la critique académique qui porte aux nues des machins mollassons et consensuels sous prétexte qu'ils parlent d'un sujet sérieux. Or, c'est justement l'intérêt d'une théorie des auteurs de chercher à savoir pourquoi tel polar ou western sort du lot ou se distingue de ses confrères et ça passe par une analyse à la fois de la technique et du discours.
Parce que 86000 signes pour en arriver à ça :

Pauline Kael a écrit:
When you’re young the odds are very good that you’ll find something to enjoy in almost any movie. But as you grow more experienced, the odds change. I saw a picture a few years ago that was the sixth version of material that wasn’t much to start with. Unless you’re feebleminded, the odds get worse and worse. We don’t go on reading the same kind of manufactured novels—pulp Westerns or detective thrillers, say—all of our lives, and we don’t want to go on and on looking at movies about cute heists by comically assorted gangs. The problem with a popular art form is that those who want something more are in a hopeless minority compared with the millions who are always seeing it for the first time, or for the reassurance and gratification of seeing the conventions fulfilled again. Probably a large part of the older audience gives up movies for this reason—simply that they’ve seen it before. And probably this is why so many of the best movie critics quit. They’re wrong when they blame it on the movies going bad; it’s the odds becoming so bad, and they can no longer bear the many tedious movies for the few good moments and the tiny shocks of recognition. Some become too tired, too frozen in fatigue, to respond to what is new. Others who do stay awake may become too demanding for the young who are seeing it all for the first hundred times. The critical task is necessarily comparative, and younger people do not truly know what is new. And despite all the chatter about the media and how smart the young are, they’re incredibly naïve about mass culture—perhaps more naïve than earlier generations (though I don’t know why). Maybe watching all that television hasn’t done so much for them as they seem to think; and when I read a young intellectual’s appreciation of “Rachel, Rachel” and come to “the mother’s passion for chocolate bars is a superb symbol for the second coming of childhood,” I know the writer is still in his first childhood, and I wonder if he’s going to come out of it.


"Plus tu vois de films et plus tu deviens regardant sur ce que tu vois et ça devient difficile de te satisfaire", ok super... mais c'est aussi ce qui fait l'intérêt. Parce qu'avec le temps et la connaissance de certaines filmos (célébrées ou non) on note des tendances, des thèmes, des figures de style, on revoit sa copie, on réévalue, on change d'avis etc... et les films qu'on aime toujours en sortent solidifiés. C'est un point de départ ce constat, pas une conclusion : parce que si le but de l'essai c'était juste de dire "des fois, des films de genre fauchés produits en batterie sont meilleurs que des grosses prods de luxe", c'est exactement ce que les "auteuristes" genre Sarris expliquaient également. (1969, ça fait quand même trois ans que Hitchock/Truffaut est sorti, Pauline...)
Et j'ajouterai que ça fait même partie intégrante du plaisirTM qu'on ressent à revoir un film, et non pas que ça l'émousse.

Mais du coup, je suis très curieux de lire l'essai sur Mankiewicz/Welles parce que l'idée de décortiquer une mécanique est passionnante.

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MessagePosté: 06 Juil 2023, 08:11 
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flatclem a écrit:
Film Freak a écrit:
Je sais pas si tu blagues ou si t'as pas suivi mais c'est pas sur elle.

Je me rappelais plus s'il avait officiellement démenti ou s'il était resté vague sur le sujet (dommage?).

Le mec qui sert d'inspi est plus intéressant : https://consequence.net/2023/05/quentin ... ie-critic/

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MessagePosté: 06 Juil 2023, 08:25 
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C'est un vrai bordel, son Cinema Speculation, mais quand il parle des critiques qu'il lisait c'est passionnant. Il reproduit un article d'un mec qui a interviewé Bela Lugosi sur la fin de sa vie.
Et le chapitre sur Kevin Thomas, qui a visiblement donné un coup de projo sur Jonathan Demme à ses débuts, donne envie d'en lire plus.

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MessagePosté: 06 Juil 2023, 10:22 
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JulienLepers a écrit:
"Plus tu vois de films et plus tu deviens regardant sur ce que tu vois et ça devient difficile de te satisfaire", ok super... mais c'est aussi ce qui fait l'intérêt. Parce qu'avec le temps et la connaissance de certaines filmos (célébrées ou non) on note des tendances, des thèmes, des figures de style, on revoit sa copie, on réévalue, on change d'avis etc... et les films qu'on aime toujours en sortent solidifiés. C'est un point de départ ce constat, pas une conclusion : parce que si le but de l'essai c'était juste de dire "des fois, des films de genre fauchés produits en batterie sont meilleurs que des grosses prods de luxe", c'est exactement ce que les "auteuristes" genre Sarris expliquaient également. (1969, ça fait quand même trois ans que Hitchock/Truffaut est sorti, Pauline...)
Et j'ajouterai que ça fait même partie intégrante du plaisirTM qu'on ressent à revoir un film, et non pas que ça l'émousse.


L'essai, une sorte de manifeste punk un peu à part dans sa carrière, témoigne plus d'une immense lassitude de sa part (que ne manque pas de pointer Sarris dans le texte assez fielleux qu'il a écrit après la mort de Kael, en disant qu'elle a commencé sa carrière tard et déjà blasée) par rapport à l'industrie cinématographique dans son ensemble, et la manière dont elle se trouve revivifiée par des films d'exploitation. Ça n'a rien de fondamentalement nouveau en effet (on dira que c'était la position des Cahiers, comme tu le dis - rétrospectivement faire passer Hitchcock ou Welles pour des auteurs* paraît pas non plus d'une audace incroyable, chercher des bouts de cinéma dans un film d'exploitation est juste le stade suivant). Cette lassitude ou ce désenchantement explique un peu son parti pris populiste ; sa qualité d'écrivaine explique qu'elle néglige la compétence technique - un peu indéfinissable de toute façon - pour se concentrer sur les maniérismes des acteurs, la manière dont l'intrigue est menée. Et en général, son côté blasé lui fait mettre en valeur ces moments où le film déjoue les attentes.

*le débat, passablement éculé, a d'ailleurs été rejoué par Daney et Skorecki (lequel ne s'est jamais remis de ses visites de plateaux à Hollywood).


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MessagePosté: 06 Juil 2023, 13:20 
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Je ne connais pas bien mais il y a quand-même un aspect qui a dû impliquer une divergence entre elle et les auteurs européens dont elle se revendiquait. La question du marxisme etait un vrai enjeu pour Bertolucci, Godard, Pasolini. Même Rivette a une dimension politique, et même Daney a vécu l'experience mao. C'était au moins un prisme commun au cinéaste, à la critique, voire au public, par adhésion ou contexte culturel, qui relativisait de l'intérieur la notion d'auteurs.

Mais là dessus la critique americaine, même de gauche, n'a pas repris ces enjeux. Et pas des auteurs comme Allen ou ceux du Nouvel Hollywood non plus. Même le cinéma de Wiseman, quand-même sociologique et progressiste, n'utilise pas une grille marxiste (celle-ci est a d'ailleurs été plus prégnante en Europe dans la fiction que dans le documentaire (j'ai plus de mal à rentrer dans un film de Joris Ivens que de Chris Marker à cause de cela).

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Dernière édition par Vieux-Gontrand le 06 Juil 2023, 13:40, édité 3 fois.

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bmntmp a écrit:
L'essai, une sorte de manifeste punk un peu à part dans sa carrière, témoigne plus d'une immense lassitude de sa part (que ne manque pas de pointer Sarris dans le texte assez fielleux qu'il a écrit après la mort de Kael, en disant qu'elle a commencé sa carrière tard et déjà blasée) par rapport à l'industrie cinématographique dans son ensemble, et la manière dont elle se trouve revivifiée par des films d'exploitation. .


J'avoue que c'est ce que je préfère dans les extraits, quand elle tacle les drames existentiels de la bourgeoisie ou même quand elle démolit 2001, ça a du style. Seulement, à d'autres moments, ça sent aussi le systématisme un peu vain (sur l'Exorciste qu'elle compare à un porno, faut voir la critique en entier, je pense, parce que c'est un peu à côté de la plaque).
Et même si tout le texte se contredit d'un paragraphe à l'autre (oui, de la lassitude sûrement), il y a certains constats qu'on pourrait retranscrire aujourd'hui : le poids de la télévision sur la façon de raconter des histoires et la perte du langage visuel, le fait de rameuter des GRANDS SUJETS ou de GROS BUDGETS pour cacher la misère... ou quand elle compare la dégénérescence hollywoodienne avec l'énergie des prods étrangères (type polar italien) : c'est quasi ce qu'on lit aujourd'hui sur la Corée ou Bollywood.


Vieux-Gontrand a écrit:
Je ne connais pas bien mais il y a quand-même un aspect qui z dû impliquer une divergence entre elle et les auteurs européens se revendiquaient. La question du marxisme etait un vrai enjeu pour Bertolucci, Godard, Pasolini. Même Rivette a une dimension politique, et même Daney a vécu l'experience mao. C'était au moins un prisme commun au cinéaste, à la critique, voire au public, par adhésion ou contexte culturel, qui relativisait de l'intérieur la notion d'auteurs.

Mais là dessus la critique americaine, même de gauche, n'a pas repris ces enjeux


heureusement...

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Pourquoi non, les films de Robert Kramer ou Bertolucci sont forts et légitimes, cela mêne pas forcément à un appauvrissement, même s'il faut beaucoup d'exigence et d'énergie pour parvenir à combiner ensemble un regard et une idéologie. Il faut à la fois y croire et risquer d'être déçu.
Dans le cas de Robert Kramer (ou Peter Watkins et même les Straub) cela a mené aussi à un brouillage bienvenu de la séparation entre fiction et documentaire. Oshima est aussi un cinéaste fort. Misoguichi aussi avait une culture politique marxisante. Et la question a même travaillé Kurosawa à ses débuts, dans des films moins vus mais pas ses plus mauvais. Les auteurs ne se positionnaient pas que par rapport à l'idée de devenir des auteurs, ce que l'on peut perdre de vue sous l'effet d'une forme de révisionnisme involontaire...
Claude Lanzmann a d'abord été impliqué dans la revue Les Temps Modernes avant de devenir cinéaste par exemple.

Il y a eu une critique ciné americaine marxiste au passage (Frederic Jameson) mais plutôt à l'université et pas dans le New Yorker avec résumé CinéWiki sur Netflix

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