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MessagePosté: 09 Mar 2022, 13:58 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
Déjà-Vu a beaucoup aimé le film et j'aimerais bien lire sa critique, pas vous ?

LOL

Merci de respecter davantage les minuscules dans les pseudos


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MessagePosté: 09 Mar 2022, 16:13 
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J'ai effectivement beaucoup aimé, contrairement à ce que le titre annonce*, c'est plein de considération, il n'y a aucune dérision facile, et de l'empathie partout. Frappé par le fait qu'il n'y ait qu'un seul axe caméra par défaut durant tout le film, c'est à l'économie, il y a même parfois un éclairage d'appoint braqué sur les personnages, tel Thornburg débarquant chez les McClane avant d'appeler l'immigration pour la bonne, mais c'est réussi, on n'est jamais frustré par l'absence de découpage, on est focalisé sur Adèle Exarchopoulos qui est très agréable à suivre, à 100%, du coup Art Core a raison, l'espace d'un film elle devient la plus belle femme du monde. Le décrochage chez son père en Belgique peut effectivement désarçonner mais c'est aussi le temps des vacances, ça fait toujours partie de sa vie. Il y a une sorte de spleen à la Lost in Translation vraiment émouvant, dû au fait que c'est un personnage flottant, qui est partout et nulle part en même temps.
A la fin on ne sait pas si elle est devenue hôtesse pour Emirates ou si elle est une simple touriste à Dubaï, et ça ne fait pas une grande différence, dans les deux cas on ne saurait dire si c'est un accomplissement pour elle ou un manquement, mais elle est là, présente, seule et entourée (joli détail du carré sanitaire à respecter), et la voir faire un selfie m'a fait monter les larmes, j'ai été rattrapé par l'émotion une fois le générique de fin lancé, allez comprendre (en fait je sais très bien de quoi il retourne, ça m'a rappelé cette sensation que l'on cherche ou que l'on subit en voyageant seul, un état d'âme).


*bien que l'on puisse discuter sa pertinence, je n'y vois pas d'inconvénient non plus, il dit quand même quelque chose, rien à foutre c'est rien à faire, rien à foutre c'est surmonter, rien à foutre c'est ne pas pouvoir rester indifférent.


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MessagePosté: 09 Mar 2022, 16:18 
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<3 <3 <3
C'est tellement cool quand tu postes tes avis... (et encore plus quand j'y souscris intégralement)

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 09 Mar 2022, 16:25 
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Merci Arnotte, accessoirement je n'ai jamais vu un aussi bel œil marron au cinéma (si avec ça vous n'avez pas envie d'y aller).


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MessagePosté: 09 Mar 2022, 16:33 
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Déjà-vu a écrit:
il y a même parfois un éclairage d'appoint braqué sur les personnages

Merci de le souligner, ça ma vraiment frappé ça.. Je n'avais, je pense, jamais vu ça, une espèce que lumière flash totalement out of the blue.. (dont on aperçoit un moment dans le trailer) Déconcertant un instant, puis carrément sésuisant. J'avais trouvé ça vachement "osé", en mode... (vous l'avez) "rien à foutre".

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


Dernière édition par Arnotte le 09 Mar 2022, 16:46, édité 1 fois.

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MessagePosté: 09 Mar 2022, 16:41 
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Oui je ne saurais pas trop expliquer pourquoi ça passe, c'est même un beau moment d'intimité quand elle demande cinq minutes d'attention à son coup d'un soir, après il se trouve que tout le film a un côté à la fois suave et cru.


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MessagePosté: 09 Mar 2022, 16:48 
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Déjà-vu a écrit:
J'ai effectivement beaucoup aimé, contrairement à ce que le titre annonce*, c'est plein de considération, il n'y a aucune dérision facile, et de l'empathie partout. Frappé par le fait qu'il n'y ait qu'un seul axe caméra par défaut durant tout le film, c'est à l'économie, il y a même parfois un éclairage d'appoint braqué sur les personnages, tel Thornburg débarquant chez les McClane avant d'appeler l'immigration pour la bonne, mais c'est réussi, on n'est jamais frustré par l'absence de découpage, on est focalisé sur Adèle Exarchopoulos qui est très agréable à suivre, à 100%, du coup Art Core a raison, l'espace d'un film elle devient la plus belle femme du monde. Le décrochage chez son père en Belgique peut effectivement désarçonner mais c'est aussi le temps des vacances, ça fait toujours partie de sa vie. Il y a une sorte de spleen à la Lost in Translation vraiment émouvant, dû au fait que c'est un personnage flottant, qui est partout et nulle part en même temps.
A la fin on ne sait pas si elle est devenue hôtesse pour Emirates ou si elle est une simple touriste à Dubaï, et ça ne fait pas une grande différence, dans les deux cas on ne saurait dire si c'est un accomplissement pour elle ou un manquement, mais elle est là, présente, seule et entourée (joli détail du carré sanitaire à respecter), et la voir faire un selfie m'a fait monter les larmes, j'ai été rattrapé par l'émotion une fois le générique de fin lancé, allez comprendre (en fait je sais très bien de quoi il retourne, ça m'a rappelé cette sensation que l'on cherche ou que l'on subit en voyageant seul, un état d'âme).


*bien que l'on puisse discuter sa pertinence, je n'y vois pas d'inconvénient non plus, il dit quand même quelque chose, rien à foutre c'est rien à faire, rien à foutre c'est surmonter, rien à foutre c'est ne pas pouvoir rester indifférent.


Super texte, mais oui que t'écris bien !
Très beau film qui vieillit super bien et auquel je repense souvent.

J'aime aussi beaucoup la fabrication du film qui est très collaborative, très "familiale", ils y vont tous ensemble et c'est en effet le producteur qui joue le père, pas d'égo de réal surdimensionné mais au contraire l'envie de faire le film ensemble. C'est beau.

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MessagePosté: 09 Mar 2022, 16:52 
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Ah moi je sais déjà que je vais y retourner, et contrairement aux apparences, c'est de plus en plus rare, il se trouve juste que ça m'arrive après West Side et Licorice.


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MessagePosté: 09 Mar 2022, 17:07 
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Ah et sinon pourquoi le film n'était-il pas en compétition à Cannes ? Un peu marre de cette frilosité à y mettre des premiers films et qu'il faille attendre pour "consacrer" certains réalisateurs. Cela dit j'étais content que Ducournau y soit dès son deuxième mais c'était avant de voir Titane.


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MessagePosté: 09 Mar 2022, 17:30 
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Le film était fragile pour la compétition officielle je pense, même si je doute pas qu'il est au final meilleur que la moitié des films qui y étaient.

Sinon excellent démarrage en salles, ça fait plaisir :

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 09 Mar 2022, 17:34 
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Condor Film qui après First Cow, The Card Counter et The Souvenir, est en train de méchamment s'installer d'ailleurs (je parle en terme de marque).

Embauchez-moi


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MessagePosté: 09 Mar 2022, 18:13 
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Art Core a écrit:
Sinon excellent démarrage en salles, ça fait plaisir :

Oui avec une assez bonne moyenne d'ailleurs.

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MessagePosté: 09 Mar 2022, 21:37 
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Déjà-vu a écrit:
Condor Film qui après First Cow, The Card Counter et The Souvenir, est en train de méchamment s'installer d'ailleurs (je parle en terme de marque).

Embauchez-moi


Oui ils font vraiment du bon boulot.

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MessagePosté: 09 Mar 2022, 22:18 
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Déjà-vu a écrit:
Condor Film qui après First Cow, The Card Counter et The Souvenir, est en train de méchamment s'installer d'ailleurs (je parle en terme de marque).

Embauchez-moi

Chiche, postule!

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MessagePosté: 14 Mar 2022, 10:16 
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QGJ résume bien les qualités et défauts du film.
Une remarque liminaire : le film souffre de cette facilité qui consiste à épouser le point de vue d'un personnage et de ses états d'âme. il y a une forme de complaisance dans le dispositif de la caméra qui colle aux basques, qui se répercute sur la durée, inutilement distendue. Symptomatiques, ces plans où l'on voit l'héroïne marcher.
Déception sinon engendrée par le titre, qui laissait penser que le film serait en mode plus punk et je m'en foustiste. Le "zero fucks given" ici est plutôt un "whatever" qu'on pourrait sous-titrer de la sorte "rêves déchus de la classe moyenne". Le traitement spleenétique, entre scènes de teuf au son des tubes du moment, déphasage mélancolique sur du Vangelis est un peu vu et revu. On pense à Virgil Vernier, dont on n'a pas vu Mercuriales ou Sofia Antipolis, à Elle est des nôtres de Siegried Alnoy, Damien Manivel pour une forme de décontraction, et aussi Romain Gavras du Monde est à toi, qui investissait l'imaginaire de la classe moyenne de manière un peu similaire, avec une sensibilité un peu hipster - ici finalement plus ou moins atténuée - et s'échappait du côté de la Costa Blanca, et non de Lanzarote.
Autre problème, le film vise une espèce de naturel, avec un laxisme qui finit par sonner faux. Cela concerne en premier lieu Adèle Exarchopoulos, dont le personnage de petit animal fragile "réduite à ses pulsions", pour citer Lohmann donne l'impression d'une actrice qui s'est enfermée dans une sorte de cliché de elle-même et de réalisateurs qui la laissent s'y complaire, non sans... complaisance. Quand le film cherche à être plus écrit, tout en jouant la carte du naturel, ça sonne particulièrement faux - on pense aux ébauches de monologue comme celui de son collègue sur la déchéance, la "dégringolade" de la vieillesse, ou ceux du père sur son pick-up ou la naissance de ses deux enfants. Pareil quand le film décide de montrer l'empathie du personnage dans ce moment avec la passagère roumaine - c'est vrai que le casting est excellent comme ne manque pas de le noter QGJ.
Par ailleurs, il est dommage que le film use d'une carte un peu éculée - le deuil - pour créer de l'émotion. On a un film sur une jeune fille un peu paumée, qui ne s'interdit pas des rêves, fussent-ils ceux des stars de la téléralité et des influenceuses instagram, le deuil vient ici fournir comme une explication à sa mélancolie et à la limite, on n'a pas besoin de chercher plus loin. (le film m'a fait penser à l'excellent Hesher avec Joseph Gordon Levitt, typé indé, plein de facilités mais excellent).
A côté de ça, tout ce qui touche la description du monde pro façon ryan air, est plutôt très bon : la grand péripétie du film en fait, c'est la promotion du personnage de Cassandre, il y a quelque chose d'intéressant, mais tout juste suggéré sur la manière dont son changement de statut dans l'entreprise et ses nouvelles responsabilités amorcent une prise de conscience et le film fait bien de ne pas être lourd à ce sujet. En sortant du cinéma, on se dit qu'on aura bientôt l'occasion de voir le film sur la femme de ménage dans les hôtels, après avoir vu celui sur la femme de ménage sur les ferries, en se disant qu'on a quelques Stéphane Brizé à rattraper (ou pas), et que finalement on a vu le meilleur de ces films sur "le milieu pro". Pas si mal mais pas mirobolant.


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