Forum de FilmDeCulte

Sinon le film n'a rigoureusement rien de bressonien (une fois de plus et comme d'habitude convoqué de façon abusive) contrairement à ce que Bégaudeau affirme ds son podcast. Chez Bresson il est toujours question de personnages en lutte, qui résistent, et la "sobriété" (pour dire vite et mal) du style et des acteurs est justement en tension avec cette résistance des personnages pour faire apparaître leur bouillonnement intérieur. Il s'agit de luttes et de résistances à des "forces sociales" et non seulement de soi à soi, donc rien à voir avec le film d'Hamaguchi où la seule vague résistance rencontrée est celle des personnages dans leur travail du deuil d'une proche. Et pour cause, puisque comme je le disais précédemment le scénario de résilience (=acceptation puis adaptation) est en tout point contraire à cette idée de lutte et de résistance.

Bégaudeau signale vite fait au début la question de la résilience pour l'évacuer aussi sec (comme il évacue rapidement l'aspect "droitisant" de "France" pour se concentrer sur la forme et le chemin de croix de la journaliste) et se concentrer sur la forme et le début du film qui constitue quand même un (joli) collier de perle des stéréotypes du cinéma bourgeois (l'adultère, les artistes, le couple qui va mal, les fantasmes et la jouissance). Cette esquive idéologique (j'exagère un peu car je pense que c'est aussi ce dont il parle à la fin du podcast d'une façon nettement plus critique) ne serait pas un peu gênante (après tout c'est ce que fait 95% de la critique cinématographique aujourd'hui) s'il ne s'agissait pas du même Bégaudeau qui vend des livres pour clamer son mépris de la bourgeoisie et sa proximité avec les idées de la gauche la plus radicale...

Begaudeau est-il vraiment de gauche ça se discute.
Entre les Murs (et le bouquin plus que le film) avait entre autre des aspects droitiers par exemple avec le replis du discours social sur ub discours identitaire (opposer une culture juive dont le moteur voire contenu serait la réussite à l'origine de ses élèves à lui en situation d'échec ou indisciplinés), l'individualisation de ses collègues profs présentés comme des teubés apolitique et petits bourgeois qui évacuait la question de l'école comme institution elle-même irréductible à la norme sociale.

Après le mec écrit appremment un pavé pour se plaindre que son biggest fan est un mec d'extrême-droite qu'il présente alors comme une tâche mais dans quel monde on vit

S'il en écrit un second (mais on doit être au quinzième non ?) pour dire que celui-ci n'a pas complètement tort voire (soyons fou) qu'il regrette certaines formulations où veut préciser des ambiguïtés, on commence à avoir une rue ou au moins une allée de jardin voire une place de parking

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Je vais renommer ce forum BégaudeauDeCulte.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Voilà le véritable embourgeoisement cinéphile, Gontrand : des quadra bien intégrés socialement qui en sont encore à se branler pour savoir si les films qu'ils aiment sont bien de gauche.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

bien intégré socialement c'est vite dite. Je suis le seul de ma famille à travailler par exemple, et les points de fragilisation économique de la classe moyenne je peux te dire que je les connais bien ainsi que l'opposition entre revenubet patrimoine, mais ce n'est pas le lieu pour donner des détails

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

Tu n'es surtout pas obligé de me répondre au premier degré...
Je trouve juste hilarant que la critique de gauche ait gardé ses réflexes d'étudiant de fac de cinéma, et continue à considérer qu'un bon film est un film dans lequel elle trouve des morceaux de marxisme.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

Marxisme ?
D'une part la gauche ne se réduit pas au marxisme, d'une part le marxisme est bien-sûr plus complexe que son usage jiurnalistisue ou politique l'entendent, et le terme est ambigu (rapport directement à Marx ou à une tradition politique). Le seul trait unifiant est la vocation révolutionnaire, mais même ça s'est compliqué. Mai 68 est une revolution au sens de Gramsci (qui n'était pas tellement à l'esprit des principaux acteurs), par une prise de conscience culturelle, mais revendiquée de plus en.plus avec les années par la bourgeoisie

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

C'est Bégaudeau que je visais, et son délire sur Don't Look Up.

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"Je vois ce que tu veux dire, mais..."
"Je me suis mal exprimé, pardon."

(Au passage, comme ça parle de cinéma japonais, je sais pas où le mettre mais je recommande vivement un film qui n'a pas eu sa chance en salles en France (jusqu'à présent mais bon il date de 2020), c'est "Sasaki in My Mind" d'Uchiyama Takuya. C'est apparemment son deuxième film et ça vaut vraiment la peine d'être vu !)

Je note ça (comme si je n’avais déjà pas assez de films dans ma Watchlist ).

Pour rester sur Hamaguchi, Storytellers (l'un de ses docs, difficilement visible par ailleurs) est en accès libre sur la plateforme Da Films (équivalent de Tenk en Rep. Tchéque) jusqu'à lundi. https://dafilms.com/film/14099-storytellers

eheh intéressant, merci !

Jamais rien vu d'Hamaguchi ni rien lu de Murakami. Voilà.
J'y suis allé à cause de tout le buzz cannois, oscarien...

Et je me suis bien fait chier.
Il y a de belles choses, certes, mais globalement, je me suis senti comme un conducteur qui lutte contre l'endormissement sur l'autoroute de l'ennui, de la mièvrerie.. Rien n'a réussi à m'intéresser: ni les intentions et questions existentielles du protagoniste, ni les liens (déjà vu mieux ailleurs) tissés entre son histoire et la pièce qu'il monte... C'est interminable pour rien et ça ne m'a vraiment pas touché, ou si peu. Et à l'image, c'est terriblement répétitif et on peine vraiment à ressentir l'introspection.

Je comprends qu'on puisse aimer mais un tel emballement, euh...

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Coeur brisé.

D'ailleurs dingo que le film soit reparti avec l'Oscar, surtout face au facile THE WORST PERSON...

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Nan mais cherche pas, c’est le palmarès le plus débile ever.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"