Forum de FilmDeCulte

J'ai pas vu Drive My Car mais j'aime que Julie la privilégiée paumée ait perdu.

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UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!

I love you. And I don’t love you.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ca n’est certainement pas ce prix (le seul censé?) qui permettent de conclure ça. Drive my Car croule sous les récompenses depuis Cannes.

Je sais bien mais pour ma part ça enfonce un peu trop le clou quoi.. (j'adore le Trier)

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

A Berlin, Hamaguchi c'était une rock-star, plus applaudie que Shyamalan lors de la présentation du jury. Je l'ai revu il y a peu, c'est peut-être son film que j'aime le moins au final, principalement pour ses longueurs que je trouve excessive. J'espère qu'il trouvera un producteur qui le challenge un peu plus niveau rythme.

Ca risque pas, il a signé avec Netflix pour le prochain.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Le pire, c'est que c'est hélas dans l'ordre des choses.

Ahah.

Mais oui il est trop complaisant sur la longueur de ses films. Il a indéniablement un talent énorme, une sensibilité atypique, donc j'espère qu'il va affiner son art.

Pas plus ressenti de problème de durée dans celui-ci que dans les précédents. Les reproches que je peux faire à Drive my car sont d'un tout autre ordre (facilité scénaristique et trop plein dramaturgique). Sinon, vous trouvez aussi que Bela Tarr aurait du se faire recadrer par des producteurs ?

Sur l'homme de Londres, oui.

En l'occurrence justement c'est directement lié à la longueur de ce film.

Non, il a à la fois fait plus long et moins chargé dramatiquement (Senses).

Euh oui d'accord mais ça n'enlève rien à mon constat, dans ce film y a trois films d'un point de vue dramaturgique. Ca se ressent d'autant plus que la fin est trop mélo, mais aussi par l'accumulation.

4.5 il y a des grosses ficelles bien lourdingues (qui confèrent au film une forme de singularité baroque qui tranche avec la réserve apparente des personnages) mais aussi un ton rossellinien pris au sérieux, une forme de sadisme édifiant qui désire échapper à lui-même en versant dans une forme d'oecunémisme moral (la belle illusion de jouer Oncle Vania dans toutes les langues de l'Asie, et en anglais, la langue du pouvoir impérial et sa culpabilité, celle de la victime et celle de l'arbitre). C'est un cinéma d'après la catastrophe (le mélo sexuel mais aussi Hiroshima), qui ne veut pas s'en détacher, de peur de reproduire immédiatement la violence et l'impérialisme :en conséquence le dévoilement du visage de l'autre (tout le film est le mouvement pour filmer la chauffeure de face) se fait dans le même rythme que celui par lequel il prend conscience de lui-même, il n'y a pas d'écart. La socialisation suppose l'équivalence des blessures.
Formellement j'ai quand-même aimé le moment très fort du silence complet quand la Saab arrive dans la neige, à Hokkaïdo. 3 heures pour amener ce plan mais cela vaut la peine. La voiture fait un peu penser à Christine parfois*


Il y a aussi, comme dans les Contes, un jeu avec la télé qui expose le crime du personnage ici, et de façon plus comique l'hypocrisie de la manipulation de l'étudiant dans le prix littéraire dans les Contes. Une manière de montrer une transgression que l'image n'arrive pas à enfermer, un débordement qui amène les personnages du film à eux-même mettre en scène une fiction, dont ils contrôlent le début mais pas la fin (et cette impuissance à finir ce qui ne dépend que de nous cela va de pair avec le rapport à la culture littéraire, plutôt européenne, à la fois érotisée et chrétienne , un double rapport à la rédemption et au cosmopolitisme : Tchékov ici, Camus et Bataille pour l'écrivain manipulé des Contes).

Sinon elle ne part pas en Corée avec le chien du couple de Coréens. Ils ont une banale (mais sympa) croisée golden retriever aux oreilles tombantes (qu'elle caresse de manière fusionnelle, comme pour indiquer que le chien est moins hypocrite que le compliment du metteur en scène sur son zèle) quand le chien de la fin est un chien-loup beaucoup plus massif (probablement un Haïnou, emblématique de Hokkaïdo, son île) avec des oreilles dressées. C'est doublement son chien à la fois personnellement et de façon ethnographique
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Hokka%C3%AFdo_(chien)


*Il y a un peu la même idée et le même rapport à la voiture dans The White Room de KLF

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

La Saab est bien sûr un hommage à Roberto Rossellini pour placer le film dans la filiation d'Europe 51, elle est rouge comme une Ferrari (que le père-fondateur du néo-réalisme collectionnait et même plus avec la fameuse Scaglietti argentée*) et suédoise comme Ingrid Bergman. Ce film c'est Europe 51 où le perso de Bergman meurt dès le début, aux autres de foncer vers le chemin de croix, de façon plus laborieuse et moins réfléchie.

5/6

*Dino Risi se fout un peu de cela dans le Fanfaron quand il rappelle qu'Antonioni avait une Zagato, un carrossier spécialisé dans la personnification coûteuse de coupés de sport, aux lignes brisées un peu issues du futurisme.

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman