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MessagePosté: 20 Avr 2022, 09:33 
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Et très fan du zoom transformateur du premier segment (qui n'a à mon sens rien à envier à HSS).

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MessagePosté: 20 Avr 2022, 09:37 
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Et je découvre que le prochain film de Hamaguchi suivra une étudiante japonaise à Paris et il sera en coréen, japonais, arabe et français.

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MessagePosté: 20 Avr 2022, 10:04 
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Art Core a écrit:
Lohmann a écrit:
Exit les lourds élans mélodramatiques de la 3ème heure de Drive my car, la parole reprend ici la place prépondérante qu'elle n'aurait jamais du perdre dans son cinéma, une parole qui se délivre sur le temps long, au rythme de la catharsis qui s'opère chez les personnages principaux de ces 3 contes,


Du mal à comprendre, la parole n'a jamais quitté son cinéma et c'est bien la parole qui joue un rôle de catharsis dans Drive my car. Elle est même centrale au film et problématisé dans le personnage de la femme sourde-muette, comment la parole existe sans qu'elle puisse s'exprimer par le son ?

Je parle bien et uniquement de la dernière heure de Drive my car, où ce n'est plus la parole qui est le moteur de l'action mais l'accumulation d'artifices scénaristiques lourdement mélodramatiques.


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MessagePosté: 20 Avr 2022, 10:39 
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Un topic existe déjà :o :o

http://forum.plan-sequence.com/wheel-fortune-and-fantasy-suke-hamaguchi-2021-t31088.html


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MessagePosté: 20 Avr 2022, 10:52 
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Lohmann a écrit:
Je parle bien et uniquement de la dernière heure de Drive my car, où ce n'est plus la parole qui est le moteur de l'action mais l'accumulation d'artifices scénaristiques lourdement mélodramatiques.


Mais même, tous ces artifices passent uniquement par la parole. Tout arrive par le dialogue et uniquement par là.

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MessagePosté: 30 Avr 2022, 23:25 
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Mon premier Hamaguchi. Je suis quand-même assez dubitatif. Cela m'a rappelé le ton et la forme, plus que de Rohmer, de l'Antonioni de la période Femmes entre Elles (et aussi à Chaînes Conjugales de Mankiewicz pour la structure en trois parties* et le féminisme acide-bourgeois, voire Cottafavi, autre enflammance cinéphile). La comparaison n'est pas déshonorante mais remonte quand-même à 1948 et 1955.

Les rebondissements et retournements affectifs sont une manière de mettre à égalité tous les personnages (en duo) dans la situation, voire dans le plan, mais m'ont paru aller de pair avec une certaines mollesse, voire une absence de point de vue. La réciprocité existe, est même produite dans et par le film (on part toujours d'une situation où un seul personnage a une "raison" ou un motif mais semble la transmettre sans la partager), mais est aussi trans-historique. C'est une distance sur les situations, et un état que chacune des trois histoires montrent comme identique : une essence, concurrente à la vie sociale voire à l'économie, en tout cas au métier (trader en toc, écrivain masochiste et machiste bataillo-nietzschéen en manque de scandale metoo qui vaurait pour lui comme une reconnaissance, informaticienne chômeuse -peut-être à cause de la disparition d'Internet- qui travestit cela en pause-carrière choisie, la vérité invitant à l'épanouissement et à devenir ce qu'on est déjà s'avance à chaque fois paumée plutôt que masquée). Il faut un troisième personnage pour sortir de cet équilibre un peu fade ; mais finalement la première histoire en montre la fuite, la seconde l'insuffisance (l'amant étudiant à la fois manipulateur et conformiste), et la troisième (le mari), l'absence, qui est de manière un peu trouble la condition de l'affirmation queer de la ménagère, comme si la liberté supposait le retrait préalable de l'autre. Et plus celui-ci est volontaire, plus le regard sur la norme social est neutre et tend à l'accepter, ainsi dans la première histoire avec l'effacement délibéré de la rivale, par étiquette, a lieu dans le milieu le plus fort économiquement

La dynamique des trois histoires est la même : un personnage finit par jouer comme un rôle le désir de l'autre, pour ne pas y répondre, mais ce jeu d'acteur est lié de manière indirecte à une néantisation morale de l'autre lui-même, il a la forme d'une satisfaction ou d'une obéissance mais évacue l'interlocuteur de l'histoire. On filme la production en direct d'une solitude dans les formes d'un désir. Antonioni donc.
C'est un peu atténué par la troisième histoire, et la personnalité plus généreuse des deux femmes, mais elle-aussi fait fond sur une absence plus large qu'elle : elle a lieu dans les régions de Sendai, et Miyagi, touchées par le Tsunami de 2011. Le flottement et la confusion des deux femmes, qui attribuent les bons sentiments à des personnes dont l'identité et le souvenir sont devenus douteux avec le temps, renvoient peut-être aux morts de cette tragédie. Ce n'est pas pour rien que leur comédie un peu hypocrite des souvenirs reconstruits; opposant la sage ménagère dans le placard et la garçonne rebelle qui ne semble pas s'être trouvée en partant à Tokyo (et où on peut même supposer qu'elles demandent chacune à l'autre de jouer une morte) cesse lorsqu'elles sont sur la passerelle de la gare où elles reconnaissent la vérité des affects, -impersonnels mais libérateurs, qui est très en hauteur, et se déclenche dans la même forme que le souvenir du nom de l'amante disparue lorsqu'elles rejoignent le niveau du sol. Etrangement ce lien avec 2011 n'est jamais énoncé dans le film ( alors que toute la scène est une plongée dans le passé, vers 1998) qui en lieu et place fantasme une autre "catastrophe" qui serait la disparition d'Internet. Curieux de voire les deux s'articuler. D'une certaine manière cette catastrophe fictive qui en recouvre une autre réelle et plus tragique met sur le même pied la technologie et la nature, toutes deux causes d'un délitement immédiat des rapports humains. La mise en scène d'une usure sans refuge dont les sentiments sont un moment inconscient, avec une élégance où transparaît parfois une forme d'autocomplaisance : ces personnes jouissent de leur pouvoir, elles n'ont pas besoin de l'autre qu'elles libèrent.

*de plus les films sont apparentés par le comportement de Meiko qui veut se prouver qu'elle peut piquer le mec de sa meilleure amie, le piège un peu fincherien de la seconde partie, qui fonctionne comme une lettre dans le tapis, trop visible pour le soupçon, ressemble à la lettre d'Addie Ross. Le personnage de l'écrivain rappelle enfin celui de Kirk Douglas, et la mise en abîme de son livre dans la télé renvoie au feuilleton radio et à la tirade adornienne du Mankiewicz

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
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Dernière édition par Vieux-Gontrand le 01 Mai 2022, 19:22, édité 14 fois.

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MessagePosté: 01 Mai 2022, 00:45 
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Baptiste a écrit:
Lohmann a écrit:
Déjà-vu a écrit:
Hamaguchi qui fume Hong Sang-soo avec UN zoom par conte.

Ah ah, zoom qui va bien évidemment de pair avec le court rêve qui suit (précède?). Et sinon j'ai justement trouvé que c'était un poil moins maitrisé que chez HSS, hésitant et tremblotant. Mais la référence est évidente, hors HSS il faut remonter aux années 70 pour retrouver des zooms aussi marqués.


J'en ai parlé dans ma critique sur le topic idoine, mais Satyajit Ray est peut-être une référence en la matière. Dans Le Lâche par exemple, le zoom dont j'ai parlé vise aussi à créer plusieurs cadres, sur lequel le cinéaste s'arrête le temps de quelques secondes.

Techniquement je ne suis pas sûr que cela soit un zoom, car il me semble que la caméra bouge (tout en gardant le point). Par contre il y a un oeu avant un zoom arrière magnifique qui découvre la présence entière de Madhabi Mukerjee et l'immobilise sur le pas de porte à partir des mains qui servent sur la table de nuit

La fin à la gare est aussi magnifique, avec le jeu complexe des zooms légers (combinés avec les mouvements du corps de Sumitra Chaterjee qui se baisse vers la caméra), flous, changement d'axes, surimpressions. Plus la musique douce (et en fait assez jazzy presque coltranienne) de Satyajit Ray)


Déjà-vu a écrit:

Oui c'est dans la continuité, ce qui fait qu'on imagine les acteurs faire le tour du bar/restaurant pour revenir à leurs places en passant derrière la caméra, mais il y a un zoom par conte, dans le deuxième c'est au moment de l'envoi du mail, dans le troisième je ne m'en souviens pas.


Sur la femme en bleu (Natsuko) je crois peu avant que l'autre (Asa) ne dise qu'elle va la raccompagner. Je me demande si ce n'est pas pile au moment du retour du fils (où elle est quelques secondes laissée seule)

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MessagePosté: 01 Mai 2022, 11:37 
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Par ailleurs il y a 10 ans, Hamaguchi a consacré plusieurs documentaires sur les séquelles du Tsunami (voire le lien avec des catastrophes antérieures oubliées dans la région), the Sound of Waves, le fait d'y situer le dernier segment et d'y introduire la fiction de la fin d'Internet n'est pas seulement lié au fait de complexifier de façon ludique le fil narratif d'une romance...
https://nyc.metrograph.com/film/film/20 ... d-of-waves
(il semble être téléchargeable sur une sorte de porn-hub japonais)

Apparemment l'évènement était aussi présent dans Asako I et II.

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MessagePosté: 23 Mai 2024, 18:04 
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Localisation: bah un cimetière, tiens...
Mon Hamaguchi préféré, surtout pour les segments 2 et trois. Il me reste encore, et ca s'est encore vu dans le premier segment, quelques réticences dans son rapport aux relations hommes-femmes. Ca m'avait fait la même impression avec Senses, où la scène de la boite de nuit, et ses suites scénaristiques m'avaient un peu gâché le film que j'ai trouvé brillantJ'ai même l'impression grâce au troisième segment qu'il s'en sort beaucoup mieux dans les relations entre femmes tout court. Là, on arrive vraiment à quelque chose d'humain où c'est marrant, ce qui à la base était peut-être voué à créer la relation la plus louche, avec cette méprise sur l'identité de la femme, qui devient finalement le plus humain et sans aucune perversion. En fait, limite, je pense que Hamaguchi devrait arrêter de s'intéresser aux relations de couple. Le deuxième, j'en retiens surtout l'exercice de style en huis-clos autour du génial Kiyohiko Shibukawa.

Sur l'homosexualité, je reviens juste sur le propos de Art core, ce n'est pas du tout absent de la culture Japonaise. En fait, je vois pas du tout ce qui lui fait dire ça.

Voilà, j'ai pas non plus grand chose à en dire sur des points précis. (si ce n'est que mon meilleur ami au Japon était assistant réal, sur celui-là (et sur Senses).

Sinon, Karloff, 日本語わかるの。

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C'est moins la connerie que le côté attention-whore désoeuvrée plutôt pête-couilles et désagréable que l'on relève chez moi, dès lors que l'on me pratique un peu.

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