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MessagePosté: 26 Sep 2012, 15:00 
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Un garçon de 16 ans s'immisce dans la maison d'un élève de sa classe, et en fait le récit dans ses rédactions à son professeur de français. Ce dernier, face à cet élève doué et différent, reprend goût à l'enseignement, mais cette intrusion va déclencher une série d'événements incontrôlables.

Je ne sais pas pourquoi je le sentais pas trop ce nouvel Ozon, et pourtant bonne surprise il reste dans la pente ascendante après Potiche, reprenant du galon dans sa veine théâtrale (c'est une adaptation d'une pièce espagnole à succès), et aussi grâce à Fabrice Luchini, une nouvelle fois impérial. Dans ce petit jeu de massacre pervers et machiavélique, et surtout très drôle, où un professeur fasciné par les qualités d'écritures de son élève et par un voyeurisme latent, l'encourage à écrire sur la famille de son camarade de lycée avec une condescendance et une ironie larvée absolument jouissives de mépris. Savoureux exercice de storytelling où la réalité du lycée (croquignolette peinture de la dépression lasse des enseignants, avec Jean-François Balmer en principal) vient irriguer les jeux de manipulations de la fiction personifiés par la blancheur diaphane du faux angelot Ernst Umhauer, Dans la maison reste un petit plaisir théorème meets Woody Allen en mode mineur (avec un guest d'anthologie, et un milieu de l'art contemporain décidément pas glorifié par les productions maison après Intouchables) où la comédie prend peut-être trop le pas sur le suspense... Mais on est bien au dessus du pétard mouillé d'un Swimming pool.
4/6


Dernière édition par DPSR le 26 Sep 2012, 15:40, édité 1 fois.

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MessagePosté: 26 Sep 2012, 15:08 
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DPSR a écrit:
Mais on est bien au dessus du pétard mouillé d'un Swimming pool.

Dont ça a l'air tout de même assez proche à en juger par la BA (trop longue mais pas trop mal, ça m'a surpris).

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MessagePosté: 26 Sep 2012, 15:21 
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Film Freak a écrit:
(trop longue mais pas trop mal, ça m'a surpris).

Idem. Avec un bel effet sur le titre.


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MessagePosté: 26 Sep 2012, 20:31 
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Léo a écrit:
C'est quoi les professions de Ménochet / Seigner ? J'ai pas compris dans la bande-annonce quelle classe était visée (on entend "femme des classes moyennes" et Ménochet débarque avec des moustaches de prolo, quant à la maison elle n'est pas française).

Pauvre Kristin Scott-Thomas qui a l'air d'être là pour expliquer le scénario - Jean-Pierre, cette fois ça va trop loin !


Ménochet fait des affaires avec des chinois dans une grosse boîte, et Seigner est femme au foyer, espérant se remettre à travailler dans la déco. Et KST n'est pas plus à plaindre ici que chez Bonitzer...


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MessagePosté: 10 Oct 2012, 23:05 
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Swimming Pool 2/6
5×2 3/6
Ricky 0/6

Ouais donc j'avais un peu arrêté Ozon en fait.

Mais là, je sais pas, le pitch, la BA, l'envie de ma femme de le voir, j'y suis allé.
Et je regrette pas.

Je pense globalement tout comme DPSR :

DPSR a écrit:
Je ne sais pas pourquoi je le sentais pas trop ce nouvel Ozon, et pourtant bonne surprise il reste dans la pente ascendante après Potiche, reprenant du galon dans sa veine théâtrale (c'est une adaptation d'une pièce espagnole à succès), et aussi grâce à Fabrice Luchini, une nouvelle fois impérial. Dans ce petit jeu de massacre pervers et machiavélique, et surtout très drôle, où un professeur fasciné par les qualités d'écritures de son élève et par un voyeurisme latent, l'encourage à écrire sur la famille de son camarade de lycée avec une condescendance et une ironie larvée absolument jouissives de mépris. Savoureux exercice de storytelling où la réalité du lycée (croquignolette peinture de la dépression lasse des enseignants, avec Jean-François Balmer en principal) vient irriguer les jeux de manipulations de la fiction personifiés par la blancheur diaphane du faux angelot Ernst Umhauer, Dans la maison reste un petit plaisir théorème meets Woody Allen en mode mineur (avec un guest d'anthologie, et un milieu de l'art contemporain décidément pas glorifié par les productions maison après Intouchables) où la comédie prend peut-être trop le pas sur le suspense... Mais on est bien au dessus du pétard mouillé d'un Swimming pool.
4/6

Tout pareil, jusqu'à la note.

J'aime bien la toute dernière scène qui rattrape le dénouement un peu bidon qui le précède. Le 3e acte en général est plus faible alors que durant les deux premiers, c'est effectivement assez prenant et amusant. J'aime beaucoup Luchini et Ménochet. Et l'enfant caché de Stanislas Mehrar et Clémence Poésy est pas mal aussi.
Pas trop compris le trip sur la Chine par contre, et moyennement fan de la caricature de l'art contemporain.

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MessagePosté: 13 Oct 2012, 15:52 
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Heeey bah c'est pas trop mal. J'avais lâché Ozon depuis 5x2, lassé des projets torchés qui reposent sur les acteurs et deux idées. Je trouve qu'il a beaucoup gagné en simplicité, son film repose sur des plaisirs très directs : la reconstitution des histoires lues dans la maison et leur suspens, la réaction du couple qui lit, la confrontation entre le prof et l'élève. Ça cherche pas son bonheur plus loin (à part dans la petite série d'effets pourraves du début), mais justement cette modestie cash et efficace, presque série B parfois, fonctionne très bien (le public était ravi, ça réagissait de concert, comme à un vrai film populaire). Et ça permet un rapport beaucoup plus simple et sain aux acteurs : Luchini est hyper équilibré ici, même Seigner est bien !

Sans inventer la poudre, le film garde un cap plutôt efficace jusqu'aux deux tiers (jusqu'à l'apothéose du moment où Rapha est absent en classe). Pour la suite, même si le film essaie de le dire et de tourner autour, ça ne change rien : Ozon (et la pièce dont il part) ne savent pas comment conclure. Dans sa pose "jeu de massacre", le film n'ose finalement pas aller plus loin (ou alors peut-être a-t-il peur de le faire mal ?), restant timidement au bord de l'eau... On sent bien qu'à un moment il faut que ces histoires se rejoignent, que l'intrusion dans la maison, par la complicité du lecteur, se transmue en intrusion dans la vie du professeur. Le film n'y parvient pas correctement, prenant 36 détours : seul l'acte final, qui fait enfin de Rapha un personnage, parvient à reposer un peu l'ensemble sur ses pattes, en ré-encrant le tout dans le réel.

C'est dommage, mais c'était très plaisant, je me demande si du coup tout le Ozon intermédiare (Angel, Le Temps qui reste, Potiche...) est de ce niveau-là, plutôt très correct.


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MessagePosté: 14 Oct 2012, 19:25 
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tape dans ses mains sur La Compagnie créole
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Je rejoins DPSR, Freak & co... C'est tout à fait correct. Très amusant et bien mené dans les deux premiers tiers, moins incisif et moins réglé comme une horloge dans la dernière partie, mais ça reste joliment troussé, et la perf de Luchini est (une fois de plus) un vrai régal.

4/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 17 Oct 2012, 13:40 
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Oui, là on a Ménochet qui nous bassine sur le respect mais bon...

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MessagePosté: 21 Oct 2012, 10:08 
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Je serais en deça de vos avis. Globalement le film est agréable et propose une petite récréation divertissante et ludique sur le sujet des histoires qui s'entremêlent, qui rentrent les unes dans les autres et qui font le tissu social. Ca fonctionne plutôt bien ce petit dispositif à priori artificiel d'une histoire dans l'histoire (bonne utilisation de la voix-off). C'est intrigant pendant un moment et on se demande où tout ça va nous mener. Le problème c'est qu'Ozon lui-même ne semble pas très sûr de savoir où aller et du coup le film devient répétitif et surtout un peu stérile. Une fois le système du film mis en place on n'avance plus d'un iota, on fait du surplace et le film échoue véritablement à se déployer complètement. Il y a un bien une tentation du thriller à un moment donné (qui aurait sans doute été une option séduisante) mais on reste en surface, vaguement et mollement entre comédie et théorie sans qu'Ozon ne mette vraiment les mains dans le cambouis.
Alors une fois de plus c'est suffisamment singulier pour fonctionner (malgré deux trois grossièretés comme l'opposition d'un art narratif à l'art contemporain totalement fermé sur lui-mêmel) mais ça reste pour moi une oeuvre trop théorique (ou pas assez finalement) effleurant son sujet sans jamais vraiment l'investir totalement. Le dernier plan est vraiment pas mal par contre et montre bien que tout cela n'est qu'un jeu léger et inconséquent.

3/6

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 11 Nov 2012, 16:32 
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Léo a écrit:
quant à la maison elle n'est pas française).



Oui ça m'a travaillée aussi tout ke long du film (Style + boîte aux lettres + implantation).
Pour le look prolo, je n'ai pas vu la BA, mais t'as plusieurs scènes vu par l'oeil "écrivain" du jeune donc selon son angle d'écriture ça change un peu l'intention de la scène et le rendu (t'as du tomber sur le "caricature").


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MessagePosté: 27 Juil 2021, 21:29 
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Elle semble bien être française (géographiquement), contrairement aux maisons d'Une Nouvelle amie. Mais les pas de côté d'Ozon et autres anachronismes, qui créent une sorte de flou spatio-temporel sont ce qu'il y a de plus intéressant dans son cinéma.
Ces micros détails ici sont l'uniforme de l'école, un téléphone trop ancien pour l'époque (il y a des films de match point dans la rue ce qui date le film, qui a été tourné en 2015, à 2005). L'aspect méta et ludique du film est sympa mais superficiel : fluidité de la narration et du filmage sont au service d'un petit polar highsmithien qui conformément aux critiques du prof joué par Luchini verse quand même trop dans le soap ou l'ironie facile (comme ce portrait de la classe moyenne censé être d'une ironie cinglante, que le film corrige non sans élégance cela dit mais de manière trop théorique, trop volontariste, voir ce que faisait Araki sur le même thème avec White Bird). Comme beaucoup de films qui s'autocommentent, il met en scène une forme d'impuissance, celle de son protagoniste principal à imaginer, ce défaut d'imagination pénalise le film à son tour.


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