Forum de FilmDeCulte

Il ne se passe pas grand chose dans ce nouvel opus du réal de 8 femmes, qui se partage entre 1h20 de success story d'une petite conne insupportable de prétention, et 45 minutes de désenchantement. Rise&fall, donc, mais rise&fall foireux: difficile de s'attacher à Angel tout au long de l'interminable première partie. La miss est bêcheuse, chieuse, des chevilles grosses comme des troncs d'arbre... Du coup, zéro empathie pour la deuxième partie, qui, brassant des thèmes proches, souffre énormément de passer après Lady Chatterley.

D'autant qu'ici, rien qui bouleverse le classicisme : les femmes aiment à s'enfermer dans une bonbonnière peuplée d'animaux, en rêvant du prince qui viendra (la musique mielleuse et la typo rose bonbec brillant du générique ne mentaient pas: on se croirait chez Disney!) et en se cachant les yeux du monde qui tourne alentour. Tandis que les hommes, eux, ont les pieds sur terre, dans le concret, voient le monde tel qu'il est, avec ses couleurs ternes et sans le chatoiement...

Opposition basique donc, des univers sexués, vaguement contrebalancée par le personnage de Rampling, qui reste hélas anodin.

Tout ça m'a en tout cas semblé bien vain. Le dernier plan renseigne assez sur le film (rassurez-vous, je ne vais rien spoiler): un jeu d'optique donne l'impression que le décor est composé de couches plates, comme s'il s'agissait d'un castelet. Et c'est exactement ça: les personnages sont de spoupées, les situations sont inoffensives, le conte de fée sans trop d'accroc, et Ozon se fait plaisir à filmer les décors et les costumes luxuriants (pour autant, à part ce dernier effet assez pertinent, rien dans la mise en scène ne sauve le film de l'anonymat... le montage est en outre assez discutable -- je peux me tromper, mais ça sent souvent la coupe, notamment autour du personnage masculin).

Bon, tout n'est pas à jeter non plus, hein, pas comme le précédent que j'avais détesté. Comme d'hab, les acteurs sont bien dirigés (même si l'actrice principale, que je ne connaissais pas, mais qui sous la tignasse brune a un visage qui rappelle beaucoup Sagnier, m'agace un peu sur la longueur) et permettent à l'ennui de rester poli.

Mais au-delà de ça, manque un ton, un point de vue, quelque chose qui permette au film de décoller de la succession de vignettes bien rangées.

Je me suis souvent dit qu'Ozon visait sans doute la caricature, voire la satire. Pas encore lu le dossier de presse, mais j'imagine qu'il avait cette intention (ça se sent sur certains passages mélodramatiques outrés, ou les blue screens hyper-voyants, qui sont en fait surtout très moches). Si tel était le cas, malheureusement, c'est raté.

Déçu.
Et pourtant j'y croyais. Jusqu'à Swimming Pool (qui amorçait un passage à vide), Ozon est un auteur, certes inégal, mais que j'estime (avec deux sommets: Gouttes d'eau sur pierres brûlantes, que j'ai mis du temps à aimer, et surtout Sous le sable, qui reste sublime).
J'ose plus attendre grand chose, du coup...

1-2/6

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Je ne comprends pas ce désamour systématique de Swimming Pool qui reste pour moi un petit bijou à la fois par son ambition (au regard de la prod française lambda) et sa jubilation communicative (le réal s'amuse et ça se voit). Comme si après Sous le sable, il n'avait plus que le droit de faire des films contemplatifs, sérieux et graves.
Gouttes d'eau... c'est très bien c'est vrai mais c'est, sur tous les plans (formel, scénario, etc.) bien moins ambitieux, à mon sens.

Enfin il faudrait peut-être que je le revoie (vu qu'une fois en salles) mais c'est je crois le film d'Ozon que je préfère.

Bah je déteste pas Swimming Pool, je le trouve plus faible et je constate qu'après, ça s'arrange pas, c'est même la dégringolade. Donc voilà, je date de là le début de la fin, mais ça reste encore honorable (le scénar' a quand même pas mal de faiblesse, mais la mise en scène est élégante et les actrices sublimes)

mais par ex, j'aime beaucoup un Ozon habituellement décrié: Les amants criminels. Je le trouve très attachant, très troublant.

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La bande-annonce de ce machin est juste hallucinante.

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ah tiens, j'étais pas allé voir à quoi elle ressemblait...

http://www.allocine.fr/video/player_gen ... 10567.html

ah quand même...

sinon, ça vous permet de voir que la photo de l'affiche, cf. plus haut (enfin, faut enlever les Hot Fuzz, hein, pour mieux se rendre compte), n'est pas extraite du film: c'est pas de la neige, mais de la pluie. Mais cette affiche colle bien avec l'esprit "boule à neige" du film.

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Ah ouais, quand même... Plus envie, du coup.

Ozon pour moi c'est des dents de scie. Une fois sur deux. J'ai beaucoup aimé le dernier, Le Temps qui reste. Celui-ci, donc, j'irai pas.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

juste un truc, parce qu'il faut être honnête et que je me sais mauvais indicateur pour ce forum: karloff et yuddi ont apparemment aimé le film (respectivement 4 et 5/6).

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Magnifique. L'un des meilleurs films d'Ozon.

5/6

Written and directed by François Ozon

Rise and fall d'Angel donc avec un film qui arbore deux visages successifs: la boursoufflure Harlequin d'abord, gorgée de paons, de cartes postales Lilicub, de typo rose rose rose, un Ozon joueur comme dans nombre de ses précédents films et qui fait corps avec son héroïne en constante représentation, Scarlett O'Hara et délicieuse connasse (en reprenant en quelque sorte le choix de prendre en perso principal une figure pas spécialement sympathique, comme dans Le Temps qui reste). Cette partie là est assez réjouissante mais le début un peu mou.

Puis le mélo davantage premier degré ensuite en méga robes de Pascaline Chavanne, l'Ozon sans amour heureux, et ce glissement entre la vie vécue et la vie rêvée d'Angel *ah ce sens de la formule de 21.43* qui parvient à donner chair au jeu et attachement à Angel passée de Princesse Cristal à Lady Epouvantail.

L'abattage de Romola est tantôt charmant, tantôt saoulant, Lucy Russell est bien. Et j'aime bien qu'Ozon s'aère un peu même si, du côté technicolor-poupées à la 8 femmes au jeu réel/imaginaire de Swimming Pool on reste en terrain marqué.

4/6

Sinon Guillaume, sur ta photo ça me semble bien être de la grosse pluie.

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Doll, it's a heartbreaking affair

franchement, c'est pas la scène qu'on voit dans le film... et pour moi, depuis le début, cette photo, c'était de la neige.

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Oui la valeur de cadre est différente mais par contre ça me semble bien être de l'eau *je propose qu'on insère un sondage*

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Doll, it's a heartbreaking affair

oué, ben maintenant, je sais que c'est de l'eau, mais à l'origine, pour moi, c'était de la neige. Voilà un débat passionnant qui peut nous tenir la nuit.

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Personnellement je sur-adore la bande-annonce et je me suis retenu de lire vos avis autrement qu'en diagonale.

J'ai tellement envie d'aimer le film que... pfioulala... j'ai peur de la déception ou du film "tête à claque" enervant avec ironie et tout le toutim.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Tu rigoles ? Elle est géniale, cash, premier degré, jolie, sincère, vendeuse. J'adore.

Bon par contre ce que je supporte pas c'est la police du titre (dans la bande-annonce, pas sur l'affiche), qui à elle seule me rebute et me renvoie à un délire "gay distancié ironique" qui m'énerve déjà.

J'ai peur.

Très peur.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Y a que la police du générique qui tombe dans ce piège (même si cela peut être vu comme une forme d'ironie sur "la vie en rose" qu'Angel a toujours rêvé). Le reste est magnifique. L'équilibre entre premier et second degré est assez riche de niveaux de lecture.