Forum de FilmDeCulte

Dans le top 3 on va dire. J'ai beaucoup aimé celui-là mais le Temps qui reste j'ai trouvé ça plus bouleversant, moins maîtrisé certes mais tellement remuant.

Le film parvient très fugacement à faire ressentir un certain trouble, notamment dans le visage angélique et glacial d'Isabelle mais le reste du film m'a paru entre le sitcom et le téléfilm. Toutes les pistes engagées à mi-parcrours ne mènent à rien. On a véritablement le sentiment qu'Ozon avait son sujet mais qu'il n'avait rien à raconter en fait. Du coup que ce soit les flics, le client mort, la relation avec le beau-père, l'adultère de la mère (truc totalement inutile d'ailleurs) tout ça est laissé en friche et finalement dans son tatonnement Ozon finit par rater le coeur de son film. Alors quand vient cette dernière scène avec Rampling on espère quelque chose, une ultime transgression mais il n'en sera rien. Au contraire même c'est pour mieux terminer sur une Isabelle souriante, visiblement "guérie".
Tout ça est un peu facile, un peu trop léger et une fois de plus ne parvient jamais à assumer totalement sa version teen de Belle de Jour. Pourtant il a un personnage principal fascinant. Une actrice superbe qui n'exprime presque rien, qui prononce ses dialogues en chuchotant, une adolescente mélancolique et d'une tristesse infinie. Marina Vacth est parfaite. Le coeur du film est là. Le reste, l'étude sociologique Biba et les péripéties d'appartement sont sans aucun intérêt.

3/6

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CroqAnimement votre

Oui, c'est clairement du brodage autours d'un sujet choc, histoire de faire frissonner le petit-bourgeois polisson qui est désormais le public cible de Ozon. Mais j'ai de plus en plus le sentiment qu'il ne sait faire que du surplace décidément celui-là. Au mieux il patine, au pire il patauge. Là, c'est un peu les deux.

2/6

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N'écoutez pas Film Freak

Bon, et on voit des nichons ?

Vite fait.

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N'écoutez pas Film Freak

Euh... quand même!!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

D'ailleurs la pauvre Marina a de vilaines vergertures sur la poitrine. Bon elle reste très sexy hein.

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CroqAnimement votre

Pour moi, tu te fourvoies totalement sur le public d'Ozon. La clé de sa filmographie c'est Angel, son faux roman à l'eau de rose et aussi Dans la maison avec cette magnifique scène finale. Ozon s'adresse aux amoureux d'Agatha Christie et de Jane Austen. Il fait un cinéma très littéraire qui plait beaucoup à ma mère et à son club de retraité des agents des Impôts - tout sauf la Bourgeoisie donc, ce qui est d'ailleurs confirmé par le ratio Paris/Provinces. Et justement Jeune et Jolie ne visent pas l'épate bourgeoise ou le frisson érotique mais questionne la transgression des jeunes filles sages. Et le regard porté est celui du petit frère qui l'observe, Ozon bien sûr, sur le mystère de sa grande soeur. On peut même voir tout le film comme un fantasme de ce dernier en poussant un peu.

Quant à Art Core qui cite Biba, justement Jeune & Jolie ô titre pervers n'est pas du tout dans l'analyse sociologique et psychologique d'un journal féminin. Il ne cherche jamais à percer le mystère autrement de ça arrive et c'est comme ça, tout l'inverse de la presse magazine qui se doit de trouver des explications rationnelles à tout.

Je plussoie.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ben justement pour moi il a le cul entre deux chaises. Il ne pousse pas assez loin le trouble érotique, le vertige transgressif. Il reste vraiment très superficiel. Il lance des pistes à droite à gauche (le personnage de la mère qui essaie d'exister) mais finit par se perdre un peu.

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CroqAnimement votre

C'est un peu l'impression que j'ai eu aussi à la séance de son avant-dernier, celle d'un plaisir très popu, avec public qui réagit comme au cirque face à de l'attaque-bourgeois assez facile, mais ludique (le côté Agatha Christie, oui). Mais par contre je suis pas sûr que c'est l'idée qu'il se fasse lui-même de son cinéma, qui se présente à nous comme subversif alors qu'il ne donne que des pichenettes dans un cadavre déjà à terre...

Ce serait intéressant de le questionner là-dessus.

C'était Potiche son avant-dernier? Je suis pas fan de toute sa veine comédie (Potiche, 8 femmes) qui est assez facile et superficielle. Je trouve qu'Ozon n'est jamais aussi bon quand il aborde de manière sobre des thèmes un peu dark comme dans Sous le sable, Le temps qui reste et Jeune et jolie. Pour moi, ces 3 meilleurs films, même si j'aime bien Angel et Dans la maison.

Non, je parlais de Dans le maison, j'ai pas vu Potiche.

J'avais vu ce film dès sa sortie et l'envie m'avait manqué d'en parler. Sur le coup, j'avais trouvé ça vaguement plaisant, parfois intelligent, non dénué de certaines finesses tant dans l'image que dans le scénario, mais avec le recul, quelle superficialité! Ce petit ton léger cache en fait une misère intellectuelle d'autant plus étonnante qu'Ozon a pignon sur rue dans le cinéma français d'auteur. Le sujet est intéressant, bien dans l'air du temps, probablement important, avec ces filles qui se cherchent dans un monde qui leur semble à la fois plus ouvert et plus dangereux, mais le traitement est en dessous. C'est bien simple, le film n'a aucun point de vue, et lorsque le générique arrive, on est un peu perplexe devant l'intérêt de juste montrer une fille qui fait la pute, sans qu'aucune des pistes effleurées ne soit pleinement convaincante. A un moment donné, on se dit que le cinéaste va voir dans cette prostitution le travail victorieux d'une Main invisible: les jeunes filles sont dorénavant sur un Marché, et elles le concrétisent de manière décidée et peu poétique en se vendant littéralement. Mais voilà, c'est effleuré, donc inconséquent.