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MessagePosté: 22 Mai 2014, 20:47 
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A Hollywood, la ville des rêves, se télescopent les étoiles : Benjie, 13 ans et déjà star; son père, Sanford Weiss, auteur à succès et coach des célébrités; sa cliente, la belle Havana Segrand, qu’il aide à se réaliser en tant que femme et actrice.
La capitale du Cinéma promet aussi le bonheur sur pellicule et papier glacé à ceux qui tentent de rejoindre les étoiles: Agatha, une jeune fille devenue, à peine débarquée, l’assistante d’Havana et le séduisant chauffeur de limousine avec lequel elle se lie, Jerome Fontana, qui aspire à la célébrité.
Mais alors, pourquoi dit-on qu’Hollywood est la ville des vices et des névroses, des incestes et des jalousies ? La ville des rêves fait revivre les fantômes et promet surtout le déchainement des pulsions et l’odeur du sang.


Dans le même sillon de mise en scène arythmique au bord de l'indigence de Cosmopolis, Cronenberg revient avec une satire fielleuse sur Hollywood avec des personnages over the top et des dialogues débordant de name dropping. Comme bon nombre de valeurs surcôtées qui font frétiller les critiques en goguette, Maps to the stars est un défilé d'incessantes apparitions spectrales venant hanter les personnages, d'un surnaturel presque aussi cheap que les SFX du dernier Kurosawa. Passé le fiel féroce de l'exposition de sa gallerie de freaks, Cronenberg n'a pas grand chose à proposer qu'une succession de perversités extrêmistes (partouzes, toucher rectal, déglingage de clébard sous coke...) à la longue poussives à trop vouloir ricaner sous cloche. Il est marrant de remarquer que ceux qui stigmatisent la beauferie et la vulgarité au cinéma s'extasient soudainement devant des scènes consistant à voir Julianne Moore péter aux chiottes comme si celles-ci étaient des paroles d'évangiles...
2/6


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MessagePosté: 23 Mai 2014, 11:56 
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Bien aimé la mise en scène assez froide de Cronenberg qui débouche sur une atmosphère envoutante et des purs moments d'horreurs. C'est clairement son film le plus tordu et le plus ouvertement comique si on goûte l'humour noir. Après, je ne peux m'empêcher de trouver le film inégal surtout en ce qui concerne le scénario. C'est remarquablement écrit mais ça peine à trouver une finalité. Ca va pas plus loin que le jeu de massacre. Film étrange rempli de grandes fulgurances et même si la première incursion du fantastique fait tiquer, c'est ensuite remarquablement géré par la suite. Comédie virtuose, les scènes avec le sosie trash de Macaulay Culkin sont irrésistibles, à l'humour dérangeant, on est quelque part dans un mix entre un Mulholland Drive et Bret Easton Ellis revisité avec acide par Cronenberg. Pas assez maitrisé et trop inégal pour apparaitre assez haut dans le palmarès, on peut toutefois lui envisager un prix d'interpretation ou de la mise en scène.
Assez difficile de le comparer à ses derniers, mais c'est clairement un ton au-dessus d'un Cosmopolis ou d'un A dangerous method. Film malade rempli de pépites de cinéma qui valent le détour.
Et sur les FX, ça me rappelle clairement les premiers Cronenberg qui malgré ses petits budgets arrivaient à déboucher sur des moments de pure poésie
la scène de la mère incendiée au bord de la piscine, ça pourrait être raté mais ça débouche sur un pur moment de poésie strange


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MessagePosté: 23 Mai 2014, 12:08 
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Tout à fait d'accord avec DPSR. Si le film divertit par moments par ces situations énormes, ne pas pouvoir s'attacher ne fut-ce qu'une seconde à cette bande de tarés m'a vraiment posé problème. Toute cette farce en devient forcée, artificielle, on se contrefout de ces personnages freaks, de l'histoire... Alors, oui, les acteurs sont excellents (surtout Julianne Moore et le gamin taré), mais je me suis vraiment dit SO WHAT à la fin... C'est juste pas très intéressant et pas du tout passionnant.

2/6

EDIT: euh, à mon avis il n'a aucune chance au Palmarès.. A part Julianne Moore, ce serait du vol.

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MessagePosté: 23 Mai 2014, 12:16 
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J'ai trouvé le film incroyablement bien joué.
J'ai aimé la mise en scène.
J'ai trouvé que c'était maitrisé mais un peu fainéant, dans le fait qu'il nous livre 1H30 de films moyen/bon avant de nous envoyer vingt dernières minutes d'une intensité folle.
C'est certes très inégal et assez vulgaire.
Je n'ai pas vu énormément de Cronenberg (celui-là, Cosmopolis, A dangerous method, History of violence, Crash, The fly) et c'est Maps to the stars qui m'a le moins convaincue.
J'espère seulement un prix d'interprétation pour Julianne Moore (qui est la plus convaincante à mes yeux de ce que j'ai vu (donc celui-là et le Dardenne)).
4/6

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MessagePosté: 23 Mai 2014, 15:55 
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Pour ma part j'ai adoré parce que le film me surprend en permanence. Alors bien sûr on retrouve la critique au vitriol d'un hollywood cynique et déshumanisé mais premièrement c'est traité sur le mode comique/grotesque
(la danse pour fêter la mort de l'enfant)
et deuxièmement c'est presque collatéral au reste du film et du propos. Et le reste c'est un truc totalement inattendu entre poésie, mythologie, cosmogonie et fantastique. Un truc en permanence sur la brèche de l'absurde et de la folie. En cela il est pour moi le digne héritier de Mullholand Drive. C'est d'ailleurs le film le plus "lynchien" de Cronenberg.
Comme je l'ai lu dans un tweet, cette fois c'est Hollywood la maladie qui contamine le film et les personnages. On est au delà du corps, au delà de la parole, c'est le décor qui est malade et qui gangrène chaque plan peu à peu. Je le trouve à la fois drôle, grotesque, vulgaire mais aussi bouleversant.
A l'image de ce plan final superbe renvoyant évidemment au plan final de son chef-d’œuvre, Crash.


5/6

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CroqAnimement votre


Dernière édition par Art Core le 23 Mai 2014, 16:22, édité 2 fois.

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MessagePosté: 23 Mai 2014, 15:59 
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Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
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Tiens j'ai aussi pensé au côté Lynchien.
Enfin, tu fais plaisir Art Core.


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MessagePosté: 24 Mai 2014, 00:10 
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Comme pour Cosmopolis, je comprends absolument pas le sens ou la finalité d'un tel projet.

D'une part, on a un canevas ultra-prévisible, et qui semble tellement évident, tellement convenu, qu'on se dit que non, le projet de Cronenberg ne peut pas être un truc aussi basique. C'est tout ce qui relève du jeu de massacre mesquin (la scène de danse est marrante, à la limite, mais le reste...), de l'actrice de renom (Moore) qui s'amuse à détruire son image (je crie, je pète, ouaaaaaais), des noms célèbres lâchés dans tous les coins, des "oh non pas un mort maintenant je suis en pleine promo de mon bouquin", la drogue et le cul, les secrets de famille, les flashs hallucinatoires assez misérables... Sérieux, il y a un projet au vitriol sur Hollywood qui serait autre chose que ça ?

Donc on cherche ailleurs, et on ne trouve pas grand chose. Le côté glacé, l'absence de jubilation d'une caméra qui semble comme absente de son projet, modèrent peut-être assez inhabituellement ce tableau, sans le rendre plus intéressant pour autant. Et puis les acteurs, à la fois bien castés et bons, qui redonnent à leur personnages-cliché une certaine dose d'étrangeté.

Mais grosso-modo, à part les rapports entre le frère et sa sœur (les seuls à être autre chose qu'une caricature ambulante, et qui sont donc possiblement touchants), je vois pas où réside l'enjeu du film qui me semble particulièrement limpide dans son inintérêt. Comme pour Cosmospolis, j'exclue pas rater un truc, mais là ça m'a complètement glissé dessus, c'est tout juste divertissant.


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MessagePosté: 24 Mai 2014, 08:17 
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Inscription: 28 Juil 2005, 10:08
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Tout pareil sue Tom sui parle mieux que moi.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"


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MessagePosté: 24 Mai 2014, 09:38 
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Arnotte a écrit:
sue Tom sui parle

C'est parce que t'es bourré !


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MessagePosté: 24 Mai 2014, 09:54 
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mais non il parle latin.

et de Suétone.


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MessagePosté: 24 Mai 2014, 10:34 
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Vu hier soir, et j'aurais vraiment aimé être à fond comme Art Core ou Abyssin, parce que le film a de très belles choses, surtout tout ce qui touche au personnage d'Agatha et Benjie, ou encore le perso de John Cusack qui est assez flippant.

Mais le gros souci c'est que c'est du character driven presque à l'état pur et que ce qu'il y a autour de ces personnages est un peu artificiel et vain. Je ne sais pas si le film aurait pas mieux fonctionné si le côté Hollywood avait été plus effacé, voir même absent. Parce que tout ce qui touche à l'intime est vraiment sympa.

Ca essaie de dire trop de choses et finalement ne dit rien à part nous offrir un peu d'étrangeté comme le dit Tom plus haut dans la réalisation et le scénar.

C'est déroutant, on ne connait rien des intentions du réalisateur et ça me bloque.

C'est pas un mauvais film, je le rematerai je pense dans 6 mois pour voir si le côté découverte passé, je réussis à m'attacher plus que ça, mais là, en l'état, je peux pas donner plus que 3/6

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MessagePosté: 27 Mai 2014, 00:49 
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J'arrive pas à savoir si c'est conforme à ce que j'attendais ou si c'est pire.

DPSR, Arnotte et Tom ont déjà tout dit.

J'ai trouvé ça d'une facilité et d'une vacuité déconcertante.
Rarement eu autant l'impression d'un film qui ne va nulle part, se cantonnant à mettre en scène, de façon terne qui plus est, ses vignettes caricaturales brossant un portrait grossier mille fois vu de "la décadence d'Hollywood" ("ahlala ces stars capricieuses et odieuses avec tout le monde qui se droguent et baisent à tout-va et croient à n'importe quelle lubie, qu'ils sont mauvais fouyouyou, rions d'eux!").

J'ai pouffé à deux ou trois reprises mais un trait aussi forcé me gonfle plus qu'il ne me fait rire (et quand on se vautre dans la vulagrité que l'on dénonce, avec des discussions à base de caca et des scènes qui semblent tenir sur le concept "regardez la star qui pète", c'est juste non) et face à l'incapacité du film à construire convenablement un propos, du moins un propos un tant soit peu intéressant (à l'exception peut-être d'une métaphore malhabile sur la consanguinité), j'ai été de plus en plus énervé par le glissement vers le n'importe quoi final.

Je ne crois à rien de ce qu'on me raconte et certainement pas à ce fantastique de pacotille . Et il ne suffit pas de citer Paul Eluard ad nauseam pour être poétique.

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MessagePosté: 27 Mai 2014, 11:46 
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Puck a écrit:
Vu hier soir, et j'aurais vraiment aimé être à fond comme Art Core ou Abyssin, parce que le film a de très belles choses, surtout tout ce qui touche au personnage d'Agatha et Benjie, ou encore le perso de John Cusack qui est assez flippant.


Non mais je suis pas aussi à fond qu'Art Core. Il y a de très belles choses mais je suis aussi gêné par la vacuité de l'ensemble comme vous le soulignez tous. Le type de film qui me frustre parce que je trouve vraiment qu'il y a des plus beaux moments que je verrais au cinéma cette année mais que dans l'ensemble c'est un peu gâché, qu'il y avait matière à faire beaucoup mieux. Je suis surpris que vous ayez pas accroché plus à l'humour noir du film.


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MessagePosté: 27 Mai 2014, 12:30 
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Messages: 5645
Parce que cet humour noir ne m'a ni fait rire, ni provoqué...

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MessagePosté: 27 Mai 2014, 12:38 
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Parce qu'il est facile et convenu.

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