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MessagePosté: 28 Avr 2025, 16:11 
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Je comprends mieux les retours cannois...

Impression assez tenace que le film est parti d'une seule idée, la très belle invention que sont ces linceuls qui laissent voir l'être aimé se décomposer peu à peu, mais que Cronenberg n'avait en fait rien à raconter au-delà de ça. Le résultat est donc un film intrigant et franchement emballant dans ses premières minutes mais qui peu à peu se perd totalement dans un récit confus qui part un peu dans tous les sens pour n'arriver littéralement nulle part. Il y a évidemment quelque chose à creuser dans la thématique et dans l'ambiance du film sur le rapport au deuil et à la maladie (ces moments très beaux, les meilleurs du film, avec Diane Kruger malade qui rejoint Vincent Cassel au lit) mais ça ne suffit absolument pas. Pourquoi cette histoire de techno-complotisme tarabiscoté, pourquoi ce personnage totalement superflu et grotesque de Guy Pearce ? Pourquoi le scénario est si mal agencé (le personnage de la riche aveugle, bien plus intéressant que celui de la soeur et pourtant totalement sacrifié) ? Trouvé tout le film très maladroit, ne sachant trop où il allait. Et du coup j'ai eu le sentiment que tout restait embryonnaire, que rien n'était creusé, que l'idée initiale était simplement posée là telle quelle et qu'on n'en faisait rien de particulier. Je trouve que Cronenberg a vraiment du mal à incarner son film, à lui donner chair à l'image de ce personnage principal, ce héros tout plat, tout mou, sans véritable personnalité qui subit tout le film sans jamais vraiment être dans l'action. En fait le film m'a rappelé à plusieurs reprises un autre film (que je déteste malheureusement), After Yang de Kogonada. Même sentiment d'un film totalement léthargique, même ambiance faussement techno-zen (avec cet intérieur japonisant de chez Cassel) et même personnage principal totalement passif. Alors je préfère largement le film de Cronenberg qui trouve un certain salut ici ou là, dans son ambiance mortifère et romantique (bien aidé par les nappes dark de Howard Shore) mais ça reste clairement un de ses films les moins intéressants. Même Cosmopolis que je n'aime pas du tout me semble au moins maîtrisé dans son intention, je vois une certaine richesse. Là j'ai vraiment l'impression d'un film un peu vide.

Et sinon j'avais écrit ça sur Crimes of the future :

Art Core a écrit:
Et ça faisait très longtemps qu'une fin ne m'avait pas pris au dépourvu comme ça, je m'attendais absolument pas à ce que le film se finisse à ce moment là, de manière si brutale. La faute à un rythme trop indolent avec une absence totale de climax ou quoi que ce soit qui pourrait s'y apparenter.


Et j'ai eu à 100% le même effet dans ce film. J'arrivais pas à croire que c'était fini tant c'est une non-fin totale, tant rien n'est résolu tout est laissé en friches et que Cronenberg lui-même semble se foutre de ce qu'il raconte. Triste.

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Dernière édition par Art Core le 28 Avr 2025, 16:46, édité 1 fois.

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MessagePosté: 28 Avr 2025, 16:18 
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Justement, tout le début de ton avis pourrait limite s'appliquer pour moi aux CRIMES DU FUTUR, film irregardable.

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MessagePosté: 28 Avr 2025, 16:19 
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Pas faux mais il y avait au moins plus d'idées, c'était plus visuel et kiffant, là il y a quasiment rien.

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MessagePosté: 15 Mai 2025, 14:59 
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Au vu de l'inintérêt grandissant des films du réalisateur depuis 20 ans, les derniers étant carrément une souffrance, et compte-tenu de l'accueil plus que frigide de celui-ci, je me rendais dans la salle par devoir de cinéphile complétiste davantage que par envie (comme quoi, Cronenberg et Marvel, même combat). Armé du plus gigantesque des aprioris négatifs, j'ai été quelque peu surpris de penser dans un premier temps que ça pouvait être pas trop mal, notamment parce que le récit ne perd pas de temps, commence avec un cauchemar évocateur avant de révéler que l'improbable invention de l'alter ego du cinéaste (Vincent Cassel qui joue comme Gal Gadot, nullissime) a déjà été imaginée et implantée. Et le film n'est jamais aussi intéressant que lorsqu'il s'intéresse, encore et toujours, à la notion-mère du cinéma de Cronenberg, proposant une réflexion sur le rôle du corps dans le deuil, réinterprétant par un prisme limite SF une tradition juive (d'ailleurs, c'est sans doute son film le plus empreint de sa judéité).

L'idée d'un veuf qui enchaîne les rencards n'a rien de passionnant en soi mais la relecture d'un tel postulat à travers les yeux et l'esprit de l'auteur prend des atours de quête illusoire et de plus en plus perverse, le protagoniste enchaînant les tentatives de créer un lien avec des ersatz imparfaits de sa femme défunte (une aveugle, une IA, une jumelle) et le metteur en scène abordant le tout avec une approche froide, lui conférant une atmosphère mortifère ad hoc.

Malheureusement, ces quelques scènes, comme les très beaux flashbacks avec Becca (Diane Kruger, surprenante), sont étouffées, que dis-je, étranglées et enterrées et laissées à se décomposer et disparaître sous des kilos d'intrigue fatiguée et surtout fatigante à base de complots comme les affectionne tant David, à deux doigts de l'imbitable, et de tonnes de verbiage soporifique comme c'est désormais son habitude depuis trois films. Alors c'est rigolo de voir Guy Pearce à contre-emploi en loser nerdy mais sinon je n'en pouvais plus. Et tout ça va évidemment nulle part, avec une fin fièrement abrupte qui enfonce le clou dans le cercueil du film.

Pas besoin de linceul pour faire le deuil de ce film. Ce sera vite oublié.

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MessagePosté: 15 Mai 2025, 15:53 
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Il est évident que Cronenberg n'a plus la férocité et l'acuité de ses films les plus célébrés, et que certaines ramifications de l'intrigue ne sont qu'un prétexte. Mais Les Linceuls vaut le détour par son atmosphère crépusculaire et doux-amère où Cronenberg examine la difficulté d'avoir une vision nette d'un être aimé, par un Vincent Cassel tout en souffrance rentrée, flanqué d'une Diane Kruger qui rappelle Geneviève Bujold dans Faux Semblants... Pas un chef d'oeuvre mais à voir, et pourtant le film peine sérieusement au box-office.


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MessagePosté: 15 Mai 2025, 16:34 
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Cool, ça accélérera peut-être la retraite.

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